Benoit Platéus
26 Oct - 24 Nov 2012
BENOIT PLATÉUS
26 October - 24 November 2012
Depuis quelques années, Benoit Platéus travaille sur les formats et la réappropriation d’images, imprimées ou non, réalisées par ses soins ou reprises dans des bandes dessinées et magazines spécialisés, qu’il redimensionne et retravaille dans une approche souvent liée au recadrage. Le fanzine One inch off fut en quelque sorte le début de cette démarche, sorte de manifeste affirmant son penchant pour le format américain, là où notre A4 européen se fait moins large et plus petit.
Au cours de l’année 2011, Benoit Platéus a pu développer son « penchant américain » en vivant quelques mois à New York qu’il a arpentée en vélo, muni d’un appareil photo et d’une caméra, où il s’est laissé imprégné par la situation géographique de cette ville hyper urbaine, au bord d’un Océan, avec une configuration en archipel qui se ménage sans cesse des points de vue sur elle-même : « C’est une ville très dense mais aussi très dégagée, explique Benoit Platéus, soit par les points de fuite en forme de couloirs formés par les avenues, soit par les immenses espaces formés par le fleuve. On est sans cesse dans et devant un paysage : c’est visuellement et physiquement omniprésent. »
De cette expérience est née une série de 80 collages, de petit format, BROCCOLI & STEEL, qui jouent de ces sensations ressenties dans la ville en agençant deux sortes d’espace : les pages d’un des principaux journaux de Hong Kong en langue chinoise, le Sing Tao Daily, trouvés chez le traiteur chinois du coin, et des photos de détails urbains prises à New York. Pour Benoit Platéus, ces collages offrent la possibilité d’éclater une image de la ville en 80 détails, de la recomposer à un nouvel endroit (dans les pages d’un quotidien), pour en faire un troisième espace : les collages eux-mêmes.
Les œuvres proposées aujourd’hui chez Albert Baronian décline un autre type de format américain, celui du journal qui, très long et étroit, rappelle aussi étrangement les dimensions des fenêtres new yorkaises. La série répond également à cette tendance à la réappropriation, mais cette fois de son propre travail, puisque qu’elle propose, par 15 montages inédits, un nouveau développement de BROCCOLI & STEEL, sorte de déclinaison autoréférentielle.
Dans le même ordre d’idée, Benoit Platéus, pour la présentation de cette série, a tenu à y ajouter des affiches réalisées à partir des plaques de zinc de publications récentes sur son travail. Il nous donne ainsi une version plane de ses sculptures en uréthane de bidons usagés de laboratoires photographiques. En général, ceux-ci naissent du mélange de couleurs entre les différentes densités de l’uréthane, à l’instar des procédés chimiques photographiques, lorsque quelque chose se révèle. Sauf que le procédé photographique qui a permis de faire naître ces sculptures reprend ici ses droits premiers.
Enfin, ces 15 collages/montages inaugurent une nouvelle approche dans le travail de Benoit Platéus. Au début de sa carrière, il s’était en effet fait connaître en photographiant les espaces qu’il expérimente (vues urbaines, intérieurs...), tout en accordant une attention particulière à la lumière. Depuis One inch off, l’imprimé et ses dérivés avaient tenu une place fondamentale.
Aujourd’hui, pour la première fois, Benoit Platéus offre des œuvres qui s’articulent autour d’imprimés (par le découpage de journaux) qu’il allie à une des photographies réalisées par ses soins (paysages urbains et autres) pour créer un nouvel espace. L’ensemble des thématiques chères à son travail se retrouve dès lors dans cette série présentée chez Albert Baronian, reflétant aussi la part d’humour inhérente à Benoit Platéus qui m’a répondu à la question :
- Pourquoi appeler ces collages Broccoli & Steel ?
- Ah, et bien, parce que j’ai remarqué qu’à New York il y a de l’acier et des broccolis partout...
Virginie Devillez
26 October - 24 November 2012
Depuis quelques années, Benoit Platéus travaille sur les formats et la réappropriation d’images, imprimées ou non, réalisées par ses soins ou reprises dans des bandes dessinées et magazines spécialisés, qu’il redimensionne et retravaille dans une approche souvent liée au recadrage. Le fanzine One inch off fut en quelque sorte le début de cette démarche, sorte de manifeste affirmant son penchant pour le format américain, là où notre A4 européen se fait moins large et plus petit.
Au cours de l’année 2011, Benoit Platéus a pu développer son « penchant américain » en vivant quelques mois à New York qu’il a arpentée en vélo, muni d’un appareil photo et d’une caméra, où il s’est laissé imprégné par la situation géographique de cette ville hyper urbaine, au bord d’un Océan, avec une configuration en archipel qui se ménage sans cesse des points de vue sur elle-même : « C’est une ville très dense mais aussi très dégagée, explique Benoit Platéus, soit par les points de fuite en forme de couloirs formés par les avenues, soit par les immenses espaces formés par le fleuve. On est sans cesse dans et devant un paysage : c’est visuellement et physiquement omniprésent. »
De cette expérience est née une série de 80 collages, de petit format, BROCCOLI & STEEL, qui jouent de ces sensations ressenties dans la ville en agençant deux sortes d’espace : les pages d’un des principaux journaux de Hong Kong en langue chinoise, le Sing Tao Daily, trouvés chez le traiteur chinois du coin, et des photos de détails urbains prises à New York. Pour Benoit Platéus, ces collages offrent la possibilité d’éclater une image de la ville en 80 détails, de la recomposer à un nouvel endroit (dans les pages d’un quotidien), pour en faire un troisième espace : les collages eux-mêmes.
Les œuvres proposées aujourd’hui chez Albert Baronian décline un autre type de format américain, celui du journal qui, très long et étroit, rappelle aussi étrangement les dimensions des fenêtres new yorkaises. La série répond également à cette tendance à la réappropriation, mais cette fois de son propre travail, puisque qu’elle propose, par 15 montages inédits, un nouveau développement de BROCCOLI & STEEL, sorte de déclinaison autoréférentielle.
Dans le même ordre d’idée, Benoit Platéus, pour la présentation de cette série, a tenu à y ajouter des affiches réalisées à partir des plaques de zinc de publications récentes sur son travail. Il nous donne ainsi une version plane de ses sculptures en uréthane de bidons usagés de laboratoires photographiques. En général, ceux-ci naissent du mélange de couleurs entre les différentes densités de l’uréthane, à l’instar des procédés chimiques photographiques, lorsque quelque chose se révèle. Sauf que le procédé photographique qui a permis de faire naître ces sculptures reprend ici ses droits premiers.
Enfin, ces 15 collages/montages inaugurent une nouvelle approche dans le travail de Benoit Platéus. Au début de sa carrière, il s’était en effet fait connaître en photographiant les espaces qu’il expérimente (vues urbaines, intérieurs...), tout en accordant une attention particulière à la lumière. Depuis One inch off, l’imprimé et ses dérivés avaient tenu une place fondamentale.
Aujourd’hui, pour la première fois, Benoit Platéus offre des œuvres qui s’articulent autour d’imprimés (par le découpage de journaux) qu’il allie à une des photographies réalisées par ses soins (paysages urbains et autres) pour créer un nouvel espace. L’ensemble des thématiques chères à son travail se retrouve dès lors dans cette série présentée chez Albert Baronian, reflétant aussi la part d’humour inhérente à Benoit Platéus qui m’a répondu à la question :
- Pourquoi appeler ces collages Broccoli & Steel ?
- Ah, et bien, parce que j’ai remarqué qu’à New York il y a de l’acier et des broccolis partout...
Virginie Devillez