Bruno Serralongue
08 Sep - 05 Nov 2016
BRUNO SERRALONGUE
Notre-Dame-des-Landes
8 September - 5 November 2016
Albert Baronian est heureux d’annoncer la troisième exposition de Bruno Serralongue intitulée « Zone à Défendre » à la galerie.
Depuis 2014, Bruno Serralongue se rend régulièrement à Notre-Dame-des-Landes. Pour son exposition, il décide d’insister sur les moments collectifs en présentant des photographies réalisées pendant des évènements organisés sur la ZAD par les habitants (ramassage collectif de légumes), par les agriculteurs qui les soutiennent (semis collectifs) et pendant le grand rassemblement annuel des opposants à l’aéroport qui a lieu en juillet depuis 2003.
Le mouvement de lutte contre le projet de construction d’un aéroport sur les terres agricoles de la commune de Notre-Dame-des-Landes à une trentaines de kilomètres de Nantes a surgi à la une des médias français à l’occasion de l’opération policière « César » en 2012, pour ne plus la quitter ou presque. En octobre 2012, la police investit la ZAD (Zone à Défendre) afin d’en détruire les constructions illégales et en déloger les occupants dont certains résident sur place depuis 5 ans. Il s’agit de faire place nette afin de débuter les travaux. On découvre alors, à l’échelle nationale, un projet régional vieux d’une quarantaine d’années porté par les pouvoirs publics régionaux et nationaux et qui a toujours connu une farouche opposition de la part des riverains et des agriculteurs. La lutte éclair imaginée par les pouvoirs publics se transforma en guérilla de plusieurs semaines, la police n’arrivant pas à déloger les opposants qui reçoivent l’aide de sympathisants venus de l’Europe entière. Le gel des travaux annoncé par le gouvernement français dès la fin novembre 2012 est une victoire pour les opposants. L’occupation reprend de plus belle. 200 personnes environ vivent aujourd’hui sur la ZAD dans les fermes récupérées, des caravanes et des cabanes. Avec l’aide des agriculteurs qui les conseillent et prêtent leurs machines, les zadistes cultivent les terres et élèvent du bétail. A l’image de la lutte pour sauvegarder les terres du Larzac d’un projet d’extension d’un camp militaire imposé par l’Etat, les zadistes ne sont pas qu’une force d’opposition mais ils expérimentent un nouveau mode de communalité où l’entraide et le collectif prend le pas sur l’individualisme et la propriété privée.
On peut même avancer que dorénavant, l’opposition à l’aéroport est presque devenue secondaire par rapport à la défense du territoire de la ZAD par ses habitants et de la forme de vie commune qu’ils y ont développé. Et l’on pourrait en dire tout autant pour l’État, dont le souci principal n’est plus tant l’aéroport que le rétablissement de l’ordre : la reconquête d’un territoire qui se dérobe de plus en plus à son emprise.
Notre-Dame-des-Landes
8 September - 5 November 2016
Albert Baronian est heureux d’annoncer la troisième exposition de Bruno Serralongue intitulée « Zone à Défendre » à la galerie.
Depuis 2014, Bruno Serralongue se rend régulièrement à Notre-Dame-des-Landes. Pour son exposition, il décide d’insister sur les moments collectifs en présentant des photographies réalisées pendant des évènements organisés sur la ZAD par les habitants (ramassage collectif de légumes), par les agriculteurs qui les soutiennent (semis collectifs) et pendant le grand rassemblement annuel des opposants à l’aéroport qui a lieu en juillet depuis 2003.
Le mouvement de lutte contre le projet de construction d’un aéroport sur les terres agricoles de la commune de Notre-Dame-des-Landes à une trentaines de kilomètres de Nantes a surgi à la une des médias français à l’occasion de l’opération policière « César » en 2012, pour ne plus la quitter ou presque. En octobre 2012, la police investit la ZAD (Zone à Défendre) afin d’en détruire les constructions illégales et en déloger les occupants dont certains résident sur place depuis 5 ans. Il s’agit de faire place nette afin de débuter les travaux. On découvre alors, à l’échelle nationale, un projet régional vieux d’une quarantaine d’années porté par les pouvoirs publics régionaux et nationaux et qui a toujours connu une farouche opposition de la part des riverains et des agriculteurs. La lutte éclair imaginée par les pouvoirs publics se transforma en guérilla de plusieurs semaines, la police n’arrivant pas à déloger les opposants qui reçoivent l’aide de sympathisants venus de l’Europe entière. Le gel des travaux annoncé par le gouvernement français dès la fin novembre 2012 est une victoire pour les opposants. L’occupation reprend de plus belle. 200 personnes environ vivent aujourd’hui sur la ZAD dans les fermes récupérées, des caravanes et des cabanes. Avec l’aide des agriculteurs qui les conseillent et prêtent leurs machines, les zadistes cultivent les terres et élèvent du bétail. A l’image de la lutte pour sauvegarder les terres du Larzac d’un projet d’extension d’un camp militaire imposé par l’Etat, les zadistes ne sont pas qu’une force d’opposition mais ils expérimentent un nouveau mode de communalité où l’entraide et le collectif prend le pas sur l’individualisme et la propriété privée.
On peut même avancer que dorénavant, l’opposition à l’aéroport est presque devenue secondaire par rapport à la défense du territoire de la ZAD par ses habitants et de la forme de vie commune qu’ils y ont développé. Et l’on pourrait en dire tout autant pour l’État, dont le souci principal n’est plus tant l’aéroport que le rétablissement de l’ordre : la reconquête d’un territoire qui se dérobe de plus en plus à son emprise.