Albert Baronian

Marc Trivier

17 Jan - 22 Feb 2014

© Marc Trivier
Ansonia ( l'horloge) Quincy, 2007
Black & white photography
50 x 50 cm
MARC TRIVIER
Photographies
17 January - 22 February 2014

La Galerie Albert Baronian a le plaisir d’annoncer la deuxième exposition de Marc Trivier à la galerie, intitulée Photographies. Pour cette exposition l’artiste présente une trentaine d'images récentes, incluant des portraits, des paysages, et des planches contact: suites de photogrammes provenant d'un même rouleau de pellicule.

* De sa vocation, Marc Trivier s’explique ainsi, par un souvenir d’enfance :
« J’étais assis au centre d’un bois de sapins et regardais la lumière à la lisière. Elle avait une intensité, une brillance magnifique. Elle éclaboussait la verdure alentour, lui donnait un aspect de velours. Si je sortais de la sapinière mes yeux se ré-étalonnaient. La luminosité de dehors perdait son attrait. Je retournais m’asseoir dans la cathédrale d’écorces, mais je n’étais pas très contemplatif et je n’aimais pas être déçu. J’ai voulu faire durer cette lumière dont je comprenais malhabilement qu’elle était condamnée à s’étouffer, à passer, et j’ai fait des photographies. »

Caractériser entièrement le souvenir d’un lieu et d’un moment, peut-être qu’une seule photographie le peut, mais c’est en quelque sorte un miracle, c’est pourquoi Marc Trivier s’est intéressé plus récemment à de petites suites (de huit images), planches contact obtenues sur un très vieil appareil rudimentaire (un Kodak Box, quasi un sténopé). Ces suites ont un effet immédiat et étrange, qui se situe entre la répétition et la narration, mais qui est très différent de celui provenant des planches contact traditionnelles. Sur celles-ci l’attention se disperse, remplacée très vite par la quête de la bonne image. Alors que dans les séries qui ont intéressé Marc Trivier, outre le fait que le nombre d’images (huit) reste faible, rien n’y relève à proprement parler de la tentative de réussir une photo : nous sommes avec elles ailleurs que dans la quête de l’instant décisif, c’est au contraire d’une dilatation du temps, d’une sorte de coulée temporelle qu’il s’agit. Du coup on les perçoit comme de brèves séquences ayant eu lieu dans l’inconnu et y demeurant toujours, le flou de leur insolation excessive (due à l’innocence du matériel employé) prenant la valeur d’une attestation silencieuse: rarement aussi simplement que dans ces frêles images, le sens du temps irrémédiablement perdu aura été rendu.

* Jean-Christophe Bailly, "Marc Trivier ou la photographie comme expérience”, texte accompagnant la rétrospective de Marc Trivier à la Maison Européenne de la Photographie de la Ville de Paris, en 2011.

Marc Trivier est né en 1960, il vit et travaille en Belgique. En 2011 une exposition solo lui a été consacrée à la Maison Européenne de la Photographie à Paris. Il a notamment participé à plusieurs expositions de groupe dont une exposition à la Centrale for Contemporary art à Bruxelles.
 

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