Anne de Villepoix

Alexei Kallima

30 Oct - 31 Dec 2010

© Alexei Kallima
Projet: "Le Tenebres sont plus long que la nuit", 2010
Fusain et sanguine sur toile libre
201 x 210 cm
ALEXEI KALLIMA
Les ténèbres sont plus longues que la nuit.
30 octobre - 31 décembre 2010.

La galerie Anne de Villepoix est heureuse de vous présenter sa deuxième exposition des œuvres d’Alexei Kallima, artiste né à Grozny en Tchétchénie en 1969, qui vit et travaille à Moscou.
Après avoir reçu une formation très académique à l’université de Krasnodar, Kallima continue à garder dans son oeuvre la tradition de la grande représentation picturale héritée de la Renaissance, qu’il joint à sa grande maitrise et passion du dessin. A cela s’ajoute une préoccupation constante sur l’information et sa transmission par l’image.

Car Kallima est un artiste contemporain à part entière, il choisit ses champs d’investigation dans les grands mouvements qui déchirent les sociétés, et met en exergue l’enjeu que représente notre perception de la violence et des conflits, au travers de l’image et des représentations. Le travail de Kallima est tout entier centre sur une réflexion sur l’humanité et ses comportements, ses écarts, ses dérives parfois bestiales et sauvages. Il porte un regard limpide, parfois cru, mais toujours empreint d’humanisme.

C’est pour cette raison qu’après avoir effectué un remarquable travail sur les guerriers tchétchènes, et les déchaînements de violence qui ensanglantent sa région natale, Alexei Kallima s’intéresse à présent aux supporters dans les matchs de football et aux hooligans, qu’il nous montre dans de très grands formats, à la manière d’écrans géants. La violence des masses est figée en pleine action, au cours d’un rassemblement, ses élans de brutalité sont monumentalisés par un trait pur, incisif, le fusain et la sanguine figeant l’action et le mouvement comme le feraient les maîtres italiens du Seicento, et ce dans le cadre d’un événement faisant partie de notre quotidien.

Par l’impact visuel de son travail, Kallima s’érige en Goya contemporain, transmettant au travers de la vision de la violence et de l’animalité même des humains, constat amer et sombre, l’engagement pacifiste de l’artiste, non seulement dans la dimension des rapports sociaux, mais aussi dans celle de la psychologie de la violence : celle des acteurs de l’image, et celle des spectateurs que nous sommes.
 

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