Peter AERSCHMANN, Xiomara DE OLIVER, Eduardo SARABIA
28 Oct - 27 Dec 2008
Peter AERSCHMANN, Xiomara DE OLIVER, Eduardo SARABIA
Peter Aerschmann – Oil et Winter Games
Né en 1969 à Fribourg, Peter Aerschmann vit et travaille à Berne en Suisse.
Après avoir présenté à la galerie, il y a tout juste un an, Where are you ?, une vidéointeractive qui utilisait les propriétés de la téléphonie mobile (visible aujourd’huidans la collection permanente de la MEP à Paris), Peter Aerschmann revient en 2008avec deux vidéos – compositions d’objets, collages numériques – qui entrent enrésonance avec ses premiers travaux.
Oil pointe, par un rapprochement violent, les dérives outrancières d’une société desurconsommation symbolisée par le pétrole. Winter Games, dont le nom est uneréférence directe au jeu-vidéo éponyme (Commodore 64, 1985, Epyx), devient uneinterrogation radicale sur une guerre hors normes contre le terrorisme.
Peter Aerschmann construit là des objets sentiments, sans place ni temporalité. Ilinterroge l’Histoire. Les repères chronologiques sont faussés aussi bientechniquement (utilisation du « loop » : procédé permettant à chaque élément del’image de se mouvoir aléatoirement en fonction de séquences préenregistrées) quegéographiquement – assemblage d’objets sans histoire commune. Le temps flotte, rienne bouge. Mode pause. Les personnages attendent, comme les héros d’un jeu vidéo,que le spectateur branche les manettes pour (re)démarrer.
Mais en tant que spectateur nous ne pouvons qu’observer, regarder avec quellerésignation les protagonistes se meuvent (les baigneurs de Oil) ou avec quelleincrédulité ils se déplacent - les enfants et les terroristes de Winter Games échangentleurs places, apparaissent, disparaissent comme les héros de dessins animés.
Les manettes nous manquent, celles qui permettraient de tout changer. Des manettesque Peter Aerschmann nous a volontairement dérobé pour nous confronter à unequestion à peine voilée : peut-on faire quelque chose ? ou même, plus simplement,que faisons-nous ? Maintenant, aujourd’hui.
Xiomara De Oliver - Parlor Girls
Née à Grand Forks, British Columbia, Canada ; vit à New-York
Xiomara De Oliver explore la condition de la femme, et plus particulièrement afroaméricaine,dans la société actuelle, une condition tant physique que politique. Car sielle utilise l’Histoire, la superficialité du monde moderne, le prétendu rêve américain,chef de file des inégalités en tout genre, Xiomara de Oliver s’attache également àexplorer son propre être, sa personnalité. Ainsi elle met en lumière la soumissioninconsciente de la femme au regard masculin mais également sa capacité à tirer partide ses atouts physiques, dénonçant par là même l’adhérence de la femme à la société.Elle présente une critique sur les rôles qu’on impose aux femmes et qu’elless’imposent elles-mêmes, et retrace une longue histoire féminine. Une histoire quisemble d’ailleurs fondée sur un manuel, un guide de conduite – référence à l’AmourCourtois, qu’elle met un point d’honneur à tourner en ridicule.
Les femmes aux postures de pin up que peint Xiomara s’inscrivent sur des fondstoujours plus mystérieux.
Ces atmosphères, aussi légères que troublantes, ces larges aplats de couleur, portent lafemme afro-américaine, lui permettent d’évoluer dans un monde en suspens, de sedémultiplier à l’infini. L’absence de repères est affirmée et marque, de la manière laplus poétique et la plus fine, les préoccupations d’une artiste engagée contre leconsensus artistique et sociétale global. Si l’on observe chez Xiomara de Oliver uneconscience aigue de la condition de la femme, celle-ci est d’avantage le relais de sonimaginaire plutôt qu’un porte-étendard socio-culturel.
Eduardo Sarabia – History of the World
Né 1976 à Los Angeles, Californie ; Eduardo Sarabia vit à Los Angeles, Guadalajara,Mexique, et à Berlin, Allemagne
La première salle accueille deux pièces d’Eduardo Sarabia, jeune artiste mexicainprésenté pour la première fois à la galerie. Dans la première partie, une compositionde 100 assiettes en céramique représentent des scènes de la vie quotidienne. Au sol,une sculpture en céramique composée d’un vase et de son socle fébrile, fantasmes del’artiste ou du Monde dans lequel il agit.
L’objet en céramique est le médium le plus représentatif du travail actuel d’EduardoSarabia. Issue tout droit du folklore mexicain, la poterie est pour l’artiste un moyen detransformer l'espace d'exposition en espace de conte. Ceci lui permet ainsi denaviguer entre références culturelles et mythologie personnelle pour révéler avecchaleur, humour et absurdité des messages politiques forts ainsi qu’une grandeconscience de la responsabilité humaine.
Eduardo Sarabia comme inventeur de scénarios. Tel le lecteur d’une fresque d’unautre temps, le spectateur se retrouve dans des situations théâtrales satiriques qui,sans mot, lui posent les questions de son temps.
Xie Lei - Bestiaire Imaginaire
Né en 1983 à Huainan (Anhui, Chine) ; vit et travaille à Paris
Agé de vingt-cinq ans, Xie Lei appartient à la nouvelle génération de la scènecontemporaine chinoise. Les toiles présentées ici sont sélectionnées à partir d’un« Bestiaire Imaginaire ». L’animal n’est plus un sujet, mais un moyen, un prétexte. XieLei le place dans des situations apparemment impossibles, absurdes, il crée desfictions troublantes. Le ridicule côtoie le tragique ; la joie, la douleur... L’ambiguïté,l’énigme se glisse dans la toile, la lecture n’est pas immédiate, dirigée, univoque, cequi était familier ne l’est plus.
Avec ce « Bestiaire Imaginaire », Xie Lei renouvelle un thème qui a conduit poètes,écrivains, peintres, de toutes origines, à voir dans le monde des animaux un miroir decelui des humains.
Peter Aerschmann – Oil et Winter Games
Né en 1969 à Fribourg, Peter Aerschmann vit et travaille à Berne en Suisse.
Après avoir présenté à la galerie, il y a tout juste un an, Where are you ?, une vidéointeractive qui utilisait les propriétés de la téléphonie mobile (visible aujourd’huidans la collection permanente de la MEP à Paris), Peter Aerschmann revient en 2008avec deux vidéos – compositions d’objets, collages numériques – qui entrent enrésonance avec ses premiers travaux.
Oil pointe, par un rapprochement violent, les dérives outrancières d’une société desurconsommation symbolisée par le pétrole. Winter Games, dont le nom est uneréférence directe au jeu-vidéo éponyme (Commodore 64, 1985, Epyx), devient uneinterrogation radicale sur une guerre hors normes contre le terrorisme.
Peter Aerschmann construit là des objets sentiments, sans place ni temporalité. Ilinterroge l’Histoire. Les repères chronologiques sont faussés aussi bientechniquement (utilisation du « loop » : procédé permettant à chaque élément del’image de se mouvoir aléatoirement en fonction de séquences préenregistrées) quegéographiquement – assemblage d’objets sans histoire commune. Le temps flotte, rienne bouge. Mode pause. Les personnages attendent, comme les héros d’un jeu vidéo,que le spectateur branche les manettes pour (re)démarrer.
Mais en tant que spectateur nous ne pouvons qu’observer, regarder avec quellerésignation les protagonistes se meuvent (les baigneurs de Oil) ou avec quelleincrédulité ils se déplacent - les enfants et les terroristes de Winter Games échangentleurs places, apparaissent, disparaissent comme les héros de dessins animés.
Les manettes nous manquent, celles qui permettraient de tout changer. Des manettesque Peter Aerschmann nous a volontairement dérobé pour nous confronter à unequestion à peine voilée : peut-on faire quelque chose ? ou même, plus simplement,que faisons-nous ? Maintenant, aujourd’hui.
Xiomara De Oliver - Parlor Girls
Née à Grand Forks, British Columbia, Canada ; vit à New-York
Xiomara De Oliver explore la condition de la femme, et plus particulièrement afroaméricaine,dans la société actuelle, une condition tant physique que politique. Car sielle utilise l’Histoire, la superficialité du monde moderne, le prétendu rêve américain,chef de file des inégalités en tout genre, Xiomara de Oliver s’attache également àexplorer son propre être, sa personnalité. Ainsi elle met en lumière la soumissioninconsciente de la femme au regard masculin mais également sa capacité à tirer partide ses atouts physiques, dénonçant par là même l’adhérence de la femme à la société.Elle présente une critique sur les rôles qu’on impose aux femmes et qu’elless’imposent elles-mêmes, et retrace une longue histoire féminine. Une histoire quisemble d’ailleurs fondée sur un manuel, un guide de conduite – référence à l’AmourCourtois, qu’elle met un point d’honneur à tourner en ridicule.
Les femmes aux postures de pin up que peint Xiomara s’inscrivent sur des fondstoujours plus mystérieux.
Ces atmosphères, aussi légères que troublantes, ces larges aplats de couleur, portent lafemme afro-américaine, lui permettent d’évoluer dans un monde en suspens, de sedémultiplier à l’infini. L’absence de repères est affirmée et marque, de la manière laplus poétique et la plus fine, les préoccupations d’une artiste engagée contre leconsensus artistique et sociétale global. Si l’on observe chez Xiomara de Oliver uneconscience aigue de la condition de la femme, celle-ci est d’avantage le relais de sonimaginaire plutôt qu’un porte-étendard socio-culturel.
Eduardo Sarabia – History of the World
Né 1976 à Los Angeles, Californie ; Eduardo Sarabia vit à Los Angeles, Guadalajara,Mexique, et à Berlin, Allemagne
La première salle accueille deux pièces d’Eduardo Sarabia, jeune artiste mexicainprésenté pour la première fois à la galerie. Dans la première partie, une compositionde 100 assiettes en céramique représentent des scènes de la vie quotidienne. Au sol,une sculpture en céramique composée d’un vase et de son socle fébrile, fantasmes del’artiste ou du Monde dans lequel il agit.
L’objet en céramique est le médium le plus représentatif du travail actuel d’EduardoSarabia. Issue tout droit du folklore mexicain, la poterie est pour l’artiste un moyen detransformer l'espace d'exposition en espace de conte. Ceci lui permet ainsi denaviguer entre références culturelles et mythologie personnelle pour révéler avecchaleur, humour et absurdité des messages politiques forts ainsi qu’une grandeconscience de la responsabilité humaine.
Eduardo Sarabia comme inventeur de scénarios. Tel le lecteur d’une fresque d’unautre temps, le spectateur se retrouve dans des situations théâtrales satiriques qui,sans mot, lui posent les questions de son temps.
Xie Lei - Bestiaire Imaginaire
Né en 1983 à Huainan (Anhui, Chine) ; vit et travaille à Paris
Agé de vingt-cinq ans, Xie Lei appartient à la nouvelle génération de la scènecontemporaine chinoise. Les toiles présentées ici sont sélectionnées à partir d’un« Bestiaire Imaginaire ». L’animal n’est plus un sujet, mais un moyen, un prétexte. XieLei le place dans des situations apparemment impossibles, absurdes, il crée desfictions troublantes. Le ridicule côtoie le tragique ; la joie, la douleur... L’ambiguïté,l’énigme se glisse dans la toile, la lecture n’est pas immédiate, dirigée, univoque, cequi était familier ne l’est plus.
Avec ce « Bestiaire Imaginaire », Xie Lei renouvelle un thème qui a conduit poètes,écrivains, peintres, de toutes origines, à voir dans le monde des animaux un miroir decelui des humains.