Frac Basse-Normandie

Amy O’Neill

03 Mar - 22 Apr 2012

AMY O'NEILL
exposition du 3 mars au 22 avril 2012

Le FRAC Basse-Normandie accueille Amy O’Neill, dont les oeuvres s’inspirent de la culture populaire américaine - notamment celle de Pennsylvanie où elle a grandi -, ses marges et ses contradictions. Amy O’Neill a, par exemple, imaginé un Cimetière des chars de parade, hommage à ces « monuments temporaires de la culture populaire », que l’on peut voir dans les défilés aux Etats-Unis. Dans Forest Park Forest Zoo, c’est un parc d’attractions en ruine, souvenir de son enfance, qui devient le sujet d’un ensemble d’oeuvres - sculptures, photographies et film. Contrairement aux artistes du Pop art, qui utilisaient les formes de la culture de masse pour en critiquer le langage, elle utilise ces formes pour questionner ce qui est oublié et perdu.

La série Victory Gardens, présentée au FRAC Basse-Normandie, a pour point de départ un programme politique incitant les civils américains à cultiver leur jardin, pendant les première et seconde guerres mondiales. Ces jardins de la victoire, soutenus par une imagerie de propagande, avaient pour but de contribuer à nourrir la population et de participer à l’effort de guerre.

Dans l’exposition, des photographies d’époque, dont une dans laquelle on voit des jeunes filles posant fièrement avec leurs légumes récoltés, révèlent et questionnent cette propagande et l’engagement qui en découle. L’installation-sculpture, Victory Garden (2011), est constituée de bandes construites alternativement avec des sacs de jute entassés et de la fausse pelouse, évoquant le jardin mais aussi les tranchées. Le tout forme un drapeau américain au sol, que les dimensions impressionnantes de l’oeuvre masquent dans un premier temps.
Victory Gardens met en lumière l’évolution de l’engagement individuel et collectif face à la guerre : « Aujourd’hui, aux Etats-Unis, notre participation dans les guerres en cours, des guerres que nous avons initiées, ne génère que peu d’engagement public. Ce fut le point de départ de ma réflexion : serions-nous prêts à agir de façon concrète et presque quotidienne, pour soutenir de telles guerres ? » (Amy O’Neill).

La reprise des formes de la culture populaire est un moyen pour l’artiste de souligner l’ambiguïté des sentiments lorsqu’il est question de l’identité citoyenne, de sa construction et de sa transmission.
 

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