Frac Basse-Normandie

Le blues du chien

06 Oct - 29 Dec 2012

LE BLUES DU CHIEN
François Curlet, Philippe Mayaux, Paulien Oltheten, Présence Panchounette, Martha Rosler, Taroop & Glabel / Georges Rey / Saâdane Afif, Michel Aubry, Philippe Decrauzat, Noël Dolla, Julije Knifer, Estefania Peñafiel Loaiza, Ian Wallace
exposition du 6 octobre au 29 décembre 2012

L’exposition LE BLUES DU CHIEN présente des œuvres emblématiques des réflexions esthétiques de la collection du Frac Basse-Normandie : la guerre et les questionnements politiques et économiques sous-jacents ainsi que la perception du visible dans la peinture abstraite contemporaine.

Dans un premier espace, les artistes s’emparent du politique et de la guerre qu’ils abordent avec une ironie grinçante et un esprit critique et où l’incongruité semble de rigueur ! François Curlet crée un bunker pour six œufs !, Présence Panchounette détourne un casque allemand pour y accueillir une “nature morte” et Philippe Mayaux propose une armoire à pharmacie où les objets de guerre se sont substitués aux remèdes. Martha Rosler réalise quant à elle des “collages de guerre” en réaction à l’intervention américaine en Irak.

Davantage ancré sur des questions de société, le collectif Taroop & Glabel s’attaque à l’importance donnée à la prospérité et à la propriété dont le pendant logique serait la sécurité. Enfin Paulien Oltheten filme un rapport de tension entre l’homme et l’animal sans déterminer lequel des deux serait le plus dangereux.

Comme un temps d’arrêt tout aussi reposant qu’inquiétant, le film La vache qui rumine de Georges Rey donne à voir un portrait de vache dont la rumination ne livre rien d’autre que le temps qui passe, transition vers un espace mental où l’image prend toute sa force.

Lui succède à l’étage un ensemble d’œuvres qui explore les rythmes et la part optique du visible. Partant d’un geste nihiliste, Julije Knifer s’astreint dès 1960 à un protocole pictural - le motif du méandre en noir et blanc - qu’il déploie à l’infini empêchant toute évolution illusionniste de sa peinture. Tout aussi politique et sociale, l’œuvre de Noël Dolla dès la fin des années 60 s’en prend à la forme traditionnelle du tableau pour la déconstruire et libérer la toile de son support. Plus contemporain Philippe Decrauzat puise ses sources tout autant dans l’Op Art que dans le punk pour émanciper l’art abstrait dans des dispositifs optiques qui piègent le regard. Un regard que piège également la vidéo d’Estefania Peñafiel Loaiza qui met le spectateur face à son incapacité d’appréhender dans sa totalité l’image d’un texte en braille.

La réalité s’immisce dans la peinture abstraite de Ian Wallace qui y introduit des photographies de skaters, imposant un ryhtme à la rigueur des bandes verticales peintes. De rythme il est encore question dans la sculpture de Saâdane Afif, empilement de sounds systems qui flirtent avec l’utopie esthétique des avant-gardes de l’abstraction, notamment en matière d’architecture. Une jonction entre référence d’avant-garde et source musicale qui se rejoue dans l’œuvre de Michel Aubry, Mise en musique de la chaise droite de Gerrit Rietveld.
 

Tags: Saâdane Afif, Michel Aubry, François Curlet, Philippe Decrauzat, Noël Dolla, Julije Knifer, Philippe Mayaux, Paulien Oltheten, Présence Panchounette, Gerrit Rietveld, Martha Rosler, Ian Wallace