Anish Kapoor & James Lee Byars
27 May - 26 Jul 2014
Anish Kapoor
Cosmobiology, 2013
Résine
126 x 128 x 500 cm
Vue de l’exposition “Anish Kapoor & James Lee Byars”, kamel mennour (47 rue Saint-André des Arts), Paris
Photo. Fabrice Seixas
© ADAGP Anish Kapoor
Courtesy the artist and kamel mennour, Paris
Cosmobiology, 2013
Résine
126 x 128 x 500 cm
Vue de l’exposition “Anish Kapoor & James Lee Byars”, kamel mennour (47 rue Saint-André des Arts), Paris
Photo. Fabrice Seixas
© ADAGP Anish Kapoor
Courtesy the artist and kamel mennour, Paris
James Lee Byars
The White Figure, Marbre
20 x 45 x 170 cm
Vues de l’exposition “Anish Kapoor & James Lee Byars”, kamel mennour (47 rue Saint-André des Arts), Paris
Photo. Fabrice Seixas
© The Estate of the Artist
Courtesy Michael Werner Gallery, New York, London and Märkisch Wilmersdorf
The White Figure, Marbre
20 x 45 x 170 cm
Vues de l’exposition “Anish Kapoor & James Lee Byars”, kamel mennour (47 rue Saint-André des Arts), Paris
Photo. Fabrice Seixas
© The Estate of the Artist
Courtesy Michael Werner Gallery, New York, London and Märkisch Wilmersdorf
ANISH KAPOOR & JAMES LEE BYARS
En collaboration avec la Galerie Michael Werner
27 mai – 26 juillet 2014
Des conversations puissantes entre les œuvres peuvent s'accomplir dans le secret des rencontres. C’est sur ce constat que s’est fondée la démarche d’Anish Kapoor (né en 1954 à Bombay, vit et travaille à Londres), au moment de concevoir son dialogue avec l’artiste américain James Lee Byars (né en 1932 à Detroit, États-Unis – mort en 1995 au Caire).
Les deux hommes, séparés par un écart de plus de vingt années, l’un aujourd’hui défunt, l’autre au cœur de la création vivante, se sont connus pendant huit années, et le choix opéré par Anish Kapoor dans sa propre production et celle de l’artiste américain, connu pour son mysticisme et sa passion pour l’Égypte ancienne, révèle des affinités pleines de trouble et de sens.
Ce faisant, l’artiste anglais d’origine indienne propose une relecture contemporaine de l’apport de James Lee Byars à l’art tout en mettant en évidence certains aspects essentiels de sa propre création.
Au travers d’une sélection à part égale de quatre œuvres de chaque artiste, une communauté profonde se détache : une attention toute particulière portée aux matériaux, un souci de la sculpturalité de l’objet, une volonté de force et d’évidence dans l’expérience de chaque forme d’art, le goût du monument, le sentiment de la fragilité, la brisure du fil du temps, l’aspiration à l’éternité. Chaque œuvre des deux artistes est comme un creuset de contradictions, exposées et assumées.
Dans la sélection, un élément crucial de leurs projets respectifs se trouve rendu visible au public : le souci du langage – aussi bien celui des mots, avec lesquels jouent les deux artistes, avec leurs titres énigmatiques, que celui de l’art, puisque, avec James Lee Byars, c’est bien la vitalité de la peinture et de la sculpture que rappelle Anish Kapoor.
Cette vitalité s’exprime au travers d’œuvres qui voisinent avec ces langages, et qui, à chaque fois, les subvertissent et les repensent : l’acrylique sert, pour Anish Kapoor, de matériau à la sculpture ; de la toile se dégage de la fumée ; tandis que, avec James Lee Byars, un drap d’or devient comme une palette d’artiste. Les marbres de Byars suggèrent que la résine et le ciment auxquels a recours son complice d’exposition sont eux aussi les supports d’un appel à la transcendance que seuls l’art, et particulièrement la sculpture, peuvent accomplir.
Cette conversation ne se fait pourtant pas à l’unisson, et, l’un par l’autre, chacun se singularise : le goût de Byars pour les matériaux nobles, donc, permet de comprendre l’importance, dans le projet d’Anish Kapoor, de la saisie de matières moins immédiatement associées à la sculpture, pour les faire entrer dans le domaine de l’esthétique ; la passion de Byars pour les mythologies du Proche- Orient, manifestée par son usage de l’or, s’étend avec Anish Kapoor, dont les ressources incluent l’esthétique du Moyen et de l’Extrême- Orient ; les formes, simples chez le premier, se complexifient aussi dans le langage du second. L’exigence d’harmonie et de perfection qui sous-tend l’œuvre de Byars découvre, avec Anish Kapoor, la nécessité d’affronter sa propre contradiction – les cercles et les lignes doivent s’associer aux coulures, aux creux et aux failles ; les tailles des objets conçus peuvent évoluer, pour produire des expériences autres à chaque fois.
Au travers de ces différences cependant, c’est la grande communauté des deux artistes qui apparaît : une vocation à produire des objets qui contiennent en eux-mêmes la force mystique de tous les cultes qu’ils ont connus, et qu’ils ont dépassés, pour en extraire la substance métaphysique, et la filtrer dans l’œuvre de l’art.
En collaboration avec la Galerie Michael Werner
27 mai – 26 juillet 2014
Des conversations puissantes entre les œuvres peuvent s'accomplir dans le secret des rencontres. C’est sur ce constat que s’est fondée la démarche d’Anish Kapoor (né en 1954 à Bombay, vit et travaille à Londres), au moment de concevoir son dialogue avec l’artiste américain James Lee Byars (né en 1932 à Detroit, États-Unis – mort en 1995 au Caire).
Les deux hommes, séparés par un écart de plus de vingt années, l’un aujourd’hui défunt, l’autre au cœur de la création vivante, se sont connus pendant huit années, et le choix opéré par Anish Kapoor dans sa propre production et celle de l’artiste américain, connu pour son mysticisme et sa passion pour l’Égypte ancienne, révèle des affinités pleines de trouble et de sens.
Ce faisant, l’artiste anglais d’origine indienne propose une relecture contemporaine de l’apport de James Lee Byars à l’art tout en mettant en évidence certains aspects essentiels de sa propre création.
Au travers d’une sélection à part égale de quatre œuvres de chaque artiste, une communauté profonde se détache : une attention toute particulière portée aux matériaux, un souci de la sculpturalité de l’objet, une volonté de force et d’évidence dans l’expérience de chaque forme d’art, le goût du monument, le sentiment de la fragilité, la brisure du fil du temps, l’aspiration à l’éternité. Chaque œuvre des deux artistes est comme un creuset de contradictions, exposées et assumées.
Dans la sélection, un élément crucial de leurs projets respectifs se trouve rendu visible au public : le souci du langage – aussi bien celui des mots, avec lesquels jouent les deux artistes, avec leurs titres énigmatiques, que celui de l’art, puisque, avec James Lee Byars, c’est bien la vitalité de la peinture et de la sculpture que rappelle Anish Kapoor.
Cette vitalité s’exprime au travers d’œuvres qui voisinent avec ces langages, et qui, à chaque fois, les subvertissent et les repensent : l’acrylique sert, pour Anish Kapoor, de matériau à la sculpture ; de la toile se dégage de la fumée ; tandis que, avec James Lee Byars, un drap d’or devient comme une palette d’artiste. Les marbres de Byars suggèrent que la résine et le ciment auxquels a recours son complice d’exposition sont eux aussi les supports d’un appel à la transcendance que seuls l’art, et particulièrement la sculpture, peuvent accomplir.
Cette conversation ne se fait pourtant pas à l’unisson, et, l’un par l’autre, chacun se singularise : le goût de Byars pour les matériaux nobles, donc, permet de comprendre l’importance, dans le projet d’Anish Kapoor, de la saisie de matières moins immédiatement associées à la sculpture, pour les faire entrer dans le domaine de l’esthétique ; la passion de Byars pour les mythologies du Proche- Orient, manifestée par son usage de l’or, s’étend avec Anish Kapoor, dont les ressources incluent l’esthétique du Moyen et de l’Extrême- Orient ; les formes, simples chez le premier, se complexifient aussi dans le langage du second. L’exigence d’harmonie et de perfection qui sous-tend l’œuvre de Byars découvre, avec Anish Kapoor, la nécessité d’affronter sa propre contradiction – les cercles et les lignes doivent s’associer aux coulures, aux creux et aux failles ; les tailles des objets conçus peuvent évoluer, pour produire des expériences autres à chaque fois.
Au travers de ces différences cependant, c’est la grande communauté des deux artistes qui apparaît : une vocation à produire des objets qui contiennent en eux-mêmes la force mystique de tous les cultes qu’ils ont connus, et qu’ils ont dépassés, pour en extraire la substance métaphysique, et la filtrer dans l’œuvre de l’art.