Cerith Wyn Evans
09 Jun - 17 Sep 2006
Cerith Wyn Evans (ARC) :
...in which something happens all over again for the very first time*
9 juin - 17 septembre 2006
Cette manifestation est la première exposition personnelle à Paris de Cerith Wyn Evans, artiste britannique d’origine galloise.
Après avoir côtoyé le milieu underground londonien des années 80, aux côtés du réalisateur Derek Jarman, des chorégraphes Leigh Bowery et Michael Clark, l’artiste se fait connaître au début des années 90 par des interventions poétiques parfois « explosives » – textes inflammables – investissant divers champs de la création : littérature, philosophie, cinéma, musique, sciences, photographie. Il élabore alors une esthétique du « langage », marquée par le surréalisme, l’art conceptuel ainsi que par les utopies situationnistes des années 60-70.
Les œuvres présentées ici mettent en lumière le langage dans ses diverses formes d’énonciation cryptées tout en soulignant, parallèlement ou simultanément, les frontières incertaines et fluctuantes d’une identité intime, sociale ou fantasmée. Reflets, éblouissements entraînent une perte de repères et engagent le visiteur dans une expérience déstabilisante.
Le parcours débute par Inverse, Reverse, Perverse, 1996, miroir concave renvoyant une image inversée du visiteur, autoportrait altéré et troublant. Le titre est inspiré de The Gift du Velvet Underground.
Dans la courbe de l’ARC, 17 lustres, tous différents, traduisent en morse, par des pulsations lumineuses, des textes tirés du panthéon personnel de l’artiste qui défilent sur des écrans. Les extraits, relevant de la littérature ou d’essais des trente dernières années - à l’exception de La Princesse de Clèves -, se superposent tel un « collage » polyphonique. Tous les genres sont représentés : lettres, poèmes, nouvelles, entretiens, romans de SF, essais scientifiques, philosophiques et linguistiques... Les sujets abordés - projections futuristes, recherches scientifiques et musicales, langages ésotériques - révèlent les voies détournées de l’expérience et du savoir.
The Sky is Thin as Paper Here..., 2004 doit son titre à William Burroughs (Parages des Voies Mortes). L’artiste intercale dans des photos d’astronomie des photos d’hommes nus s’adonnant à des rituels religieux japonais. Ces images hétérogènes, en fondu enchaîné, diffusées en diaporama, se superposent à la limite de la lisibilité.
The Portraits of Greatness Penetrated, 2006 est une sélection de pages tirées de l’ouvrage Portraits of Greatness (1959) de Yosuf Karsh, photographe canadien. L’artiste les défigure en les perforant. Au dos de chaque image, apparaît un texte qui a trait à une autre personnalité.
In girum imus nocte et consumimur igni, 2006 (« Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes consumés par le feu »), - néon circulaire dont le titre est emprunté au dernier film de Guy Debord – est un palindrome latin. Situé face à Inverse, Reverse, Perverse, il se reflète dans un jeu de miroirs, faisant écho au titre même de l’exposition, présenté à l’extérieur sous forme de néon.
Ici, selon une procédure qui lui est familière, Cerith Wyn Evans a voulu associer 3 dreamachines, 2006 à un choix de dessins de Brion Gysin (1916-1986) extraits des collections du musée, réaffirmant ainsi le lien qui l’unit à cette figure culte des années 60. Ces machines à rêver, inventées par Brion Gysin avec le mathématicien Ian Sommerville à la fin des années 50, - premières « sculptures à regarder les yeux fermés » -, transmettent au cerveau des pulsations lumineuses conduisant à un état quasi hypnotique.
Dans le prolongement de cet espace, Cerith Wyn Evans a invité Florian Hecker à réaliser une pièce sonore, Asynchronous Jitter, Selective Hearing (37’19’’), 2006. Faisant écho aux recherches de Denis Gabor, Iannis Xenakis et Curtis Roads, l’œuvre pilotée par ordinateur, est constituée de micro-sons diffusés à travers 15 haut-parleurs accrochés à différentes hauteurs, provoquant une fragmentation spatiale et sonore.
Enfin, dans « l’aquarium », Something like a picture for Ali, 2009, des plantes tropicales et aériennes génèrent un acide qui permet de produire un cercle lumineux.
Simultanément, la première rétrospective en France de Dan Flavin est organisée au Musée. Cette « coïncidence » met en résonance deux oeuvres singulières qui invitent le spectateur à l’expérience de la lumière comme langage.
*...où quelque chose arrive sans cesse pour la toute première fois
Exposition présentée au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris/ARC en association avec le Städtische Galerie im Lenbachhaus
Directeur : Suzanne Pagé
Commissaires : Laurence Bossé, Anne Dressen, Hans Ulrich Obrist et Angéline Scherf
...in which something happens all over again for the very first time*
9 juin - 17 septembre 2006
Cette manifestation est la première exposition personnelle à Paris de Cerith Wyn Evans, artiste britannique d’origine galloise.
Après avoir côtoyé le milieu underground londonien des années 80, aux côtés du réalisateur Derek Jarman, des chorégraphes Leigh Bowery et Michael Clark, l’artiste se fait connaître au début des années 90 par des interventions poétiques parfois « explosives » – textes inflammables – investissant divers champs de la création : littérature, philosophie, cinéma, musique, sciences, photographie. Il élabore alors une esthétique du « langage », marquée par le surréalisme, l’art conceptuel ainsi que par les utopies situationnistes des années 60-70.
Les œuvres présentées ici mettent en lumière le langage dans ses diverses formes d’énonciation cryptées tout en soulignant, parallèlement ou simultanément, les frontières incertaines et fluctuantes d’une identité intime, sociale ou fantasmée. Reflets, éblouissements entraînent une perte de repères et engagent le visiteur dans une expérience déstabilisante.
Le parcours débute par Inverse, Reverse, Perverse, 1996, miroir concave renvoyant une image inversée du visiteur, autoportrait altéré et troublant. Le titre est inspiré de The Gift du Velvet Underground.
Dans la courbe de l’ARC, 17 lustres, tous différents, traduisent en morse, par des pulsations lumineuses, des textes tirés du panthéon personnel de l’artiste qui défilent sur des écrans. Les extraits, relevant de la littérature ou d’essais des trente dernières années - à l’exception de La Princesse de Clèves -, se superposent tel un « collage » polyphonique. Tous les genres sont représentés : lettres, poèmes, nouvelles, entretiens, romans de SF, essais scientifiques, philosophiques et linguistiques... Les sujets abordés - projections futuristes, recherches scientifiques et musicales, langages ésotériques - révèlent les voies détournées de l’expérience et du savoir.
The Sky is Thin as Paper Here..., 2004 doit son titre à William Burroughs (Parages des Voies Mortes). L’artiste intercale dans des photos d’astronomie des photos d’hommes nus s’adonnant à des rituels religieux japonais. Ces images hétérogènes, en fondu enchaîné, diffusées en diaporama, se superposent à la limite de la lisibilité.
The Portraits of Greatness Penetrated, 2006 est une sélection de pages tirées de l’ouvrage Portraits of Greatness (1959) de Yosuf Karsh, photographe canadien. L’artiste les défigure en les perforant. Au dos de chaque image, apparaît un texte qui a trait à une autre personnalité.
In girum imus nocte et consumimur igni, 2006 (« Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes consumés par le feu »), - néon circulaire dont le titre est emprunté au dernier film de Guy Debord – est un palindrome latin. Situé face à Inverse, Reverse, Perverse, il se reflète dans un jeu de miroirs, faisant écho au titre même de l’exposition, présenté à l’extérieur sous forme de néon.
Ici, selon une procédure qui lui est familière, Cerith Wyn Evans a voulu associer 3 dreamachines, 2006 à un choix de dessins de Brion Gysin (1916-1986) extraits des collections du musée, réaffirmant ainsi le lien qui l’unit à cette figure culte des années 60. Ces machines à rêver, inventées par Brion Gysin avec le mathématicien Ian Sommerville à la fin des années 50, - premières « sculptures à regarder les yeux fermés » -, transmettent au cerveau des pulsations lumineuses conduisant à un état quasi hypnotique.
Dans le prolongement de cet espace, Cerith Wyn Evans a invité Florian Hecker à réaliser une pièce sonore, Asynchronous Jitter, Selective Hearing (37’19’’), 2006. Faisant écho aux recherches de Denis Gabor, Iannis Xenakis et Curtis Roads, l’œuvre pilotée par ordinateur, est constituée de micro-sons diffusés à travers 15 haut-parleurs accrochés à différentes hauteurs, provoquant une fragmentation spatiale et sonore.
Enfin, dans « l’aquarium », Something like a picture for Ali, 2009, des plantes tropicales et aériennes génèrent un acide qui permet de produire un cercle lumineux.
Simultanément, la première rétrospective en France de Dan Flavin est organisée au Musée. Cette « coïncidence » met en résonance deux oeuvres singulières qui invitent le spectateur à l’expérience de la lumière comme langage.
*...où quelque chose arrive sans cesse pour la toute première fois
Exposition présentée au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris/ARC en association avec le Städtische Galerie im Lenbachhaus
Directeur : Suzanne Pagé
Commissaires : Laurence Bossé, Anne Dressen, Hans Ulrich Obrist et Angéline Scherf