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MARCUS STEINWEG
 

QU'EST-CE QU'UN MAUVAIS CHOIX?

Le mauvais choix, c’est celui de la servitude. Il se prononce contre la décision, contre la condition de possibilité de la décision en s’opposant à la liberté et à la volonté de liberté. Il sélectionne les options, ordonne les offres. Il se soumet. Il est l’expression d’une peur, d’une indolence, d’une passivité ou d’une indifférence. Le sujet de la responsabilité n’est pas indifférent. Il exige de lui-même un certain courage. C’est le courage de la liberté, le courage de la responsabilité. La machine capitaliste produit aujourd’hui l’absence de courage. Elle prescrit au sujet ce qu’il doit désirer. Elle ôte au sujet sa volonté, son désir, sa liberté et sa responsabilité. En contrôlant son désir, elle fonde la passivité du sujet en tant que « récepteur-de-décisions ». Il n’existe pas de consommation active. Le sujet devient contrôlable dans l’objectivité du consommateur. Il est discipliné, calmé, anesthésié et tranquillisé. Le sujet du capitalisme en tant que sujet-récepteur est un sujet limité, réduit à sa capacité de consommation. Il ne décide pas de lui-même puisqu’il se prononce pour les décisions d’autrui. Ses décisions sont des synthèses passives. Les intérêts du capital les préfigurent. Le sujet du capitalisme ne prend aucune responsabilité, il ne doit prendre aucune responsabilité. On attend de lui qu’il remplisse son rôle. Il doit consommer. Il ne désire même pas ce qu’il consomme. Il ne désire rien d’autre que son désir, que la passivité d’un désir presque indifférent à l’égard de ce qu’il désire pourvu que ce soit NEUF. Le mauvais choix choisit sa propre absence de choix. Il se dérobe à l’horreur d’une décision véridique. Il n’attend plus rien de lui-même.