Vuk Vidor
09 Jun - 27 Aug 2006
Vuk Vidor
The Blood Value of the Banana
Boutique Black Block, du 09 juin au 27 août 2006
"Banane / Pétrole : même histoire", nous dit Vuk Vidor, auteur du nouveau mur peint de la Boutique Blackblock... Et voici comment il s’en explique : "Après le coup d'état de 1954 au Guatemala, le nouveau gouvernement décida de mettre la main sur la production de bananes et, avec l’aide de la CIA, le nouveau directeur de la compagnie qui gère les plantations mit en place, par un coup de force, une équipe pro-américaine pour contrôler la situation sur toute la région. Ce scénario s’est répété des dizaines de fois dans de nombreus pays d'Amérique Latine pour satisfaire les intérêts américains et, aujourd’hui, ce sont les mêmes qui gèrent les exploitations de bananes et les exploitations pétrolières, dont les membres clés sont tous des proches du président américain..."
Le motif de la peinture murale de Vuk Vidor est tiré d’une ancienne publicité américaine pour la banane, financée par United Fruits Company (UFCO), la compagnie qui exploitait les plantations en Amérique Latine dans les années 50. Aujourd'hui, cette compagnie s'appelle Chiquita.
A propos de Vuk Vidor
"On ne décrit pas la peinture de Vuk Vidor : trop variée, trop surprenante, trop mystérieuse dans certains cas. Mais c’est de la peinture. Pas de la peinture pour (com)plaire. De la peinture très personnelle sans doute (nombre de motifs sont liés à la vie intime de l’artiste), mais aussi de la peinture de combat avant toute chose. Donc un combat mené non pas hors de la peinture (ce genre décrié, paraît-il) mais franchement dans la peinture, celle d’aujourd’hui (elle n’est pas morte : faites passer la nouvelle), inséparable de celle d’hier. Sur la peinture et son histoire, Vuk Vidor a des idées très claires, très percutantes, qu’il lui arrive de proclamer avec un brio réjouissant. " (Jean-Luc Chalumeau)
> Pour en savoir plus sur Vuk Vidor, cliquez ici
A propos de l'histoire du Guatemala, en 1954
Lors de la dixième conférence des chanceliers de l’Organisation des États Américains (OEA), à Caracas, en mars 1954, John Foster Dulles, secrétaire d’État du président états-unien Dwight Eisenhower, actionnaire principal de la United Fruit Company et frère d'Allen Welsh Dulles, directeur de la CIA, approuve les allégations des délégués, Fulgencio Batista, dictateur de Cuba, Rafael Leónidas Trujillo Molina, dictateur de la République dominicaine et Anastasio Somoza, dictateur du Nicaragua, pour lesquels Arbenz est un agent de Moscou. Ils condamnent une "infiltration communiste en Amérique". Le chancelier Guillermo Toriello, du Guatemala, réfute une à une leurs accusations.
En juin 1954, le lieutenant-colonel Carlos Castillo Armas envahit le pays lors de l'opération PBSUCCESS, aidé par des troupes entraînées au Honduras par la CIA et d'une armée rebelle entraînée au Nicaragua. Des avions envoyés par les États-Unis déversent des bombes de 250 kg sur la population civile.
Le 25 juin 1954, Arbenz ordonne de distribuer des armes au peuple ; l'armée refuse. Arbenz démissionne dans la nuit du 27 juin en déclarant : "Ils ont utilisé le prétexte de l'anti-communisme. La vérité est très différente. La vérité se trouve dans les intérêts financiers de la compagnie fruitière et des autres monopoles états-uniens qui ont investi d'importantes sommes d'argent en Amérique latine et qui craignent que l'exemple du Guatemala soit suivi par d'autres pays latins. [...] J'ai été élu par une majorité du peuple du Guatemala, mais j'ai eu à me battre avec des conditions difficiles. La vérité est que la souveraineté d'un peuple ne peut être maintenue sans les éléments matériels pour la défendre. [...] J'ai pris en charge la présidence avec une grande foi envers le système démocratique, la liberté et la possibilité d'atteindre l'indépendance économique du Guatemala. Je continue de croire que ce programme est juste. Je n'ai pas violé ma foi envers les libertés démocratiques, l'indépendance du Guatemala et envers tout le bien qui est le futur de l'humanité."
© Vuk Vidor, "The Blood Value...", détail
The Blood Value of the Banana
Boutique Black Block, du 09 juin au 27 août 2006
"Banane / Pétrole : même histoire", nous dit Vuk Vidor, auteur du nouveau mur peint de la Boutique Blackblock... Et voici comment il s’en explique : "Après le coup d'état de 1954 au Guatemala, le nouveau gouvernement décida de mettre la main sur la production de bananes et, avec l’aide de la CIA, le nouveau directeur de la compagnie qui gère les plantations mit en place, par un coup de force, une équipe pro-américaine pour contrôler la situation sur toute la région. Ce scénario s’est répété des dizaines de fois dans de nombreus pays d'Amérique Latine pour satisfaire les intérêts américains et, aujourd’hui, ce sont les mêmes qui gèrent les exploitations de bananes et les exploitations pétrolières, dont les membres clés sont tous des proches du président américain..."
Le motif de la peinture murale de Vuk Vidor est tiré d’une ancienne publicité américaine pour la banane, financée par United Fruits Company (UFCO), la compagnie qui exploitait les plantations en Amérique Latine dans les années 50. Aujourd'hui, cette compagnie s'appelle Chiquita.
A propos de Vuk Vidor
"On ne décrit pas la peinture de Vuk Vidor : trop variée, trop surprenante, trop mystérieuse dans certains cas. Mais c’est de la peinture. Pas de la peinture pour (com)plaire. De la peinture très personnelle sans doute (nombre de motifs sont liés à la vie intime de l’artiste), mais aussi de la peinture de combat avant toute chose. Donc un combat mené non pas hors de la peinture (ce genre décrié, paraît-il) mais franchement dans la peinture, celle d’aujourd’hui (elle n’est pas morte : faites passer la nouvelle), inséparable de celle d’hier. Sur la peinture et son histoire, Vuk Vidor a des idées très claires, très percutantes, qu’il lui arrive de proclamer avec un brio réjouissant. " (Jean-Luc Chalumeau)
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A propos de l'histoire du Guatemala, en 1954
Lors de la dixième conférence des chanceliers de l’Organisation des États Américains (OEA), à Caracas, en mars 1954, John Foster Dulles, secrétaire d’État du président états-unien Dwight Eisenhower, actionnaire principal de la United Fruit Company et frère d'Allen Welsh Dulles, directeur de la CIA, approuve les allégations des délégués, Fulgencio Batista, dictateur de Cuba, Rafael Leónidas Trujillo Molina, dictateur de la République dominicaine et Anastasio Somoza, dictateur du Nicaragua, pour lesquels Arbenz est un agent de Moscou. Ils condamnent une "infiltration communiste en Amérique". Le chancelier Guillermo Toriello, du Guatemala, réfute une à une leurs accusations.
En juin 1954, le lieutenant-colonel Carlos Castillo Armas envahit le pays lors de l'opération PBSUCCESS, aidé par des troupes entraînées au Honduras par la CIA et d'une armée rebelle entraînée au Nicaragua. Des avions envoyés par les États-Unis déversent des bombes de 250 kg sur la population civile.
Le 25 juin 1954, Arbenz ordonne de distribuer des armes au peuple ; l'armée refuse. Arbenz démissionne dans la nuit du 27 juin en déclarant : "Ils ont utilisé le prétexte de l'anti-communisme. La vérité est très différente. La vérité se trouve dans les intérêts financiers de la compagnie fruitière et des autres monopoles états-uniens qui ont investi d'importantes sommes d'argent en Amérique latine et qui craignent que l'exemple du Guatemala soit suivi par d'autres pays latins. [...] J'ai été élu par une majorité du peuple du Guatemala, mais j'ai eu à me battre avec des conditions difficiles. La vérité est que la souveraineté d'un peuple ne peut être maintenue sans les éléments matériels pour la défendre. [...] J'ai pris en charge la présidence avec une grande foi envers le système démocratique, la liberté et la possibilité d'atteindre l'indépendance économique du Guatemala. Je continue de croire que ce programme est juste. Je n'ai pas violé ma foi envers les libertés démocratiques, l'indépendance du Guatemala et envers tout le bien qui est le futur de l'humanité."
© Vuk Vidor, "The Blood Value...", détail