Move / Hips don't lie
02 - 26 Jun 2017
MOVE / HIPS DON'T LIE
2 - 26 June 2017
Proposant des films d’artistes plasticiens et de chorégraphes contemporains, l’exposition Hips Don’t Lie travaille la danse baladi (communément appelée danse du ventre) comme une matière plurielle et transnationale, comme un espace culturel imbriqué dans des histoires géopolitiques et appartenant à de multiples sphères : celles du divertissement, de la ritualisation, de la danse contemporaine.
La danse baladi s’inscrit dans une histoire extrêmement complexe : ses origines demeurent incertaines et elle s’est développée au sein de cultures très différentes, où les danseurs sont souvent tout à la fois stigmatisés et au centre de rituels tels que les mariages et les anniversaires. Au 19e siècle, cette danse sera en Europe une figure majeure de l’orientalisme, symbolisant des régions méconnues à l’érotisme fantasmé. Chargée du poids de cette histoire et de ces imaginaires, cette danse semble aujourd’hui n’être appréhendable qu’au travers d’un jeu de regards : celui de l’homme sur la femme, celui de l’Europe et de l’Amérique du Nord sur les pays où elle se pratique historiquement, celui des sociétés sur les danseuses et danseurs.
Les artistes présentés dans l’exposition réinvestissent cette danse, ses formes et ses poétiques. Au sein de démarches de documentation, d’actualisation, de déplacement, ils s’inscrivent dans une perspective de déconstruction des imaginaires de l’exotisme et de confrontation aux stigmatisations.
Avec :
Kader Attia
Dugny, France, 1970
Shadow, 2004, Vidéo, couleur, son, 3’. Courtesy the artist
Kader Attia filme le danseur Samy Gamal dans une salle vide. Il prend soin d’éclairer la danse par un puissant projecteur et la lumière, éblouissante, révèle une ombre gigantesque. Au fil du film, la cadence s’accélère, et le danseur et son ombre paraissent devenir deux entités distinctes.
Breda Beban
Novi Sad, Serbie, 1952 – 2012, Londres, Royaume-Uni
The Most Beautiful Woman in Gucha, 2006, 19’
Tournés en Serbie lors d'un rassemblement de communautés des gens du voyage, ces films saisissent un moment de passion entre une danseuse de baladi et un jeune homme.
Zoulikha Bouabdellah
Moscou, Russie, 1977
Dansons, 2003, 5’54, © Centre Pompidou
Zoulikha Bouabdellah transpose la danse baladi hors de ses géographies attendues : la danseuse se couvre de voiles bleu, blanc, rouge et danse au son de la Marseillaise. Les cultures se font poreuses, au service d’une nationalité interculturelle.
Safaa Fathy
Al-Minya, Égypte, 1958
Ghazeia, danseuses d’Égypte, 1993, 50’
Ce documentaire dresse le portrait de deux femmes égyptiennes, socialement éloignées mais toutes deux victimes de l'opprobre et de l'hypocrisie générales : Lucy est la plus célèbre danseuse de baladi du Caire, Sabah danse à la campagne et anime mariages et baptêmes en compagnie de son mari.
Joan Jonas
New York, USA, 1936
Vertical Roll, 1972, 20’
Obtenu par le dérèglement du défilement vertical des vidéogrammes sur le moniteur filmant une danse, le film met en scène Organic Honey, l’une des figures féminines qui sert à Joan Jonas d’alter-égo pour ses expérimentations
Youssef Nabil
Le Caire, Égypte, 1972
I Saved my Belly Dancer, 2015, 12’
Youssef Nabil met en scène sa propre fascination pour la danse baladi, s’inspirant visuellement du cinéma égyptien des années 1950, alors dans son âge d’or et constellé de scènes de danse.
Alexandre Paulikevitch
Beyrouth, Liban, 1982
Tajwal, 2012, 44’
La danse baladi est au cœur du travail du chorégraphe et danseur Alexandre Paulikevitch. Il la performe mais aussi la revisite, interrogeant sa gestuelle et ses significations, l’inscrivant dans le contemporain. Tajwal se fait l’écho de l’ambivalence de Beyrouth face à la figure du danseur de baladi.
Nil Yalter
Le Caire, Égypte, 1938
La Femme sans tête ou La Danse du ventre, 1974, 24’47
FNAC 07-475 / Centre national des arts plastiques (France), © Centre Pompidou
Dans cette pièce phare de l’œuvre de Nil Yalter, la danse baladi est le support d’un féminisme sans détour, abordant la sexualité féminine et la volonté de contrôle du plaisir féminin par les hommes.
Organiser : DDC / C. Ferreira
2 - 26 June 2017
Proposant des films d’artistes plasticiens et de chorégraphes contemporains, l’exposition Hips Don’t Lie travaille la danse baladi (communément appelée danse du ventre) comme une matière plurielle et transnationale, comme un espace culturel imbriqué dans des histoires géopolitiques et appartenant à de multiples sphères : celles du divertissement, de la ritualisation, de la danse contemporaine.
La danse baladi s’inscrit dans une histoire extrêmement complexe : ses origines demeurent incertaines et elle s’est développée au sein de cultures très différentes, où les danseurs sont souvent tout à la fois stigmatisés et au centre de rituels tels que les mariages et les anniversaires. Au 19e siècle, cette danse sera en Europe une figure majeure de l’orientalisme, symbolisant des régions méconnues à l’érotisme fantasmé. Chargée du poids de cette histoire et de ces imaginaires, cette danse semble aujourd’hui n’être appréhendable qu’au travers d’un jeu de regards : celui de l’homme sur la femme, celui de l’Europe et de l’Amérique du Nord sur les pays où elle se pratique historiquement, celui des sociétés sur les danseuses et danseurs.
Les artistes présentés dans l’exposition réinvestissent cette danse, ses formes et ses poétiques. Au sein de démarches de documentation, d’actualisation, de déplacement, ils s’inscrivent dans une perspective de déconstruction des imaginaires de l’exotisme et de confrontation aux stigmatisations.
Avec :
Kader Attia
Dugny, France, 1970
Shadow, 2004, Vidéo, couleur, son, 3’. Courtesy the artist
Kader Attia filme le danseur Samy Gamal dans une salle vide. Il prend soin d’éclairer la danse par un puissant projecteur et la lumière, éblouissante, révèle une ombre gigantesque. Au fil du film, la cadence s’accélère, et le danseur et son ombre paraissent devenir deux entités distinctes.
Breda Beban
Novi Sad, Serbie, 1952 – 2012, Londres, Royaume-Uni
The Most Beautiful Woman in Gucha, 2006, 19’
Tournés en Serbie lors d'un rassemblement de communautés des gens du voyage, ces films saisissent un moment de passion entre une danseuse de baladi et un jeune homme.
Zoulikha Bouabdellah
Moscou, Russie, 1977
Dansons, 2003, 5’54, © Centre Pompidou
Zoulikha Bouabdellah transpose la danse baladi hors de ses géographies attendues : la danseuse se couvre de voiles bleu, blanc, rouge et danse au son de la Marseillaise. Les cultures se font poreuses, au service d’une nationalité interculturelle.
Safaa Fathy
Al-Minya, Égypte, 1958
Ghazeia, danseuses d’Égypte, 1993, 50’
Ce documentaire dresse le portrait de deux femmes égyptiennes, socialement éloignées mais toutes deux victimes de l'opprobre et de l'hypocrisie générales : Lucy est la plus célèbre danseuse de baladi du Caire, Sabah danse à la campagne et anime mariages et baptêmes en compagnie de son mari.
Joan Jonas
New York, USA, 1936
Vertical Roll, 1972, 20’
Obtenu par le dérèglement du défilement vertical des vidéogrammes sur le moniteur filmant une danse, le film met en scène Organic Honey, l’une des figures féminines qui sert à Joan Jonas d’alter-égo pour ses expérimentations
Youssef Nabil
Le Caire, Égypte, 1972
I Saved my Belly Dancer, 2015, 12’
Youssef Nabil met en scène sa propre fascination pour la danse baladi, s’inspirant visuellement du cinéma égyptien des années 1950, alors dans son âge d’or et constellé de scènes de danse.
Alexandre Paulikevitch
Beyrouth, Liban, 1982
Tajwal, 2012, 44’
La danse baladi est au cœur du travail du chorégraphe et danseur Alexandre Paulikevitch. Il la performe mais aussi la revisite, interrogeant sa gestuelle et ses significations, l’inscrivant dans le contemporain. Tajwal se fait l’écho de l’ambivalence de Beyrouth face à la figure du danseur de baladi.
Nil Yalter
Le Caire, Égypte, 1938
La Femme sans tête ou La Danse du ventre, 1974, 24’47
FNAC 07-475 / Centre national des arts plastiques (France), © Centre Pompidou
Dans cette pièce phare de l’œuvre de Nil Yalter, la danse baladi est le support d’un féminisme sans détour, abordant la sexualité féminine et la volonté de contrôle du plaisir féminin par les hommes.
Organiser : DDC / C. Ferreira