Brice Dellsperger
15 Nov 2013 - 11 Jan 2014
Body Double 27, 2010, 8’15’’.
A partir de L’Année des treize lunes (1978) de Fassbinder, Dellsperger démultiplie la scène de sanglots du personnage principal, la transsexuelle Elvira, dans une salle de jeux d’arcade (Body Double 27) : en trois projections et 24 personnages, il éprouve la dimension impudique et solitaire de l’original.
A partir de L’Année des treize lunes (1978) de Fassbinder, Dellsperger démultiplie la scène de sanglots du personnage principal, la transsexuelle Elvira, dans une salle de jeux d’arcade (Body Double 27) : en trois projections et 24 personnages, il éprouve la dimension impudique et solitaire de l’original.
BRICE DELLSPERGER
15 Novembre 2013 - 11 Janvier 2014
Une exposition de Brice Dellsperger a cet effet paradoxal que, s’il n’est question que de répétition et de reprise, elle a l’effet grisant de la nouveauté.
Dans Bons Baisers d’Hollywood, en autant de nouveaux numéros de la série culte Body Double, l’artiste reprend autant de séquences de films d’auteur ou grand public – autant de scènes déjà fantasmées et prêtant au fantasme. L’effet de mémoire affecte immédiatement chaque scène, et le point commun de tous les Body Double repose le plus souvent sur l’interprétation de tous les personnages par un même acteur systématiquement transformé en actrice. Les scènes rejouées sont par anticipation des mises en abîmes de son geste artistique : ambiguïté sexuelle du personnage principal (BD 27), présence du personnage principal et de sa doublure (BD 29), construction réflexive de la scène (BD 30), action résultant d’un montage de séquences (BD 28), à moins qu’il ne s’agisse d’images fixes que l’artiste réanime par le poids de légende qu’elles portent (BD 26). Jouant, dans son geste de reprise, des effets vidéos de récursivité et retour, c’est à rien de moins que la multiplication infinie des formes du désir face à son objet que le spectateur assiste, et ce dans sa plus pure forme : une projection.
15 Novembre 2013 - 11 Janvier 2014
Une exposition de Brice Dellsperger a cet effet paradoxal que, s’il n’est question que de répétition et de reprise, elle a l’effet grisant de la nouveauté.
Dans Bons Baisers d’Hollywood, en autant de nouveaux numéros de la série culte Body Double, l’artiste reprend autant de séquences de films d’auteur ou grand public – autant de scènes déjà fantasmées et prêtant au fantasme. L’effet de mémoire affecte immédiatement chaque scène, et le point commun de tous les Body Double repose le plus souvent sur l’interprétation de tous les personnages par un même acteur systématiquement transformé en actrice. Les scènes rejouées sont par anticipation des mises en abîmes de son geste artistique : ambiguïté sexuelle du personnage principal (BD 27), présence du personnage principal et de sa doublure (BD 29), construction réflexive de la scène (BD 30), action résultant d’un montage de séquences (BD 28), à moins qu’il ne s’agisse d’images fixes que l’artiste réanime par le poids de légende qu’elles portent (BD 26). Jouant, dans son geste de reprise, des effets vidéos de récursivité et retour, c’est à rien de moins que la multiplication infinie des formes du désir face à son objet que le spectateur assiste, et ce dans sa plus pure forme : une projection.