Anne de Villepoix

David Damoison

05 Jun - 31 Jul 2010

© David Damoison
Pointe Noir serie: "Dockers", 2010
Photograph
63,5 x 53,5 cm
DAVID DAMOISON

Exposition du 5 juin au 31 juillet 2010

David Damoison est né en 1963 d’un père martiniquais et d’une mère originaire du Tarn, vit et travaille à Paris.
Après des cours de photographie à l’École Boulle, il devient assistant dans les ateliers de l’American Center de Paris. Tour à tour assistant de Jean Larivière et assistant de plateau au studio Pin-Up Paris, il s’initie au tirage en noir et blanc.
Ses oeuvres ont été publiées notamment par Revue Noire (Premières publications pour ses deux numéros Caraïbes) avec laquelle il collabore, Libération, l’Événement du Jeudi, Le Nouvel Observateur et Télérama. De Cuba à Haïti, de la République dominicaine à la Guadeloupe ou la Martinique, du Congo au Mali, il a réalisé des séries de photos qui ont fait l’objet de diverses expositions et publications. Ses images interrogent les identités créoles et africaines à travers les territoires parcourus. Il a notamment collaboré avec des écrivains comme Raphaël Confiant pour Les Maîtres de la parole créole (Éditions Gallimard), Louis Phillippe Dallembert pour "Vodou, un tambour pour les Anges" (Éditions Autrement) puis avec le poête Monchoachi, "Paris Caraïbe, le Voyage des Sens" (Éditions Atlantica). Des workshops ainsi que de nombreuses expositions individuelles et collectives en France et à l’étranger marquent son parcours. Il a par ailleurs co-fondé et travaillé avec un groupe d’amis sur « TOPICS visual arts platform ».
David Damoison voit juste. C’est l’interprétation spontanée de tout esprit lucide au contact de son oeuvre. Ses images sont souvent des fragments de la condition humaine dans ses aspects les plus universels. Mais, au-delà de cette synthèse, s’affirme avec force et subtilité, une conscience aigüe de l’altérité et de ses disparités. Il en résulte une prédilection pour les plus fragiles. Ainsi, ses photographies portent cette volonté de corriger certains déficits de représentation, sans jamais s’embarrasser de ce manichéisme qui semble inhérent à cet exercice. Montrer les Caraïbes, l’Afrique ou sa diaspora en dehors de toute esthétisation et de tout misérabilisme discutables est une prouesse.
Dans un monde où l’image est omniprésente, résister aux influences des clichés est particulièrement rare. Cette intelligence unique est soutenue chez le photographe par un regard qui, au-delà de l’objectif, conserve la générosité de saisir l’humain dans sa permanente fragilité.

Latyr Diouf