Franck Scurti
29 Mar - 10 May 2008
FRANCK SCURTI
Parce qu'il considère les divagations de la pensée poétique comme un préambule indispensable à touttravail artistique, il n'est jamais possible de prévoir ce que va faire Franck Scurti.C'est pour cette raison, entre autre, que chaque oeuvre et chaque exposition de l'artiste fait sens etévénement."Empty Worlds" — quatrième exposition personnelle de l'artiste à la galerie Anne de Villepoix —, ne dérogepas à cette règle. L'ensemble des oeuvres exposées ainsi que le réseau complexe des significations qui lesrelient sont à mettre sur le compte des idées, des gestes et des processus induits par une double pagetrouvée dans le journal Le Monde où figurent deux titres, l'un en face de l'autre : « Relier les architectes aumonde qui les entoure » et « L'or flambe et affirme son rôle de valeur refuge ».Dans les premières salles de la galerie , on découvrira « Constellations » et « Relativité générale » : despropositions plastiques et formelles issues de la déconstruction et de l'éclatement dans l'espace de troisexemplaires identiques de la « Diamond Chair » du designer Harry Bertoia.Les « constellations » sont réalisées à partir du piétement des chaises. Ce sont des pièces soclées dont l'aspectépuré peut rappeler certaines oeuvres de la sculpture moderniste. La structure métallique chromée y joueun rôle de cadre permettant de tendre des fils dessinant un enchevêtrement de lignes. Des repères, sous laforme de fragments journaux, peuvent au gré des points de vue, laisser apparaître ou pas un motif géométrique.Au mur, figure encadré l'exemplaire découpé du journal Le Monde ; introduction ou partition sur laquelle sejoue l'exposition.« Relativité générale » utilise la structure des assises. Les trames métalliques flottent dans l'espace et semblentse déformer sous l'influence de sphères recouvertes de papier journal. La forme, initialement dessinée parl'empreinte d'un corps, évoque les schémas scientifiques représentant les distorsions et les courbures del'espace-temps. En elle, se télescopent dimensions cosmique, quantique et actualité quotidienne. Accrochéeau mur, telle une projection en deux dimensions, une grille plane reproduit le dessin des ondulations de lachaise de Bertoia.Grilles, trames, projections : plus que de sculpture, il est ici question de formes dessinées et de matrices àtraverser à l'aide du regard et de la pensée.« Empty Worlds » occupe la troisième salle. Ici, sont exposés de simples pots en terre cuite « étranglés » parl'artiste à l'aide de ceintures de cuir noir. L'intérieur de chaque pot est doré à l'or fin. Une expression triviale— « se serrer la ceinture » —, suscite un geste radical et enclenche un processus générateur de formessingulières et aléatoires.Vide et plein, contenu et contenant, espaces courbes et complexes, déchirures : l'objet interroge les limitesde sa propre forme, de son essence et de son usage comme la nature de ses modes de production.Selon les dires de l'artiste, Broodthaers, Picabia, Manzoni, mais aussi Francis Ponge lui ont appris « à mieuxregarder les objets, à essayer de les comprendre ». Manifestement, cela s'applique aujourd'hui aussi à FranckScurti.Franck Scurti réside et travaille à Paris.
Parce qu'il considère les divagations de la pensée poétique comme un préambule indispensable à touttravail artistique, il n'est jamais possible de prévoir ce que va faire Franck Scurti.C'est pour cette raison, entre autre, que chaque oeuvre et chaque exposition de l'artiste fait sens etévénement."Empty Worlds" — quatrième exposition personnelle de l'artiste à la galerie Anne de Villepoix —, ne dérogepas à cette règle. L'ensemble des oeuvres exposées ainsi que le réseau complexe des significations qui lesrelient sont à mettre sur le compte des idées, des gestes et des processus induits par une double pagetrouvée dans le journal Le Monde où figurent deux titres, l'un en face de l'autre : « Relier les architectes aumonde qui les entoure » et « L'or flambe et affirme son rôle de valeur refuge ».Dans les premières salles de la galerie , on découvrira « Constellations » et « Relativité générale » : despropositions plastiques et formelles issues de la déconstruction et de l'éclatement dans l'espace de troisexemplaires identiques de la « Diamond Chair » du designer Harry Bertoia.Les « constellations » sont réalisées à partir du piétement des chaises. Ce sont des pièces soclées dont l'aspectépuré peut rappeler certaines oeuvres de la sculpture moderniste. La structure métallique chromée y joueun rôle de cadre permettant de tendre des fils dessinant un enchevêtrement de lignes. Des repères, sous laforme de fragments journaux, peuvent au gré des points de vue, laisser apparaître ou pas un motif géométrique.Au mur, figure encadré l'exemplaire découpé du journal Le Monde ; introduction ou partition sur laquelle sejoue l'exposition.« Relativité générale » utilise la structure des assises. Les trames métalliques flottent dans l'espace et semblentse déformer sous l'influence de sphères recouvertes de papier journal. La forme, initialement dessinée parl'empreinte d'un corps, évoque les schémas scientifiques représentant les distorsions et les courbures del'espace-temps. En elle, se télescopent dimensions cosmique, quantique et actualité quotidienne. Accrochéeau mur, telle une projection en deux dimensions, une grille plane reproduit le dessin des ondulations de lachaise de Bertoia.Grilles, trames, projections : plus que de sculpture, il est ici question de formes dessinées et de matrices àtraverser à l'aide du regard et de la pensée.« Empty Worlds » occupe la troisième salle. Ici, sont exposés de simples pots en terre cuite « étranglés » parl'artiste à l'aide de ceintures de cuir noir. L'intérieur de chaque pot est doré à l'or fin. Une expression triviale— « se serrer la ceinture » —, suscite un geste radical et enclenche un processus générateur de formessingulières et aléatoires.Vide et plein, contenu et contenant, espaces courbes et complexes, déchirures : l'objet interroge les limitesde sa propre forme, de son essence et de son usage comme la nature de ses modes de production.Selon les dires de l'artiste, Broodthaers, Picabia, Manzoni, mais aussi Francis Ponge lui ont appris « à mieuxregarder les objets, à essayer de les comprendre ». Manifestement, cela s'applique aujourd'hui aussi à FranckScurti.Franck Scurti réside et travaille à Paris.