Pierre Fisher
10 Nov 2012 - 05 Jan 2013
PIERRE FISHER
//
10 November 2012 - 5 January 2013
Anne de Villepoix est heureuse de vous présenter l’exposition de Pierre Fisher dont la première exposition personnelle a eu lieu à la galerie Lara Vincy.
Pierre Fisher est un sculpteur diplômé de la Villa Arson, ayant exposé au 55ème salon de Montrouge, puis à l’édition 2012 de la foire Young International Artist.
Les premiers travaux de Pierre Fisher sondent la mythologie de sa propre enfance, imprégnée de coutumes locales et de pop culture vintage– deux éléments qu’il élève à un statut totémique. Son atelier à Senonches est une terre d’accueil pour objets perdus, jetés, abandonnés, sans valeur apparente : balles de Ping pong, vieux chewing-gums et figurines d’oeufs en chocolat deviennent les ambassadeurs de son folklore urbain intime.
Là, il érige des édifices insolents, où ces readymades improbables règnent en souverains ; ces derniers deviennent les figures de proue d’exercices d’équilibre à la fois vertigineux et précaires. A travers ce jeu d’accumulation et d’amalgame, Pierre Fisher semble nous mettre en garde contre la culture frénétique mais vacillante qui nous entoure.
Son travail actuel relève d’une sensibilité à la fois instinctive et anthropologique et semble s’engager pour un Arte Povera Post-Moderne.
Son exposition nommée : « // », un geste radical qui évoque une parfaite parallèle que l’on retrouve sur les symboles d’Euro, Dollar et Yen, pour suggérer une stabilité sans faille – c’est cette sérénité même que Pierre choisit de fourvoyer en chamboulant le rythme de vie de la société de consommation, orchestrée par la production, acquisition et évacuation de masse. Car c’est précisément à l’autre bout de cette chaine alimentaire que Pierre Fisher se positionne : si le bois est son medium de prédilection, ce n’est jamais l’élément naturel avec lequel il travaille, mais plutôt avec des planches commandées en contreplaqué, reconstituées, ou encore de l’imitation. Si Fishly & Weiss - une influence souche dans l’univers de l’artiste - apprivoisait la nature, Pierre Fisher, lui, dompte l’âge post-industriel.
L’artiste s’inspire de la technique de marqueterie classique – un contraste quelque peu brusque, au médium fonctionnel —, il choisit plutôt de morceler et structurer le bois dans une logique d’abstraction géométrique, pour une illusion d’équilibre marquée d’un dérapage imprévu, spontané.
Les irrégularités, imperfections, cicatrices signent chaque oeuvre. Ce sont des éléments que Pierre chérie, car elles sont les témoins de sa victoire contre la machine, David contre un Goliath usinier. Si ces premiers sculptures laissaient les vis apparentes, il préfère les masquer dans ces nouvelles pièces, laissant un envers du décor intempestif, à qui ose retourner le tableau -- cet effet illusoire, de trompe l'oeil assumé est caractéristique du travail de marqueterie mais aussi de l'identité du travail de Pierre Fisher, en perpétuelle quête de la marque de l’artisan dans une société délocalisée.
Alice Pfeiffer
//
10 November 2012 - 5 January 2013
Anne de Villepoix est heureuse de vous présenter l’exposition de Pierre Fisher dont la première exposition personnelle a eu lieu à la galerie Lara Vincy.
Pierre Fisher est un sculpteur diplômé de la Villa Arson, ayant exposé au 55ème salon de Montrouge, puis à l’édition 2012 de la foire Young International Artist.
Les premiers travaux de Pierre Fisher sondent la mythologie de sa propre enfance, imprégnée de coutumes locales et de pop culture vintage– deux éléments qu’il élève à un statut totémique. Son atelier à Senonches est une terre d’accueil pour objets perdus, jetés, abandonnés, sans valeur apparente : balles de Ping pong, vieux chewing-gums et figurines d’oeufs en chocolat deviennent les ambassadeurs de son folklore urbain intime.
Là, il érige des édifices insolents, où ces readymades improbables règnent en souverains ; ces derniers deviennent les figures de proue d’exercices d’équilibre à la fois vertigineux et précaires. A travers ce jeu d’accumulation et d’amalgame, Pierre Fisher semble nous mettre en garde contre la culture frénétique mais vacillante qui nous entoure.
Son travail actuel relève d’une sensibilité à la fois instinctive et anthropologique et semble s’engager pour un Arte Povera Post-Moderne.
Son exposition nommée : « // », un geste radical qui évoque une parfaite parallèle que l’on retrouve sur les symboles d’Euro, Dollar et Yen, pour suggérer une stabilité sans faille – c’est cette sérénité même que Pierre choisit de fourvoyer en chamboulant le rythme de vie de la société de consommation, orchestrée par la production, acquisition et évacuation de masse. Car c’est précisément à l’autre bout de cette chaine alimentaire que Pierre Fisher se positionne : si le bois est son medium de prédilection, ce n’est jamais l’élément naturel avec lequel il travaille, mais plutôt avec des planches commandées en contreplaqué, reconstituées, ou encore de l’imitation. Si Fishly & Weiss - une influence souche dans l’univers de l’artiste - apprivoisait la nature, Pierre Fisher, lui, dompte l’âge post-industriel.
L’artiste s’inspire de la technique de marqueterie classique – un contraste quelque peu brusque, au médium fonctionnel —, il choisit plutôt de morceler et structurer le bois dans une logique d’abstraction géométrique, pour une illusion d’équilibre marquée d’un dérapage imprévu, spontané.
Les irrégularités, imperfections, cicatrices signent chaque oeuvre. Ce sont des éléments que Pierre chérie, car elles sont les témoins de sa victoire contre la machine, David contre un Goliath usinier. Si ces premiers sculptures laissaient les vis apparentes, il préfère les masquer dans ces nouvelles pièces, laissant un envers du décor intempestif, à qui ose retourner le tableau -- cet effet illusoire, de trompe l'oeil assumé est caractéristique du travail de marqueterie mais aussi de l'identité du travail de Pierre Fisher, en perpétuelle quête de la marque de l’artisan dans une société délocalisée.
Alice Pfeiffer