De la Neige en Eté
01 Jun - 21 Aug 2011
DE LA NEIGE EN ETÉ
Stéphanie Cherpin / Bertrand Lamarche / Laurent Le Deunff / Ingrid Luche / Niels Trannois // Insert : We Are The Painters
Du 1er juin au 21 août 2011
De la Neige en été est un emprunt au répertoire de Diabologum, groupe phare de la scène indépendante rock des années 90 en France. La chanson nous raconte l’histoire d’une journée pas comme les autres, un événement sensationnel, la neige en plein mois d’août. Une situation extraordinaire et poétique qui pourtant tourne vite aigre : la neige rêvée est celle utilisée par les pompiers pour combattre un incendie qui ravage la ville.
L’exposition s’appuie sur le potentiel poétique du titre pour construire un paysage sur deux sites : le Confort Moderne et la Carrière de Normandoux. Le cube blanc et son environnement urbain d’un côté et le rectangle noir encerclé par les eaux vertes et la nature revancharde de la carrière de l’autre. Alors que la première partie de l’exposition au Confort Moderne joue sur la monumentalité et présente quasi uniquement des sculptures créées pour les volumes de l’entrepôt-galerie, les artistes esquivent la monumentalité et la majesté du site de la Carrière de Normandoux en agissant par petites touches, avec modestie, ingéniosité et malice.
L’exposition dessine les contours d’un monde mystérieux où alternent archétypes et références à l’architecture, constructions déstructurées, figuration surannée et abstraction sensuelle. Un univers étrange, propice à la déambulation, la construction de paysages irréels, énigmatiques.
Le travail de Laurent Le Deunff s’articule essentiellement autour de la sculpture et du dessin. Jouant avec leur contexte d'exposition, ses sculptures reprennent souvent des archétypes (grotte, rocher, cerf...). Elles font autant écho à des formes ancestrales, voire préhistoriques qu’aux cultures vernaculaires. Proche d’un certain savoir-faire, l’élaboration de ces ouvrages en volume évoque également l’Art & Craft. Les matériaux utilisés sont presque toujours en décalage vis-à-vis du sujet. Le menhir est en bois, la grotte en papier craft... Pour l’exposition, Laurent Le Deunff construit une grotte qui vient masquer l’entrée de l’entrepôt-galerie, elle marque l’entrée de l’exposition tout en étant une extension implémentée du Parking de Sculptures.
Ingrid Luche propose une installation en référence au pavillon de Ludwig Mies van der Rohe réalisé pour le pavillon allemand de la foire universelle en 1929 à Barcelone. Elle n’en garde que quelques éléments, stigmatisés, elle vide l’architecture de ses principes fonctionnels pour en extraire des lignes, des bribes qu’elle s’approprie. Une sculpture en bois brute représentant une femme en pleurs de dos vient perturber les lignes épurées de l’installation et construit une narration ambiguë.
Stéphanie Cherpin ajoute des éléments récupérés à la Carrière de Normandoux aux formes et matériaux qui font son vocabulaire plastique : bois, métal, tissus. A l’échelle de l’entrepôt-galerie, cette nouvelle sculpture oscille entre ruines dont on ne saurait rien et apparition anthropomorphique. Elle pratique un recyclage manuel, forcené, héroïque de matériaux a priori résistants. Elle tord, fait plier des produits manufacturés industriels qu’elle assemble avec finesse et poésie.
Bertrand Lamarche créé des mondes fermés, en boucle, des univers poétiques résultant de dispositifs simples et un peu lo-fi. L’ingéniosité et la précision horlogère à l’oeuvre dans son travail dégagent des effets poétiques où les dispositifs ne sont jamais dissimulés. Dans une salle sombre du Confort, un faisceau lumineux vient se réfléchir sur un tableau composé de papier-miroir que pressent deux stylets rotatifs, projetant sur le mur les lents mouvements des reflets du miroir déformé. Simulacre sans trucage, ce déploiement hypnotique, progressif et en temps réel, joue de notre faculté à identifier inconsciemment des formes (volutes de fumée, insectes...). Pour la Carrière, la vidéo d’un vortex présenté dans une maison immergée et abandonnée met en abîme une catastrophe naturelle.
Niels Trannois est peintre, il compose des tableaux abstraits d’une sensualité rare. Ses peintures sur bois jouent sur la matière même du support en mettant en exergue les veines et aspérités du support. Les glacis, vernis, les couleurs pâles portent une charge érotique étrange. Une sélection de nouvelles peintures prennent place dans l’entrepôt tandis qu’une peinture accrochée à fleur d’eau dans une autre maison immergée de la Carrière crée un intérieur intime, cultivé et romantique.
L’association Tripode insère le travail des We Are The Painters dans la salle noire de l’exposition. Le duo joue avec les grands poncifs et sujets de la peinture classique (paysage, portrait) qu’il mélange avec ironie aux cultures populaires, au folklore. Un bouchon de pêcheur, démesuré et sous tension, comme si un énorme poisson y avait mordu, prend place au cœur du lac de la Carrière alors qu’ils présentent au Confort Moderne une peinture de paysage désuète et ironique.
Les interventions à la Carrière de Normandoux se concentrent uniquement sur la partie aquatique du site, ce qui permet au public d'en découvrir pour la première fois une partie cachée et inconnue. Un univers beau et mélancolique qui agit comme le miroir aqueux de la première partie de l’exposition déployée au Confort Moderne. Un post-scriptum, des pointillés qui concluent l’histoire poétique, elliptique et ubiquiste de l’exposition.
Stéphanie Cherpin / Bertrand Lamarche / Laurent Le Deunff / Ingrid Luche / Niels Trannois // Insert : We Are The Painters
Du 1er juin au 21 août 2011
De la Neige en été est un emprunt au répertoire de Diabologum, groupe phare de la scène indépendante rock des années 90 en France. La chanson nous raconte l’histoire d’une journée pas comme les autres, un événement sensationnel, la neige en plein mois d’août. Une situation extraordinaire et poétique qui pourtant tourne vite aigre : la neige rêvée est celle utilisée par les pompiers pour combattre un incendie qui ravage la ville.
L’exposition s’appuie sur le potentiel poétique du titre pour construire un paysage sur deux sites : le Confort Moderne et la Carrière de Normandoux. Le cube blanc et son environnement urbain d’un côté et le rectangle noir encerclé par les eaux vertes et la nature revancharde de la carrière de l’autre. Alors que la première partie de l’exposition au Confort Moderne joue sur la monumentalité et présente quasi uniquement des sculptures créées pour les volumes de l’entrepôt-galerie, les artistes esquivent la monumentalité et la majesté du site de la Carrière de Normandoux en agissant par petites touches, avec modestie, ingéniosité et malice.
L’exposition dessine les contours d’un monde mystérieux où alternent archétypes et références à l’architecture, constructions déstructurées, figuration surannée et abstraction sensuelle. Un univers étrange, propice à la déambulation, la construction de paysages irréels, énigmatiques.
Le travail de Laurent Le Deunff s’articule essentiellement autour de la sculpture et du dessin. Jouant avec leur contexte d'exposition, ses sculptures reprennent souvent des archétypes (grotte, rocher, cerf...). Elles font autant écho à des formes ancestrales, voire préhistoriques qu’aux cultures vernaculaires. Proche d’un certain savoir-faire, l’élaboration de ces ouvrages en volume évoque également l’Art & Craft. Les matériaux utilisés sont presque toujours en décalage vis-à-vis du sujet. Le menhir est en bois, la grotte en papier craft... Pour l’exposition, Laurent Le Deunff construit une grotte qui vient masquer l’entrée de l’entrepôt-galerie, elle marque l’entrée de l’exposition tout en étant une extension implémentée du Parking de Sculptures.
Ingrid Luche propose une installation en référence au pavillon de Ludwig Mies van der Rohe réalisé pour le pavillon allemand de la foire universelle en 1929 à Barcelone. Elle n’en garde que quelques éléments, stigmatisés, elle vide l’architecture de ses principes fonctionnels pour en extraire des lignes, des bribes qu’elle s’approprie. Une sculpture en bois brute représentant une femme en pleurs de dos vient perturber les lignes épurées de l’installation et construit une narration ambiguë.
Stéphanie Cherpin ajoute des éléments récupérés à la Carrière de Normandoux aux formes et matériaux qui font son vocabulaire plastique : bois, métal, tissus. A l’échelle de l’entrepôt-galerie, cette nouvelle sculpture oscille entre ruines dont on ne saurait rien et apparition anthropomorphique. Elle pratique un recyclage manuel, forcené, héroïque de matériaux a priori résistants. Elle tord, fait plier des produits manufacturés industriels qu’elle assemble avec finesse et poésie.
Bertrand Lamarche créé des mondes fermés, en boucle, des univers poétiques résultant de dispositifs simples et un peu lo-fi. L’ingéniosité et la précision horlogère à l’oeuvre dans son travail dégagent des effets poétiques où les dispositifs ne sont jamais dissimulés. Dans une salle sombre du Confort, un faisceau lumineux vient se réfléchir sur un tableau composé de papier-miroir que pressent deux stylets rotatifs, projetant sur le mur les lents mouvements des reflets du miroir déformé. Simulacre sans trucage, ce déploiement hypnotique, progressif et en temps réel, joue de notre faculté à identifier inconsciemment des formes (volutes de fumée, insectes...). Pour la Carrière, la vidéo d’un vortex présenté dans une maison immergée et abandonnée met en abîme une catastrophe naturelle.
Niels Trannois est peintre, il compose des tableaux abstraits d’une sensualité rare. Ses peintures sur bois jouent sur la matière même du support en mettant en exergue les veines et aspérités du support. Les glacis, vernis, les couleurs pâles portent une charge érotique étrange. Une sélection de nouvelles peintures prennent place dans l’entrepôt tandis qu’une peinture accrochée à fleur d’eau dans une autre maison immergée de la Carrière crée un intérieur intime, cultivé et romantique.
L’association Tripode insère le travail des We Are The Painters dans la salle noire de l’exposition. Le duo joue avec les grands poncifs et sujets de la peinture classique (paysage, portrait) qu’il mélange avec ironie aux cultures populaires, au folklore. Un bouchon de pêcheur, démesuré et sous tension, comme si un énorme poisson y avait mordu, prend place au cœur du lac de la Carrière alors qu’ils présentent au Confort Moderne une peinture de paysage désuète et ironique.
Les interventions à la Carrière de Normandoux se concentrent uniquement sur la partie aquatique du site, ce qui permet au public d'en découvrir pour la première fois une partie cachée et inconnue. Un univers beau et mélancolique qui agit comme le miroir aqueux de la première partie de l’exposition déployée au Confort Moderne. Un post-scriptum, des pointillés qui concluent l’histoire poétique, elliptique et ubiquiste de l’exposition.