Cortex Athletico

Jennifer Caubet

17 Mar - 24 Apr 2011

© Jennifer Caubet
E.A.T. (Espace d ’ Autonomie Temporaire), 2009–2010
Kit sculptural aluminium, vis.
Réalisé avec le soutien de Culturefrance et d’ Astérides.
JENNIFER CAUBET
E. A. T. (Espace d’Autonomie Temporaire)
17/03/2011 - 24/04/2011

En construction, l’étai est une pièce de métal destinée à soutenir provisoirement une architecture.
Sur ce principe, Jennifer Caubet nous propose un « Espace d’Autonomie Temporaire» créé par la présence d’un ensemble modulaire en aluminium. Pensée comme un jeu de construction télescopique, cette sculpture se déploie dans l’espace, s’adapte à ces dimensions et le révèle. Selon les lieux qui lui sont proposés, de nouvelles stratégies d’occupation de l’espace prennent forme. Exposée, réexposée, en attente ou déployée, marquée par ces interventions, la sculpture E.A.T joue de son potentiel de sculpture nomade.
Cette conception d’espace autonome est inspirée de l’architecture utopique des années 70, comme les auto-environements d’Archigram, des suggestions théoriques de micro organisations autonomes comme les TAZ et le principe qu’ont présenté Gilles Deleuze, et Félix Guattari dans leur Traité de nomadologie : la machine de guerre. En ce sens, l’esthétique des sculptures n’est pas simplement formaliste mais reste alimentée par des éléments puisés dans l’architecture précaire, le bâti, et par le désir d’une stratégie d’occupation de l’espace qu’induit la construction.
E.A.T a été présenté à la Kunsthalle Basel, la Générale en Manufacture, la foire Access & Paradoxe et le Crac Montbéliard.
« Mon travail questionne la matérialisation du désir utilitaire de la forme ou de lʼidée. Ma recherche se nourrit dʼutopies artistiques et de symptômes idéologiques. Je mʼintéresse principalement au rapport que le construit induit sur le territoire et à la relation que la forme entretient avec des notions de pouvoir, de défense, de prises de contrôle.
Construit de façon polymorphe, mon travail utilise principalement la sculpture et lʼinstallation mais la vidéo, lʼanimation ou le dessin assisté par ordinateur sont aussi des mediums qui lʼalimentent. Dans tous ces modes, jʼentretiens un rapport à lʼespace tout à fait particulier. Mes productions rendent compte dʼune rationalisation de lʼespace et de la forme. L’architecture est l’un des premiers moyens de structurer et organiser l’espace.
Ma fascination devant le principe même construction, le phénomène d’ériger et la conception d’un environnement alimente mon travail.
Cependant mes sculptures montrent aussi la capacité qu’une production artistique a de transformer l’espace, de créer de nouvelles situations. Pensées comme des kits ou des accessoire, mes sculptures suggèrent le nomadisme, lʼidée quʼelles puissent être un potentiel, un moyen d’appropriation de l’espace. Cette potentialité implique l’idée de penser «la sculpture comme formes d’actions». De plus en plus, mes sculptures ne revêtent pas un statut définitif dans leur mode de présentation. Elles se veulent adaptables et se proposent de façons différentes dans chaque espace qui les reçoit.
Elles jouent sur le déploiement, la dispersion des éléments dans l’espace, et son inverse. Au-delà d’être une simple recherche autour de la sculpture modulaire, ou amovible, elles revendiquent la possibilité, la proposition, la diversité au sein d’un même principe et leur appartenance à un espace temps. » J.C
 

Tags: Archigram, Jennifer Caubet