Spectaculaire
16 Nov 2013 - 19 Jan 2014
Donna Kukama
Mass Action Strike!, performance (Photo documentation by Ivan Eftimovski),Johannesburg, 2009.
Mass Action Strike!, performance (Photo documentation by Ivan Eftimovski),Johannesburg, 2009.
SPECTACULAIRE
XXVIIe Ateliers internationaux du Frac des Pays de la Loire
Donna Kukama, Pamela Phatsimo Sunstrum, Thenjiwe Nkosi, Madeyoulook
16 novembre 2013 - 19 janvier 2014
Commissaire associée : NONTOBEKO NTOMBELA
Les Ateliers internationaux du Frac des Pays de la Loire
Pionnier en ce domaine, le Frac des Pays de la Loire a initié les Ateliers Internationaux dès 1984, à l’Abbaye de Fontevraud. Le Frac des Pays de la Loire développe par cette expérience exceptionnelle en France, une activité de soutien à la création qui contribue à enrichir sa collection de manière originale. Lieu de recherche, d’échanges et de production, ces Ateliers sont un laboratoire actif et réactif. Les artistes invités offrent au public la restitution filtrée de ce temps d’énergie en une œuvre et sa prolongation dans l’exposition, conçue comme une rencontre dynamique.
Cette année, Laurence Gateau a souhaité inviter pour le commissariat des ateliers Nontobeko Ntombela, curateur à la galerie d'art de Johannesburg.
Pour Nontobeko Ntombela, commissaire de l’exposition, les XXVIIe Ateliers Internationaux sont l’occasion pour les artistes de s’interroger sur la notion d’échanges, notamment au travers de leurs œuvres. Il s’agit d’un double enjeu pour les cinq artistes. Pendant leur résidence au Frac des Pays de la Loire, ils seront accompagnés par la commissaire d'exposition pour réflechir à leurs nouvelles productions. L'équipe du Frac va les assister dans leur travail et leur présenter la scène artistique de la région. Ce sera une véritable immersion dans un cadre, face à un environnement stimulant, les artistes sud africains pourront ainsi s’inspirer du lieu pour la création de leurs œuvres .
Spectaculaire est l'aboutissement de deux mois d'un processus de réflexion sur les notions de «mise-en-scène» et «d'interprétation», visant à créer «un moment expérimenté». Désigné comme «spectaculaire», ce moment expérimenté est généralement envisagé comme une référence à des expériences passées, mais il fonctionne aussi parfois comme l'annonce d'une expérience attendue. Cette exposition s'efforce de critiquer et de subvertir ce qui informe les expériences «spectaculaires». De manière générale, le concept directeur ne se transforme pas simplement en mise-en-scène de tâches ou d'identités particulières. Il s'efforce de recadrer la «mise-en-scène» ou le «jeu», en des processus ouvrant potentiellement sur des tensions entre inexistence et hypervisibilité. Il offre ainsi une expérience qui est à la fois accessible et insaisissable. L'exposition présente au spectateur des moments isolés de voyage dans le temps, de concepts itinérants, de traduction des idées ou des expériences, tout en proposant un espace de coexistence potentielle des histoires et des moments présents. De voyages dans les futurs au commerce de l'immatériel et à la négociation de l'espace public, cette exposition recèlera des moments qui s'attacheront au temps, à l'espace, à l'expérience et au-delà.
Nontobeko Ntombela "Je songe à la notion d'échange et je me dis que l'approche que j'ai de la résidence s'efforce d'aborder cette notion de façon à pouvoir l'approfondir dans le cadre de la réalisation d'œuvres d'art et à travers l'exposition. Ce terme ayant été proposé comme le fil rouge de la Saison France/ Afrique du Sud, j'éprouve le besoin d'y répondre au sein de notre projet. C'est un élément du cadre conceptuel de ce que je considère être la résidence, mais également de ce que je considère être les artistes sélectionnés, la manière dont ils peuvent interagir avec l'atelier et l'environnement extérieur, ainsi que leur relation avec le travail des autres. L'approche que je propose pour cette résidence consiste donc, pendant cette période, à travailler avec des artistes à réaliser des œuvres répondant à la notion d'échange, dans l'idée d'interroger en permanence ces notions dans un cadre à la fois collectif et individuel – mais également de participer au processus consistant à réaliser des œuvres de manière à introduire ces notions dans l'exposition par l'observation et la collaboration avec les artistes au cours de leur travail. Le défi évident pour les artistes comme pour moi consistera à nous confronter à un environnement étranger, tout en collaborant, imaginant et explorant véritablement la notion d'échange. Je m'intéresse à l'approche asymétrique du travail d'atelier, où l'atelier n'est pas seulement compris comme cet ensemble délimité par quatre murs dédié à chaque artiste, mais comme pouvant exister hors de ces limites, et où la réalisation de l'œuvre puisse tirer partie de l'environnement extérieur – où la notion d'atelier de rue puisse être approfondie. J'imagine que l'exposition aura une approche similaire – ce qui ne veut pas dire que je dicterai aux artistes ce qu'ils doivent faire. Chacun aura ses œuvres, se confrontant déjà à ces approches. Pour certains des artistes choisis, cette forme est d'ailleurs inhérente à leur pratique. Aussi ai-je décidé de sélectionner les artistes suivants : Donna Kukama, Pamela Phatsimo Sunstrum, Thenjiwe Nkosi et MadeYouLook."
Donna Kukama
Donna Kukama est une artiste multimédia qui travaille dans le champ de la performance et de l'installation vidéo et sonore – performances et installations qui prennent souvent une forme et un caractère expérimentaux. A la manière du bricoleur, Donna Kukama s'approprie et manipule les formes existantes, tout en inventant de nouvelles façons d'occuper et de déplacer les divers territoires. Ses méthodes sont résolument indisciplinées. S'efforçant de s'installer dans un modèle existant, la performance lui sert de stratégie – stratégie qui lui permet d'inventer et d'appliquer des méthodes qui sortent du canon du prévisible et de l'attendu.
« La performance me sert de mode de résistance contre les façons de faire établies, ainsi que de stratégie d'inclusion d'une voix autre, d'une présence étrangère dans divers champs du domaine public. Mon travail entrelace les champs mineurs et majeurs de l'histoire et introduit un fragile et bref instant 'd'étrangeté' dans des contextes sociopolitiques. Ces actions sont conçues comme des gestes poétiques à visée politique et, je l'espère, déstabilisent les modèles existants de regard sur la réalité. »
Kukama a terminé en 2008 ses études de troisième cycle à l'Ecole cantonale d'art du Valais à Sierre, en Suisse, dans le cadre d'une MAPS (Maîtrise d'Art en Espace Public). Elle a participé à plusieurs expositions collectives en Afrique du Sud et dans le reste du monde. Elle vit et travaille actuellement à Gauteng, en Afrique du Sud.
Pamela Phatsimo Sunstrum
Pamela Phatsimo Sunstrum est née à Mochudi, au Botswana. Elle a obtenu une maîtrise en art (MFA) de la Mt Royal School of Interdisciplinary Art au Maryland Institute College of Art (MICA) à Baltimore, aux Etats-Unis. De 2005 à 2011, elle a enseigné au MICA et donné des cours de dessin, de pratique multimédia et de théorie critique. En tant qu'artiste, Sunstrum pratique le dessin, l'animation expérimentale, l'installation sonore, l'installation de dessins et la performance. Elle a exposé au Musée des artistes contemporains de la diaspora africaine (MOCADA, New York), à The Kitchen (New York), à la Kravets-Wehby Gallery (New York), à la RushArts Gallery (New York), à la Pulse Art Fair (Miami), à l'Hudson Valley Center for Creative Arts et au Centre for Contemporary Arts de Houston au Texas. Plus récemment, une installation de ses animations a été exposée à la Biennale de La Havane 2012. Sunstrum dispose d'un atelier permanent à la Bag Factory Artists Studios. Elle vit et travaille actuellement à Johannesburg.
Dans son œuvre semi-autobiographique, Pamela Phatsimo Sunstrum envisage la quête universelle d'identité et de compréhension de soi à travers le prisme de son expérience en tant que détentrice d'une identité transnationale. Née au Botswana, Pamela Phatsimo Sunstrum a vécu enfant dans de multiples cultures et environnements différents. Elle s'inspire de l'expérience personnelle de ses voyages, de ses sentiments variant de l'isolement profond à l'attachement puissant au lieu. L’œuvre de Pamela Phatsimo Sunstrum mêle passé et présent en tissant un fil narratif qui ne va pas sans rappeler la quête de l’héroïne exemplaire inventée par Pamela Phatsimo Sunstrum, alter-ego du nom de « Asme », personnage existant en une démultiplication du moi et que l'artiste considère comme interagissant et s'associant pour former un ensemble d'ego divers dans divers mondes simultanés. Sa tentative pour saisir les diverses facettes composant la notion complexe d'identité et pour les figurer dans une œuvre à la fois personnelle et universelle semble accomplie dans ses dessins de « Asme », grands formats au fusain sur papier brun écru, collages de dessin de « Asme », coutures et broderies de perles au sein de paysages, vidéos et installations ambigus.
Pamela Phatsimo Sunstrum affirme que « l’œuvre touche à la notion de construction de l'identité et à celle d'un soi renouvelé – c'est qu'au fond, rien n'est jamais vraiment écarté ni refondé et que nous sommes tous pris dans un perpétuel cycle de dislocation et de réintégration du moi ».
Thenjiwe Nkosi
Thenjiwe Niki Nkosi a grandi à New York, à Harare et à Johannesburg. Elle est retournée aux Etats-Unis en 2000 pour suivre, à l'université de Harvard, des études artistiques et africaines. En 2008, elle a obtenu son diplôme de maîtrise à l'Ecole des arts visuels de New York. Elle est peintre, vidéaste et cinéaste, et partage son temps entre son travail à l'atelier et sa navigation dans le champ de l'art envisagé comme pratique sociale. Elle est actuellement artiste en résidence au Bag Factory Artists Studios à Johannesburg.
« Mon travail porte sur les structures – physique, architecturale, sociale – et essaye souvent de penser des alternatives. Je m'intéresse à la façon dont l'idéologie imprègne nos conceptions et comment le passé informe l'identité du nouveau. Comment notre environnement nous touche-t-il, nous qui y sommes immergés ? Et comment peut-on modifier la signification de ces espaces ? Je m'intéresse aux structures humaines et aux diverses manifestations du pouvoir qui opèrent en leur sein. Comment la forme du groupe façonne-t-il l'esprit de l'individu ? Je fais des recherches et réfléchis au changement et à la stase. Je me demande, où je me situe, aujourd'hui comme demain, dans un monde toujours en train de mourir, toujours en train de renaître. Le désir de destruction est souvent un élan créateur. Les structures ne sont pas distinctes de l'idéologie. Détruire les structures du passé ? En construire de nouvelles pour l'avenir ? »
MadeYouLooK
est un collectif d'artistes basé à Johannesburg formé par Nare Mokgotho (né en 1986) et Molemo Moiloa (née en 1988). Tous deux ont lancé le Sermon on the train (2009),rassemblant une série de conférences publiques sur des rames de métro à soweto, ils ont aussi produit Gazart (2010), une dIy exposition (une exposition à faire soi-même) ayant eu lieu à la Galerie roka, à Johannesburg. Nare Mokgotho est un jeune artiste, spécialisé en arts visuels ayant récemment obtenu son diplôme d'art plastiques avec mention à l'université de Witwatersrand. Molemo Moiloa, dispose elle aussi d'une licence en art plastiques à la Wits university. Elle réalise actuellement un master en anthropologie. Son travail aussi bien en art qu'en anthropologie se concentre autour de la socialisation urbaine et périurbaine avec un fort intérêt pour les milieux populaires. Elle met ainsi l'accent sur un travail interactif et de collaboration pour encourager et développer les relations sociales.
Le travail mis en œuvre par MadeYouLooK, est comme son nom le sous-entend, basé sur des interventions qui doivent être prises au second degré, encourageant une réobservation et une défamiliarisation avec le quotidien. Leurs actions prennent part dans une routine urbaine, vécue et répétée chaque jour. Dans la modification et l'interruption de celle-ci, les spectateurs ou les participants sont amenés à "re-regarder" et à remettre en question les relations sociales. À cela s'ajoute un grand intérêt pour la relation art-public, notamment sur ce qui définit et constitue un public. Les notions de production de connaissances et l'accès à la propriété au sens large sont également au cœur de leur réflexion. En 2012, MadeYouLooK a été nominé au Mtn foundation, concours dédié à soutenir la jeune création sud africaine et l'art contemporain.
XXVIIe Ateliers internationaux du Frac des Pays de la Loire
Donna Kukama, Pamela Phatsimo Sunstrum, Thenjiwe Nkosi, Madeyoulook
16 novembre 2013 - 19 janvier 2014
Commissaire associée : NONTOBEKO NTOMBELA
Les Ateliers internationaux du Frac des Pays de la Loire
Pionnier en ce domaine, le Frac des Pays de la Loire a initié les Ateliers Internationaux dès 1984, à l’Abbaye de Fontevraud. Le Frac des Pays de la Loire développe par cette expérience exceptionnelle en France, une activité de soutien à la création qui contribue à enrichir sa collection de manière originale. Lieu de recherche, d’échanges et de production, ces Ateliers sont un laboratoire actif et réactif. Les artistes invités offrent au public la restitution filtrée de ce temps d’énergie en une œuvre et sa prolongation dans l’exposition, conçue comme une rencontre dynamique.
Cette année, Laurence Gateau a souhaité inviter pour le commissariat des ateliers Nontobeko Ntombela, curateur à la galerie d'art de Johannesburg.
Pour Nontobeko Ntombela, commissaire de l’exposition, les XXVIIe Ateliers Internationaux sont l’occasion pour les artistes de s’interroger sur la notion d’échanges, notamment au travers de leurs œuvres. Il s’agit d’un double enjeu pour les cinq artistes. Pendant leur résidence au Frac des Pays de la Loire, ils seront accompagnés par la commissaire d'exposition pour réflechir à leurs nouvelles productions. L'équipe du Frac va les assister dans leur travail et leur présenter la scène artistique de la région. Ce sera une véritable immersion dans un cadre, face à un environnement stimulant, les artistes sud africains pourront ainsi s’inspirer du lieu pour la création de leurs œuvres .
Spectaculaire est l'aboutissement de deux mois d'un processus de réflexion sur les notions de «mise-en-scène» et «d'interprétation», visant à créer «un moment expérimenté». Désigné comme «spectaculaire», ce moment expérimenté est généralement envisagé comme une référence à des expériences passées, mais il fonctionne aussi parfois comme l'annonce d'une expérience attendue. Cette exposition s'efforce de critiquer et de subvertir ce qui informe les expériences «spectaculaires». De manière générale, le concept directeur ne se transforme pas simplement en mise-en-scène de tâches ou d'identités particulières. Il s'efforce de recadrer la «mise-en-scène» ou le «jeu», en des processus ouvrant potentiellement sur des tensions entre inexistence et hypervisibilité. Il offre ainsi une expérience qui est à la fois accessible et insaisissable. L'exposition présente au spectateur des moments isolés de voyage dans le temps, de concepts itinérants, de traduction des idées ou des expériences, tout en proposant un espace de coexistence potentielle des histoires et des moments présents. De voyages dans les futurs au commerce de l'immatériel et à la négociation de l'espace public, cette exposition recèlera des moments qui s'attacheront au temps, à l'espace, à l'expérience et au-delà.
Nontobeko Ntombela "Je songe à la notion d'échange et je me dis que l'approche que j'ai de la résidence s'efforce d'aborder cette notion de façon à pouvoir l'approfondir dans le cadre de la réalisation d'œuvres d'art et à travers l'exposition. Ce terme ayant été proposé comme le fil rouge de la Saison France/ Afrique du Sud, j'éprouve le besoin d'y répondre au sein de notre projet. C'est un élément du cadre conceptuel de ce que je considère être la résidence, mais également de ce que je considère être les artistes sélectionnés, la manière dont ils peuvent interagir avec l'atelier et l'environnement extérieur, ainsi que leur relation avec le travail des autres. L'approche que je propose pour cette résidence consiste donc, pendant cette période, à travailler avec des artistes à réaliser des œuvres répondant à la notion d'échange, dans l'idée d'interroger en permanence ces notions dans un cadre à la fois collectif et individuel – mais également de participer au processus consistant à réaliser des œuvres de manière à introduire ces notions dans l'exposition par l'observation et la collaboration avec les artistes au cours de leur travail. Le défi évident pour les artistes comme pour moi consistera à nous confronter à un environnement étranger, tout en collaborant, imaginant et explorant véritablement la notion d'échange. Je m'intéresse à l'approche asymétrique du travail d'atelier, où l'atelier n'est pas seulement compris comme cet ensemble délimité par quatre murs dédié à chaque artiste, mais comme pouvant exister hors de ces limites, et où la réalisation de l'œuvre puisse tirer partie de l'environnement extérieur – où la notion d'atelier de rue puisse être approfondie. J'imagine que l'exposition aura une approche similaire – ce qui ne veut pas dire que je dicterai aux artistes ce qu'ils doivent faire. Chacun aura ses œuvres, se confrontant déjà à ces approches. Pour certains des artistes choisis, cette forme est d'ailleurs inhérente à leur pratique. Aussi ai-je décidé de sélectionner les artistes suivants : Donna Kukama, Pamela Phatsimo Sunstrum, Thenjiwe Nkosi et MadeYouLook."
Donna Kukama
Donna Kukama est une artiste multimédia qui travaille dans le champ de la performance et de l'installation vidéo et sonore – performances et installations qui prennent souvent une forme et un caractère expérimentaux. A la manière du bricoleur, Donna Kukama s'approprie et manipule les formes existantes, tout en inventant de nouvelles façons d'occuper et de déplacer les divers territoires. Ses méthodes sont résolument indisciplinées. S'efforçant de s'installer dans un modèle existant, la performance lui sert de stratégie – stratégie qui lui permet d'inventer et d'appliquer des méthodes qui sortent du canon du prévisible et de l'attendu.
« La performance me sert de mode de résistance contre les façons de faire établies, ainsi que de stratégie d'inclusion d'une voix autre, d'une présence étrangère dans divers champs du domaine public. Mon travail entrelace les champs mineurs et majeurs de l'histoire et introduit un fragile et bref instant 'd'étrangeté' dans des contextes sociopolitiques. Ces actions sont conçues comme des gestes poétiques à visée politique et, je l'espère, déstabilisent les modèles existants de regard sur la réalité. »
Kukama a terminé en 2008 ses études de troisième cycle à l'Ecole cantonale d'art du Valais à Sierre, en Suisse, dans le cadre d'une MAPS (Maîtrise d'Art en Espace Public). Elle a participé à plusieurs expositions collectives en Afrique du Sud et dans le reste du monde. Elle vit et travaille actuellement à Gauteng, en Afrique du Sud.
Pamela Phatsimo Sunstrum
Pamela Phatsimo Sunstrum est née à Mochudi, au Botswana. Elle a obtenu une maîtrise en art (MFA) de la Mt Royal School of Interdisciplinary Art au Maryland Institute College of Art (MICA) à Baltimore, aux Etats-Unis. De 2005 à 2011, elle a enseigné au MICA et donné des cours de dessin, de pratique multimédia et de théorie critique. En tant qu'artiste, Sunstrum pratique le dessin, l'animation expérimentale, l'installation sonore, l'installation de dessins et la performance. Elle a exposé au Musée des artistes contemporains de la diaspora africaine (MOCADA, New York), à The Kitchen (New York), à la Kravets-Wehby Gallery (New York), à la RushArts Gallery (New York), à la Pulse Art Fair (Miami), à l'Hudson Valley Center for Creative Arts et au Centre for Contemporary Arts de Houston au Texas. Plus récemment, une installation de ses animations a été exposée à la Biennale de La Havane 2012. Sunstrum dispose d'un atelier permanent à la Bag Factory Artists Studios. Elle vit et travaille actuellement à Johannesburg.
Dans son œuvre semi-autobiographique, Pamela Phatsimo Sunstrum envisage la quête universelle d'identité et de compréhension de soi à travers le prisme de son expérience en tant que détentrice d'une identité transnationale. Née au Botswana, Pamela Phatsimo Sunstrum a vécu enfant dans de multiples cultures et environnements différents. Elle s'inspire de l'expérience personnelle de ses voyages, de ses sentiments variant de l'isolement profond à l'attachement puissant au lieu. L’œuvre de Pamela Phatsimo Sunstrum mêle passé et présent en tissant un fil narratif qui ne va pas sans rappeler la quête de l’héroïne exemplaire inventée par Pamela Phatsimo Sunstrum, alter-ego du nom de « Asme », personnage existant en une démultiplication du moi et que l'artiste considère comme interagissant et s'associant pour former un ensemble d'ego divers dans divers mondes simultanés. Sa tentative pour saisir les diverses facettes composant la notion complexe d'identité et pour les figurer dans une œuvre à la fois personnelle et universelle semble accomplie dans ses dessins de « Asme », grands formats au fusain sur papier brun écru, collages de dessin de « Asme », coutures et broderies de perles au sein de paysages, vidéos et installations ambigus.
Pamela Phatsimo Sunstrum affirme que « l’œuvre touche à la notion de construction de l'identité et à celle d'un soi renouvelé – c'est qu'au fond, rien n'est jamais vraiment écarté ni refondé et que nous sommes tous pris dans un perpétuel cycle de dislocation et de réintégration du moi ».
Thenjiwe Nkosi
Thenjiwe Niki Nkosi a grandi à New York, à Harare et à Johannesburg. Elle est retournée aux Etats-Unis en 2000 pour suivre, à l'université de Harvard, des études artistiques et africaines. En 2008, elle a obtenu son diplôme de maîtrise à l'Ecole des arts visuels de New York. Elle est peintre, vidéaste et cinéaste, et partage son temps entre son travail à l'atelier et sa navigation dans le champ de l'art envisagé comme pratique sociale. Elle est actuellement artiste en résidence au Bag Factory Artists Studios à Johannesburg.
« Mon travail porte sur les structures – physique, architecturale, sociale – et essaye souvent de penser des alternatives. Je m'intéresse à la façon dont l'idéologie imprègne nos conceptions et comment le passé informe l'identité du nouveau. Comment notre environnement nous touche-t-il, nous qui y sommes immergés ? Et comment peut-on modifier la signification de ces espaces ? Je m'intéresse aux structures humaines et aux diverses manifestations du pouvoir qui opèrent en leur sein. Comment la forme du groupe façonne-t-il l'esprit de l'individu ? Je fais des recherches et réfléchis au changement et à la stase. Je me demande, où je me situe, aujourd'hui comme demain, dans un monde toujours en train de mourir, toujours en train de renaître. Le désir de destruction est souvent un élan créateur. Les structures ne sont pas distinctes de l'idéologie. Détruire les structures du passé ? En construire de nouvelles pour l'avenir ? »
MadeYouLooK
est un collectif d'artistes basé à Johannesburg formé par Nare Mokgotho (né en 1986) et Molemo Moiloa (née en 1988). Tous deux ont lancé le Sermon on the train (2009),rassemblant une série de conférences publiques sur des rames de métro à soweto, ils ont aussi produit Gazart (2010), une dIy exposition (une exposition à faire soi-même) ayant eu lieu à la Galerie roka, à Johannesburg. Nare Mokgotho est un jeune artiste, spécialisé en arts visuels ayant récemment obtenu son diplôme d'art plastiques avec mention à l'université de Witwatersrand. Molemo Moiloa, dispose elle aussi d'une licence en art plastiques à la Wits university. Elle réalise actuellement un master en anthropologie. Son travail aussi bien en art qu'en anthropologie se concentre autour de la socialisation urbaine et périurbaine avec un fort intérêt pour les milieux populaires. Elle met ainsi l'accent sur un travail interactif et de collaboration pour encourager et développer les relations sociales.
Le travail mis en œuvre par MadeYouLooK, est comme son nom le sous-entend, basé sur des interventions qui doivent être prises au second degré, encourageant une réobservation et une défamiliarisation avec le quotidien. Leurs actions prennent part dans une routine urbaine, vécue et répétée chaque jour. Dans la modification et l'interruption de celle-ci, les spectateurs ou les participants sont amenés à "re-regarder" et à remettre en question les relations sociales. À cela s'ajoute un grand intérêt pour la relation art-public, notamment sur ce qui définit et constitue un public. Les notions de production de connaissances et l'accès à la propriété au sens large sont également au cœur de leur réflexion. En 2012, MadeYouLooK a été nominé au Mtn foundation, concours dédié à soutenir la jeune création sud africaine et l'art contemporain.