Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur

Anne-Lise Broyer et Dominique Castell

Sainte-Victoire ou l’impossible motif

02 Jul - 14 Aug 2016

© Dominique Castell
L’impossible motif (détail), 2016
dessin mine de plomb sur papier noir
600x400 cm

Anne-Lise Broyer
La Sainte-Victoire, 2010
© Anne-Lise Broyer. Courtesy La Galerie Particulière / Galerie Foucher-Biousse, Paris
ANNE-LISE BROYER ET DOMINIQUE CASTELL
Sainte-Victoire ou l’impossible motif
2 juillet — 14 août 2016

En 2007 et 2010, Dominique Castell et Anne-Lise Broyer ont résidé au Domaine de Saint-Ser situé au pied de la montagne Sainte-Victoire. Pour l'une comme pour l'autre, l'expérience a été déterminante dans leur pratique du dessin et de la photographie.

En 2015, elles sont retournées aux sources de leur travail pour interroger à nouveau le site, se confronter à l'impossible motif. Le résultat de leurs recherches donne lieu à une exposition commune où dessins et photographies dialoguent, dans une prédominance de noir et de blanc.

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« [...] La montagne Sainte-Victoire est une montagne du Temps. Je l'ai photographiée. Je l'ai dessinée. Le dessin, à même le tirage, transforme la photographie. Le trait est entre ces deux mondes, celui du regard (la photographie) et celui de la main, l'inconnu. L'oeil accueille doucement les images avant de les laisser descendre dans la main. Cette série est donc un voyage entre ces deux mondes sensibles. Le lecteur se promène dans les images, d'une technique à l'autre, comme dans la montagne où l'oeil se perd, bute sur une roche et retrouve l'ouverture d'un chemin, le plein cadre. Ces images questionnent les zones de frottements, d'intersection du dessin et de la photographie. Il s'agit de conjuguer ces deux médiums dans leurs limites en les rapprochant, les distordant à l'endroit même où l'arbre se fossilise, où la roche s'anime en branche... Ces images ont l'épaisseur du temps, celui de cette montagne, celui de la photographie et celui du dessin [...] »

Anne-Lise Broyer

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« [...] Géodésie, et aussi, pressions atmosphériques, bruissements de la terre, variations de chaleur, qualités des silences et des grondements, migrations des senteurs sont dessinés avec attention pour suivre, tel un sismographe, les soubresauts du lieu.

Les traits, de dessins en dessins, suivent des logiques de glissement, d’anamorphoses, de souplesse, de rapidité ou de lenteur, de lourdeur, de légèreté, de gonflement, de saturation, de profondeur, d’éclats... Les diagrammes (stylo bille, mine de plomb) traquent la rencontre de mes humeurs et des flux de la montagne, dessins ricochets rendant visibles l’affleurement du monde et la consistance changeante des choses. [...] »

Dominique Castell, 2016