Thierry Fontaine
04 Mar - 04 Jun 2017
Thierry Fontaine
Vers le but, vue de l’exposition
Crédit photo: Jean-Christophe Lett
@Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur
Vers le but, vue de l’exposition
Crédit photo: Jean-Christophe Lett
@Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur
THIERRY FONTAINE
Vers le but
4 Mars - 4 Juin 2017
Commissaire de l’exposition: Dominique Abensour
L’exposition rassemble près de quatre-vingt pièces photographiques dont une partie est projetée. Cette première monographie est moins une rétrospective que le portrait d’une œuvre pluridimensionnelle qui se déploie depuis 1996 jusqu’aux œuvres inédites de 2016. Dès ses débuts, Thierry Fontaine adopte un parti pris décisif, celui de développer une œuvre dont l’objet n’existe que sous la forme de photographies.
C’est en utilisant la force constructive et la puissance révélatrice du médium photographique qu’il expose ses propres travaux, lesquels relèvent de la sculpture, du geste et de l’action. Chacune de ses images, argentiques et souvent de grand format, est le fruit d’une recherche dont la mise en scène photographique, rigoureusement pensée, ouvre un espace réflexif sur la complexité du monde contemporain dans lequel il agit.
Héritier d’une histoire marquée par les pionniers de l’art conceptuel, du Land Art et de l’Arte Povera, Thierry Fontaine occupe le champ élargi de la sculpture. Ses prises de vue attestent d’expériences vécues, de faits et gestes inscrits en extérieur dans des sites choisis, paysages maritimes, zones forestières ou milieux urbains. Toutefois, les cadrages centrés et serrés sur ses sujets suppriment toute possibilité de localiser ces lieux. L’équivoque, l’énigme et le paradoxe habitent assidûment les œuvres de ce sculpteurphotographe.
Inclassables, elles mobilisent différents types d’images. Leur caractère documentaire ne prive pas l’artiste d’un recours aux genres traditionnels de la photographie, non sans en défier les principes. Par exemple, les portraits, nombreux, fixent et figent des corps en action. Certains ont des visages d’argile et de plâtre à peine modelés. Privés de sens et de parole, ils sont inachevés tels des ébauches de figures de Prométhée, inventeur de la statuaire et créateur de l’humanité.
L’artiste est-il l’acteur ou l’opérateur de ces images ? L’ambiguïté demeure, en revanche ces corps, livrés au rituel de la création, ne sont pas non sans évoquer la construction complexe de l’identité réunionnaise. A l’évidence, la photographie comme dispositif constructif et la sculpture comme expérience productive font alliance dans les œuvres de Thierry Fontaine. En conjuguant ces deux médiums, il peuple le monde de curieuses réalités dont le sens, suspendu entre mesure et démesure, gravité et humour, s’offre au jeu inépuisable de l’interprétation.
Vers le but
4 Mars - 4 Juin 2017
Commissaire de l’exposition: Dominique Abensour
L’exposition rassemble près de quatre-vingt pièces photographiques dont une partie est projetée. Cette première monographie est moins une rétrospective que le portrait d’une œuvre pluridimensionnelle qui se déploie depuis 1996 jusqu’aux œuvres inédites de 2016. Dès ses débuts, Thierry Fontaine adopte un parti pris décisif, celui de développer une œuvre dont l’objet n’existe que sous la forme de photographies.
C’est en utilisant la force constructive et la puissance révélatrice du médium photographique qu’il expose ses propres travaux, lesquels relèvent de la sculpture, du geste et de l’action. Chacune de ses images, argentiques et souvent de grand format, est le fruit d’une recherche dont la mise en scène photographique, rigoureusement pensée, ouvre un espace réflexif sur la complexité du monde contemporain dans lequel il agit.
Héritier d’une histoire marquée par les pionniers de l’art conceptuel, du Land Art et de l’Arte Povera, Thierry Fontaine occupe le champ élargi de la sculpture. Ses prises de vue attestent d’expériences vécues, de faits et gestes inscrits en extérieur dans des sites choisis, paysages maritimes, zones forestières ou milieux urbains. Toutefois, les cadrages centrés et serrés sur ses sujets suppriment toute possibilité de localiser ces lieux. L’équivoque, l’énigme et le paradoxe habitent assidûment les œuvres de ce sculpteurphotographe.
Inclassables, elles mobilisent différents types d’images. Leur caractère documentaire ne prive pas l’artiste d’un recours aux genres traditionnels de la photographie, non sans en défier les principes. Par exemple, les portraits, nombreux, fixent et figent des corps en action. Certains ont des visages d’argile et de plâtre à peine modelés. Privés de sens et de parole, ils sont inachevés tels des ébauches de figures de Prométhée, inventeur de la statuaire et créateur de l’humanité.
L’artiste est-il l’acteur ou l’opérateur de ces images ? L’ambiguïté demeure, en revanche ces corps, livrés au rituel de la création, ne sont pas non sans évoquer la construction complexe de l’identité réunionnaise. A l’évidence, la photographie comme dispositif constructif et la sculpture comme expérience productive font alliance dans les œuvres de Thierry Fontaine. En conjuguant ces deux médiums, il peuple le monde de curieuses réalités dont le sens, suspendu entre mesure et démesure, gravité et humour, s’offre au jeu inépuisable de l’interprétation.