Group Exhibition
06 Sep - 04 Oct 2008
GROUP EXHIBITION
LURE
Kristoffer Akselbo, Susan Collis, Miles Coolidge, Sean Edwards,
Daniel Firman, Alicja Kwade, Sam Lewitt, Kaz Oshiro, Damien
Roach, John Stezaker
Ne vous fiez pas aux apparences, ceci n’est pas une exposition. Mais plutôt une vaste embuscade placée sous tutelle du fameux adage « qui est pris qui croyait prendre ». Le leurre dans l’histoire de l’art charrie avant lui une longue tradition picturale, celle du trompe-l’œil, des fresques murales et plus récemment de l’hyperréalisme américain. L’exposition « Lure », inscrite dans le paysage contemporain qui est le nôtre, où les détracteurs de l’art contemporain n’ont de cesse de mettre en doute sa légitimité, fanfaronne avec une série d’œuvres gigognes dont le sens n’est jamais révélé de prime abord. Au centre du dispositif : la caisse noire de l’exposition, une valise, signée Kaz Oshiro s’impose d’emblée comme un leurre virtuose mais volontairement défraîchi, qui donne le ton au reste de l’exposition. Les objets domestiques de l’anglaise Susan Collis par exemple, balais, chevilles et vis cruciformes, tristement insignifiants, se révèlent, après un examen minutieux, d’improbables trésors sertis de pierres semi précieuses, nacre et or 18 carats. Chez la polonaise Alicja Kwade, il s’agit au contraire d’observer le processus inverse en jouant les alchimistes de pacotille : la poudre rutilante de ses pierres travaillées par un lapidaire n’est autre qu’un vulgaire amas de graviers prélevés sur les trottoirs de Berlin. L’artifice est tout aussi discret chez l’anglais Damien Roach dont le plateau de table en bois figure entre les lignes la représentation standardisée de la planète Jupiter telle qu’on la représente dans les manuels d’astronomie. Et c’est encore du côté du leurre domestique que sévit Sean Edwards qui présente ici un ensemble de panneaux de contre-plaqués et de sacs plastiques peints à la main. De son côté, Kristoffer Akselbo, repéré l’année dernière à Bâle avec ses toasts à l’effigie de Mona Lisa, rend hommage au verre d’absinthe de Marcel Duchamp avec une pièce illusionniste réalisée à partir d’images lenticulaires tandis que l’américain Sam Lewitt prolonge cette réflexion sur la manipulation des images avec une série de quatre pages de magazines lithographiées. Les deux « photographes » de l’exposition, le canadien Miles Coolidge et ses mises en scène sens dessus dessous et l’artiste John Stezaker qui compose des portraits à double têtes (à partir de collages d’images en noir et blanc) depuis un tragique accident qui lui a fait perdre le sens du volume, ne jouent quant à eux d’aucun trucage à proprement parler mais révèlent au contraire la face cachée des objets et des figures qui nous environnent. Reste enfin ce mystérieux visiteur, suspendu et comme en apesanteur. Tout droit sorti des fantasmes de Daniel Firman, il semble nous mettre en garde : ne vous fiez à rien ni à personne.....
LURE
Kristoffer Akselbo, Susan Collis, Miles Coolidge, Sean Edwards,
Daniel Firman, Alicja Kwade, Sam Lewitt, Kaz Oshiro, Damien
Roach, John Stezaker
Ne vous fiez pas aux apparences, ceci n’est pas une exposition. Mais plutôt une vaste embuscade placée sous tutelle du fameux adage « qui est pris qui croyait prendre ». Le leurre dans l’histoire de l’art charrie avant lui une longue tradition picturale, celle du trompe-l’œil, des fresques murales et plus récemment de l’hyperréalisme américain. L’exposition « Lure », inscrite dans le paysage contemporain qui est le nôtre, où les détracteurs de l’art contemporain n’ont de cesse de mettre en doute sa légitimité, fanfaronne avec une série d’œuvres gigognes dont le sens n’est jamais révélé de prime abord. Au centre du dispositif : la caisse noire de l’exposition, une valise, signée Kaz Oshiro s’impose d’emblée comme un leurre virtuose mais volontairement défraîchi, qui donne le ton au reste de l’exposition. Les objets domestiques de l’anglaise Susan Collis par exemple, balais, chevilles et vis cruciformes, tristement insignifiants, se révèlent, après un examen minutieux, d’improbables trésors sertis de pierres semi précieuses, nacre et or 18 carats. Chez la polonaise Alicja Kwade, il s’agit au contraire d’observer le processus inverse en jouant les alchimistes de pacotille : la poudre rutilante de ses pierres travaillées par un lapidaire n’est autre qu’un vulgaire amas de graviers prélevés sur les trottoirs de Berlin. L’artifice est tout aussi discret chez l’anglais Damien Roach dont le plateau de table en bois figure entre les lignes la représentation standardisée de la planète Jupiter telle qu’on la représente dans les manuels d’astronomie. Et c’est encore du côté du leurre domestique que sévit Sean Edwards qui présente ici un ensemble de panneaux de contre-plaqués et de sacs plastiques peints à la main. De son côté, Kristoffer Akselbo, repéré l’année dernière à Bâle avec ses toasts à l’effigie de Mona Lisa, rend hommage au verre d’absinthe de Marcel Duchamp avec une pièce illusionniste réalisée à partir d’images lenticulaires tandis que l’américain Sam Lewitt prolonge cette réflexion sur la manipulation des images avec une série de quatre pages de magazines lithographiées. Les deux « photographes » de l’exposition, le canadien Miles Coolidge et ses mises en scène sens dessus dessous et l’artiste John Stezaker qui compose des portraits à double têtes (à partir de collages d’images en noir et blanc) depuis un tragique accident qui lui a fait perdre le sens du volume, ne jouent quant à eux d’aucun trucage à proprement parler mais révèlent au contraire la face cachée des objets et des figures qui nous environnent. Reste enfin ce mystérieux visiteur, suspendu et comme en apesanteur. Tout droit sorti des fantasmes de Daniel Firman, il semble nous mettre en garde : ne vous fiez à rien ni à personne.....