Rainier Lericolais
28 Apr - 31 May 2014
RAINIER LERICOLAIS
Fossiles
28 April - 31 May 2014
Le 20ème siècle artistique et musical n’est pas tant celui des avant-gardes que de l’invention, quasi-quotidienne, de nouvelles technologies d’enregistrement et de diffusion du son (du disque vinyle au fichier MP3 en passant par la bande magnétique). Mais l’industrie et l’économie de ces technologies (tout comme le marché de l’art) vivent de leur obsolescence rapide et programmée : ce que nous aimons aujourd’hui sera dénigré demain pour être redécouvert avec enthousiasme la semaine prochaine (tout en étant oublié le temps d’un week-end). Et les gadgets numériques que nous utilisons chaque jour seront obsolètes et inutilisables dès après-demain.
Rainier Lericolais est un artiste amoureux des techniques, des enregistrements et des expériences esthétiques d’une époque pas si lointaine mais déjà révolue. Un temps où l’on mettait des objets sur du papier photographique puis le passait dans du révélateur pour faire une image, un temps où on dessinait des partitions graphiques qui se libéraient des traditions de la notation musicale, un temps où on fabriquait des films d’animation à partir de l’enchaînement de figures géométriques. L’artiste actualise ces techniques et fabrique un lien esthétique entre les différentes oeuvres de son exposition : l’abstraction et la représentation du son.
Pour sa quatrième présentation dans la galerie frank elbaz — et en lien avec l’accrochage de ses œuvres dans la nouvelle présentation des collections du MAC/VAL —, Rainier Lericolais installe des sculptures où les supports sonores (de la musicassette au CD en passant par le MiniDisc) ont laissé des empreintes fossiles dans des matériaux attaqués par l’acétone. Il ajoute, sur les murs, une série d’images appelées « fixés sous verre » et qui rappellent les rayogrammes(1), schadographies(2), cyanotypes(3) et autres photogrammes(4) du siècle dernier. Enfin il construit un cabinet d’arts graphiques, hommage à El Lissitzky, dans lequel il présente un ensemble d’œuvres qui sont autant de lectures et d’actualisations des expérimentations visuelles du début du 20ème siècle. Mais il ne faut pas se laisser piéger par ses images que nous pensons connaître : elles ont toutes été produites avec des moyens actuels (un téléphone portable, du polystyrène, une balalaïka d’occasion) et le travail de l’artiste passe par une mise-à-jour technologique. Entre fascination pour l’esthétique des avant-gardes des années 1920 et humour décalé sur la technologie des années 1980, il fabrique des empreintes négatives et des traces fossiles qui, mine de rien, sont surtout de grandes abstractions sonores.
Thibaut de Ruyter
1 nom donné aux photogrammes réalisés par Man Ray (1890-1976) entre 1922 et le milieu des années 1960.
2 nom donné aux photogrammes réalisés par Christian Schad (1894-1982) à partir de 1918 et jusqu’à la fin de sa vie.
3 procédé photographique monochrome aux belles teintes bleues inventé en 1842 par Sir John Herschel.
4 images réalisées en insolant directement des objets posés sur du papier photosensible et sans utiliser d’appareil photographique. Un jeu d’ombres et de
lumière.
Né en 1970 à Châteauroux, Rainier Lericolais vit et travaille à Paris.
Expositions personnelles (sélection) : 2013 : Rainier Lericolais, Fondation La Borie en Limousin, Solignac ; 2012 : Volume 4, Frac Limousin, France ; Sérendipité, galerie frank elbaz, Paris, France ; 2011 : Abstracks, Confort Moderne, Poitiers, France ; Echoes, Centre culturel suisse, Paris, France ; 2010 : Rainier Lericolais, Domaine départemental de Chamarande, France ; Intangible, école régionale des beaux-arts, Rouen, France ; Scannogramme, Clockwork Gallery, Berlin, Allemagne ; Lam, bruits de fond(s), galerie Net Art, Musée d’art moderne Lille Métropole, France.
Expositions collectives (sélection) : 2013 : LE FUTUR COMMENCE ICI, FRAC NPdC, Dunkerque, France ; Une tradition matérielle, FRAC Poitou-Charentes, Angoulême, France ; Musée Imaginaire de Jean de Loisy avec le palais de Tokyo, Drawing Now, Paris , France ; 2012 : Michel Aubry, Rainier Lericolais, Richard Monnier, Marion Meyer contemporain, Paris, France ; 2011 : Slap, Maison des arts, Grand Quevilly, France ; Nouvel Accrochage, Centre Georges Pompidou Musée d’art moderne, Paris, France ; Echoes, Centre culturel suisse, Paris, France ; 2010 : Carnet d’inspiration +, musée d’Art moderne de la Ville de Paris / ARC, Paris, France.
Collections publiques : Fonds national d’art contemporain, Paris ; France Fonds national d’art contemporain, Paris ; Centre Georges Pompidou – Musée National d’Art Moderne, Paris ; Fonds régional d’art contemporain d’Ile-de-France – Le Plateau ; Fonds régional d’art contemporain en Aquitaine ; Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes, Angoulême ; Musée d’art contemporain du Val de Marne.
Fossiles
28 April - 31 May 2014
Le 20ème siècle artistique et musical n’est pas tant celui des avant-gardes que de l’invention, quasi-quotidienne, de nouvelles technologies d’enregistrement et de diffusion du son (du disque vinyle au fichier MP3 en passant par la bande magnétique). Mais l’industrie et l’économie de ces technologies (tout comme le marché de l’art) vivent de leur obsolescence rapide et programmée : ce que nous aimons aujourd’hui sera dénigré demain pour être redécouvert avec enthousiasme la semaine prochaine (tout en étant oublié le temps d’un week-end). Et les gadgets numériques que nous utilisons chaque jour seront obsolètes et inutilisables dès après-demain.
Rainier Lericolais est un artiste amoureux des techniques, des enregistrements et des expériences esthétiques d’une époque pas si lointaine mais déjà révolue. Un temps où l’on mettait des objets sur du papier photographique puis le passait dans du révélateur pour faire une image, un temps où on dessinait des partitions graphiques qui se libéraient des traditions de la notation musicale, un temps où on fabriquait des films d’animation à partir de l’enchaînement de figures géométriques. L’artiste actualise ces techniques et fabrique un lien esthétique entre les différentes oeuvres de son exposition : l’abstraction et la représentation du son.
Pour sa quatrième présentation dans la galerie frank elbaz — et en lien avec l’accrochage de ses œuvres dans la nouvelle présentation des collections du MAC/VAL —, Rainier Lericolais installe des sculptures où les supports sonores (de la musicassette au CD en passant par le MiniDisc) ont laissé des empreintes fossiles dans des matériaux attaqués par l’acétone. Il ajoute, sur les murs, une série d’images appelées « fixés sous verre » et qui rappellent les rayogrammes(1), schadographies(2), cyanotypes(3) et autres photogrammes(4) du siècle dernier. Enfin il construit un cabinet d’arts graphiques, hommage à El Lissitzky, dans lequel il présente un ensemble d’œuvres qui sont autant de lectures et d’actualisations des expérimentations visuelles du début du 20ème siècle. Mais il ne faut pas se laisser piéger par ses images que nous pensons connaître : elles ont toutes été produites avec des moyens actuels (un téléphone portable, du polystyrène, une balalaïka d’occasion) et le travail de l’artiste passe par une mise-à-jour technologique. Entre fascination pour l’esthétique des avant-gardes des années 1920 et humour décalé sur la technologie des années 1980, il fabrique des empreintes négatives et des traces fossiles qui, mine de rien, sont surtout de grandes abstractions sonores.
Thibaut de Ruyter
1 nom donné aux photogrammes réalisés par Man Ray (1890-1976) entre 1922 et le milieu des années 1960.
2 nom donné aux photogrammes réalisés par Christian Schad (1894-1982) à partir de 1918 et jusqu’à la fin de sa vie.
3 procédé photographique monochrome aux belles teintes bleues inventé en 1842 par Sir John Herschel.
4 images réalisées en insolant directement des objets posés sur du papier photosensible et sans utiliser d’appareil photographique. Un jeu d’ombres et de
lumière.
Né en 1970 à Châteauroux, Rainier Lericolais vit et travaille à Paris.
Expositions personnelles (sélection) : 2013 : Rainier Lericolais, Fondation La Borie en Limousin, Solignac ; 2012 : Volume 4, Frac Limousin, France ; Sérendipité, galerie frank elbaz, Paris, France ; 2011 : Abstracks, Confort Moderne, Poitiers, France ; Echoes, Centre culturel suisse, Paris, France ; 2010 : Rainier Lericolais, Domaine départemental de Chamarande, France ; Intangible, école régionale des beaux-arts, Rouen, France ; Scannogramme, Clockwork Gallery, Berlin, Allemagne ; Lam, bruits de fond(s), galerie Net Art, Musée d’art moderne Lille Métropole, France.
Expositions collectives (sélection) : 2013 : LE FUTUR COMMENCE ICI, FRAC NPdC, Dunkerque, France ; Une tradition matérielle, FRAC Poitou-Charentes, Angoulême, France ; Musée Imaginaire de Jean de Loisy avec le palais de Tokyo, Drawing Now, Paris , France ; 2012 : Michel Aubry, Rainier Lericolais, Richard Monnier, Marion Meyer contemporain, Paris, France ; 2011 : Slap, Maison des arts, Grand Quevilly, France ; Nouvel Accrochage, Centre Georges Pompidou Musée d’art moderne, Paris, France ; Echoes, Centre culturel suisse, Paris, France ; 2010 : Carnet d’inspiration +, musée d’Art moderne de la Ville de Paris / ARC, Paris, France.
Collections publiques : Fonds national d’art contemporain, Paris ; France Fonds national d’art contemporain, Paris ; Centre Georges Pompidou – Musée National d’Art Moderne, Paris ; Fonds régional d’art contemporain d’Ile-de-France – Le Plateau ; Fonds régional d’art contemporain en Aquitaine ; Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes, Angoulême ; Musée d’art contemporain du Val de Marne.