Jousse Entreprise

Martin Le Chevallier

26 Feb - 26 Mar 2011

Exhibition view
Courtesy Marc Domage
MARTIN LE CHEVALLIER
Solipsismes
du 26 février au 26 mars 2011

Derrière une vitrine, des gradins nous observent. La galerie Jousse Entreprise est une galerie d’art contemporain et comprend une salle qui donne sur la rue. Vue de l’intérieur, sa baie vitrée fait songer à un écran dans lequel défilent les passants. Ailleurs à Paris, la galerie Jousse Entreprise est une galerie de mobilier d’architecte. Martin Le Chevallier a puisé dans les réserves de cette seconde galerie des sièges d’amphithéâtre qu’il a disposés en vitrine. Ils forment ainsi des gradins qui regardent le monde.
Des personnages venus des quatre coins du globe échangent leurs vues sur la mondialisation. Consommateur occidental, défricheur amazonien, ouvrière chinoise... Ils s’interpellent, s’accusent des maux qu’ils subissent et s’excusent pour les dommages qu’ils provoquent. Le film «L’an 2008» se déploie sur quatre écrans disposés autour du spectateur, qui se trouve ainsi plongé au coeur de la mondialisation des échanges et des déboires.
Ces deux dispositifs se répondent. L’un est une fiction qui raconte les désordres du monde et l’autre postule que ce monde n’est autre qu’une fiction.
“Solipsisme n°1”, 36 sièges d’amphithéâtre de Jean Prouvé, structure en bois, vitrine, 2011. (merci à Olivier Bardin pour son génie des situations et sa patience)
“L’an 2008 / schéma n°1 / interactions des peuples et des crises”, tirage jet d’encre, 150 x 135 cm, 2011“L’an 2008 / schéma n°2 / synopsis des rencontres”, tirage jet d’encre, 150 x 135 cm, 2011
“L’an 2008”, installation vidéo sur 4 écrans, 20’, 2011. Réalisée d’après le film «L’an 2008» produit par Red Star Cinéma avec le soutien du centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), de Arte France – unité de programmes cinéma, de la région Bretagne, du dispositif pour la création artistique multimédia (Dicream), du centre national des arts plastiques (image/mouvement) – ministère de la culture et de la communication et de la ville de Paris (département de l’art dans la ville).
Né en mai 68, Martin Le Chevallier propose des représentations de notre époque fondées sur l’humour et la distanciation.
Après avoir souvent procédé par détournements (jeu de vidéo-surveillance, serveur vocal téléphonique, images de propagande, etc.), il développe deux axes de recherche: l’un cinématographique et l’autre jouant d’une interférence avec la réalité. Les gradins de «Solipsismes» relèvent de cette interférence, tout comme sa demande à un cabinet de consulting de lui proposer une stratégie de conquête de la gloire (L’audit, 2008), sa tentative de sécuriser un bassin du jardin des Tuileries à l’aide de petits bateaux de police télécommandés (Ocean Shield, 2009) ou son installation d’un télescope touristique audessus des rayons d’un hypermarché (Vue du XXe siècle, 2010). L’an 2008 s’approche lui du cinéma, tout comme Le jardin d’Attila, le film qu’il prépare et qui évoquera un monde privé de ses meilleurs fondements (la famille, le commerce, l’État...).
Martin Le Chevallier a participé à de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger, dont «Connivences» (biennale de Lyon, 2001), «Art & Economy» (Deichtorhallen, Hambourg, 2002), «Big Torino 2002» (biennale de Turin), «Tutto Normale» (Villa Médicis, Rome , 2002), «Fundamentalisms of the New Order» (Charlottenborg Exhibition Building, Copenhague, 2002), «Reactivate!» (State Library of Victoria, Melbourne, 2004), Populism (Contemporary Art Center, Vilnius; National Museum of Art, Architecture and Design, Oslo; Stedelijk Museum, Amsterdam; Frankfurter Kunstverein, Francfort, 2005), Arrêté (Kunstraum, Vienne, 2005), This is America (Centraal Museum, Utrecht, 2006), Les ateliers de Rennes (biennale de Rennes, 2008), «Au pied de la lettre» (domaine de Chamarande, 2009), «Manufacturing Today», (biennale de Trondheim, Norvège, 2010), «Playful & Playable, Vitoria-Gasteiz, Espagne 2010), Niet Normaal (De Beurs van Berlage, Amsterdam, 2009, Kleisthaus, Berlin, 2011).
 

Tags: Martin Le Chevallier, Jean Prouvé