Nathalie Obadia

Rina Banerjee

22 May - 13 Jul 2011

© Rina Banerjee
Three for tea and what was she one with turban, one with bonnet but what was on it? The last was neither her thoughts where quicker and last she did flee to land naughtier, 2011
Acrylic, ink and 18 ct. gold on watercolor paper
74 x 56 cm / 29 x 22 in. framed
RINA BANERJEE
Imagining the other half of the world from here
22 May - 13 July, 2011

À l’occasion de la grande exposition personnelle consacrée par le Musée Guimet à l’artiste Rina Banerjee, « Chimères de l’Inde et de l’Occident » et alors que le Centre Pompidou inaugure son exposition « Paris-Delhi-Bombay », Nathalie Obadia est heureuse d’accompagner ces deux événements en montrant dans l’espace II de sa galerie parisienne des œuvres récentes de cette artiste américaine née à Calcutta en 1963. Une grande installation ainsi que plusieurs dessins inédits de l’artiste seront présentés à partir du dimanche 22 mai et jusqu’au 13 juillet.


Née en Inde, Rina Banerjee a été élevée à Londres puis dans le Queens. Après des études d’ingénieur et d’Arts Plastiques à l’université de Yale, elle vit aujourd'hui à Manhattan. Le travail de cette artiste donne à voir l’ambiguïté de sa double appartenance aux mondes occidental et oriental, les métissages d’une esthétique qui tantôt se réfère à une pratique ancestrale, tantôt emprunte à une imagerie "pop", héritière des avant-gardes américaines et européennes. Cette œuvre vivante et ludique permet, en filigrane, l’émergence d’un propos politique, d’une critique sociale souvent acerbe qui peut être comprise comme une charge romantique contre la dilution de la culture indienne face à la mondialisation.


On retrouve dans la sculpture monumentale Preternatural passage came from wet whiteness and mercantile madness, qui mêle éléments organiques, bijoux traditionnels, embauchoirs chinés dans une brocante de New York et saris indiens aux couleurs éclatantes, toute l’hybridité d’une œuvre qui met en scène une figure féminine étrange à l’aspect mythologique et dont la métamorphose s’affirme comme principe de composition. Une tête de poupon en porcelaine rappelant les jouets des anglaises de l’époque coloniale coiffée d’un turban oriental s’enfonce dans une crinoline digne de l’Américaine Scarlett O’Hara, faisant de l’œuvre la métaphore d’une mondialisation frappée de schizophrénie. Les cornes animales à l’allure menaçante ainsi que la multiplication des pieds qui achèvent la sculpture renforcent ce sentiment de face-à-face avec un être hybride et insaisissable, mi-insecte, mi-enfant, qui, en voulant saisir l’infini des possibles, tourne inéluctablement sur lui-même.



Présente dès 2000 à travers des expositions importantes - Whitney Biennial (2000), Massachusetts Museum of Contemporary Art (2003), Brooklyn Museum Of Art (2004), The Asia Sociey and The Queens Museum of Art, NY (2005), "Greater New York Show"à PS1/MOMA, NY (2005) - Rina Banerjee bénéficie d’une exposition personnelle au Tokyo Wonder Site en 2007. En 2009 et 2010, ses œuvres sont successivement montrées au Site Santa Fe de New Mexico, au Musée des Abattoirs de Toulouse et à la Fondation Boghossian à Bruxelles. La très belle installation She’s my country est acquise en 2011 par le Musée des Abattoirs de Toulouse.
 

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