Claude Lévêque
23 Nov 2006 - 20 Jan 2007
Claude Lévêque
Exposition Scentens apprentice, 2006
Vue d ́extérieur
Nous sommes heureux de vous présenter l’exposition personnelle de Claude Lévêque. Il s’agit de deux installations in situ dans les salles de la galerie donnant rue Wiltheim.
Un ensemble de portes dorées ornent la grande salle de la galerie. Nobles et riches par leur ornement, historique dans leur façonnage et usées par le temps, métalliques mais chaudes par leur teinte, elles reflètent de manière violente la lumière des deux projecteurs qui sont placés dans la salle. Une chaîne relie les portes entre elles de manière à créer une unité, un ensemble indissociable qui entoure l’espace de la grande salle, au milieu de laquelle se trouvent deux fauteuils clubs, en plus des deux projecteurs. Ils invitent le spectateur à s’assoire et à contempler l’ensemble. Mais l’aveuglement presque total causé par un projecteur frontal piège le spectateur une fois assis. Plongé dans l’embarras du choix par les nombreuses portes, le spectateur reste interdit face à ce premier obstacle. D’autre part, la sensation de confort du spectateur assis contraste avec la fixité des portes abolissant toute notion de passage.
La salle du fond est plongée dans l’obscurité. Seule une ampoule éclaire discrètement un objet qui se révèle être une ancienne brouette en bois. Un regard attentif finit par y découvrir une grande quantité de fragments de forme organique. Ce sont en fait des oreilles séchées de cochon, une friandise à mâcher pour chiens, à l’odeur intense. Chacun de ces éléments est percé d’un trou qui, à force de le regarder, semble à son tour regarder le spectateur.
ll y a aussi « Place Vendôme », une œuvre réalisée en néon et accrochée au mur dans le bureau. D’une écriture tremblante et dont les lettres sont étirées sur près de deux mètres de long, «Place Vendôme » fait penser à la prestigieuse place historique à Paris, au luxe et à la finance, mais ici il en ressort un décalage, une sorte de malaise : le faste de cette fameuse place est confronté à la rue, à notre environnement quotidien, à notre société.
Expériences physiques, ces installations plongent le spectateur dans une ambiance où les objets l’interpellent. Dépouillées et réduites à l’essentiel, les installations laissent place au vide que comblera l’imagination du visiteur, renvoyé ainsi à lui-même et à ses propres souvenirs. « Elles en appellent à des émotions élémentaires par le biais de mises en scène, d’ambiances fortes et chargées, lestées pourrait-on dire, bien que très souvent immatérielles. » (Frank Lamy, Episode I, catalogue édité par le MAC/VAL à l’occasion du deuxième volet de l’exposition Episode I. Claude Lévêque, Le Grand Sommeil, du 18 mai au 10 septembre 2006.) Ces « évocations poétiques, souvent métaphoriques, [...] créent des images en trois dimensions. [...] Ces images font aussi apparaître ce qui ne se voit pas. Le vide et le silence deviennent matière, et l’invisible raconte. » (Alexia Fabre, Préface, id.)
Né en 1953 à Nevers, Claude Lévêque compte parmi les artistes les plus importants de la scène contemporaine en France, mais aussi sur le plan international. Son travail est actuellement visible au Hamburger Bahnhof à Berlin dans une exposition personnelle intitulée Hymne. Il a récemment exposé au MAC/VAL à Vitry-sur-Seine, au Musée d’art contemporain à Marseille et au Centre d’art contemporain du Parc Saint-Léger à Pougues-les-eaux.
Exposition Scentens apprentice, 2006
Vue d ́extérieur
Nous sommes heureux de vous présenter l’exposition personnelle de Claude Lévêque. Il s’agit de deux installations in situ dans les salles de la galerie donnant rue Wiltheim.
Un ensemble de portes dorées ornent la grande salle de la galerie. Nobles et riches par leur ornement, historique dans leur façonnage et usées par le temps, métalliques mais chaudes par leur teinte, elles reflètent de manière violente la lumière des deux projecteurs qui sont placés dans la salle. Une chaîne relie les portes entre elles de manière à créer une unité, un ensemble indissociable qui entoure l’espace de la grande salle, au milieu de laquelle se trouvent deux fauteuils clubs, en plus des deux projecteurs. Ils invitent le spectateur à s’assoire et à contempler l’ensemble. Mais l’aveuglement presque total causé par un projecteur frontal piège le spectateur une fois assis. Plongé dans l’embarras du choix par les nombreuses portes, le spectateur reste interdit face à ce premier obstacle. D’autre part, la sensation de confort du spectateur assis contraste avec la fixité des portes abolissant toute notion de passage.
La salle du fond est plongée dans l’obscurité. Seule une ampoule éclaire discrètement un objet qui se révèle être une ancienne brouette en bois. Un regard attentif finit par y découvrir une grande quantité de fragments de forme organique. Ce sont en fait des oreilles séchées de cochon, une friandise à mâcher pour chiens, à l’odeur intense. Chacun de ces éléments est percé d’un trou qui, à force de le regarder, semble à son tour regarder le spectateur.
ll y a aussi « Place Vendôme », une œuvre réalisée en néon et accrochée au mur dans le bureau. D’une écriture tremblante et dont les lettres sont étirées sur près de deux mètres de long, «Place Vendôme » fait penser à la prestigieuse place historique à Paris, au luxe et à la finance, mais ici il en ressort un décalage, une sorte de malaise : le faste de cette fameuse place est confronté à la rue, à notre environnement quotidien, à notre société.
Expériences physiques, ces installations plongent le spectateur dans une ambiance où les objets l’interpellent. Dépouillées et réduites à l’essentiel, les installations laissent place au vide que comblera l’imagination du visiteur, renvoyé ainsi à lui-même et à ses propres souvenirs. « Elles en appellent à des émotions élémentaires par le biais de mises en scène, d’ambiances fortes et chargées, lestées pourrait-on dire, bien que très souvent immatérielles. » (Frank Lamy, Episode I, catalogue édité par le MAC/VAL à l’occasion du deuxième volet de l’exposition Episode I. Claude Lévêque, Le Grand Sommeil, du 18 mai au 10 septembre 2006.) Ces « évocations poétiques, souvent métaphoriques, [...] créent des images en trois dimensions. [...] Ces images font aussi apparaître ce qui ne se voit pas. Le vide et le silence deviennent matière, et l’invisible raconte. » (Alexia Fabre, Préface, id.)
Né en 1953 à Nevers, Claude Lévêque compte parmi les artistes les plus importants de la scène contemporaine en France, mais aussi sur le plan international. Son travail est actuellement visible au Hamburger Bahnhof à Berlin dans une exposition personnelle intitulée Hymne. Il a récemment exposé au MAC/VAL à Vitry-sur-Seine, au Musée d’art contemporain à Marseille et au Centre d’art contemporain du Parc Saint-Léger à Pougues-les-eaux.