Sylvie Blocher
08 Jul - 05 Sep 2009
© Sylvie Blocher
Vue de l ́exposition "Urban Stories / South China", Galerie Nosbaum & Reding, Luxembourg, 2009
Vue de l ́exposition "Urban Stories / South China", Galerie Nosbaum & Reding, Luxembourg, 2009
SYLVIE BLOCHER
"Urban Stories / South China"
08.07.2009-05.09.2009
Vernissage le mercredi 8 juillet à 18 h
La galerie Nosbaum & Reding a le plaisir de vous convier à l ́exposition "Urban Stories / South China" de l ́artiste vidéaste internationale Sylvie Blocher. Présenté ici pour la première fois au public, le diptyque intitulé "Urban Stories / Nanling - Guangzhou" a été réalisé en 2005 à l ́occasion de la participation de l ́artiste à la Triennale de Guangzhou où sa diffusion fut arrêtée. Il appartient à la série vidéo des "Urban Stories", commencée en 2005.
Sur le premier écran de projection défile - en gros plan, filmés au ralenti du bas vers le haut - une succession de façades d ́immeubles de la ville de Guangzhou qui s’entrelacent en une ligne continue et infinie. De taille plus réduite, la seconde projection révèle la rencontre par le toucher de l ́artiste avec une femme des montagnes de Nanling, situé à 300 kms au nord de Guangzhou. Esthétiquement en opposition, les deux séquences vidéo entretiennent entre elles un rapport étrange de complémentarité : d ́une part, les vues d ́une architecture anonyme, anguleuse et presque abstraite, dépourvue de toute trace de vie individuelle hormis quelques pièces de linge séchant ça et là sur des balcons, de l ́autre, l ́expression bouleversante d ́une singularité qui se cherche, se réclame dans les gestes de la femme de Nanling. Présentées en diptyque, elles soulèvent la question de la place du corps singulier et son rapport à l ́Autre au sein de la société chinoise.
« L ́artiste constitue en lui-même déjà un espace de liberté, une sorte de plage ouverte sans a priori », affirme Sylvie Blocher. Sa proposition faite à la femme rencontrée dans les rues de Nanling, « la seule à m ́avoir touchée depuis mon arrivée en Chine », de se servir de son corps comme d’un outil comporte donc la promesse d ́une échappatoire aux mécanismes de contrôle social, éducationnel et affectif que nous subissons malgré nous. Mariages forcés et déplacement systématique de populations entières dans des régions lointaines ainsi que la surveillance institutionnalisée au sein de la vie quotidienne sont autant de facteurs pesant sur la population chinoise et en particulier sur les femmes.
Pour réaliser ses "Urban Stories", l’artiste filme - sans casting - des personnes rencontrées lors de projets réalisés en Inde, aux États-Unis, en Chine, en Amérique du Sud et ailleurs. Les "Urban Stories" sont de véritables instantanés des villes qui relatent, d’un regard intuitif, l ́expérience de l ́urbanité contemporaine par les citoyens eux-mêmes.
Artiste vidéaste internationale, Sylvie Blocher est basée à St. Denis, au nord de Paris. C ́est en 1991 qu ́elle abandonne toute construction d ́objets pour privilégier une vision non-autoritaire de l’art permettant, selon ses termes, la « décolonisation du moi ». Elle lance alors le dispositif ULA (Universal local art) qu ́elle met en images dans la série vidéo des "Living Pictures". Ouvertes au partage, les "Living Pictures" se conçoivent dans une situation de face à face et d ́échange avec les personnes filmées. Parallèlement, elle tourne depuis 2005 de brèves séquences intitulées "Urban Stories" - de véritables "carnets de vie" contextuels et intuitifs. Autre façon de se pencher sur la ville et les nouvelles urbanités, elle co-fonde en 1997 le collectif pluridisciplinaire « Campement Urbain » qui, depuis, réalise de nombreux projets. Invitée régulièrement à des expositions et manifestations internationales à travers le monde, elle participe à la Biennale de Venise en 2003 (Arsenale) et à la Triennale de New Delhi en 2005. Son travail a récemment fait l ́objet d ́expositions personnelles au Casino Luxembourg (2002), au Museo de Arte Moderna de Buenos Aires (2002) et au SFMoma (2007). En 2009, elle participe à la Biennale de Lyon et prépare une installation vidéo permanente pour l ́ouverture du premier centre d ́art construit dans une Favela, à Tiradentes au nord de Sao Paolo, au Brésil. Une monographie lui sera consacrée en février 2010, au Musée d ́art contemporain de Sydney, en Australie, où elle conçoit également une réalisation de Campement Urbain pour le projet C3West.
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Opening on Wednesday, July 8th at 6 pm
Nosbaum & Reding Contemporary is pleased to announce the opening of the exhibition "Urban Stories / South China" by international video artist Sylvie Blocher. Presented for the first time to the public, the diptych entitled "Urban Stories / Nanling – Guangzhou" was originally filmed in 2005 while the artist was participating in the second Guangzhou Triennial, but never shown in its entirety there. The work is part of the ongoing video series, "Urban Stories", which the artist started in 2005.
Projected onto the first screen is a seemingly endless (looped) array of rectangular apartment buildings in the city of Guangzhou. They are filmed in slow-motion, the camera moving steadily from bottom to top. Smaller in size, the second projection pictures the artist’s encounter with a local woman through touch in the Nanling mountains, situated 300 km north of Guangzhou. Aesthetically, the two video sequences are rather opposed, but their profound relation is one of intriguing complementarity: views of anonymous housing complexes that carry little to no trace of individual life on the one side and the overwhelming quest for singularity, claimed and acted out in the gestures of the women in Nanling. Displayed as a diptych, the two sequences raise the question of the position of the individual body and its relation to the Other within Chinese society.
Sylvie Blocher points out that “the artist in herself / himself already represents a place of freedom”. Thus, by proposing to the woman she met in the streets of Nanling - the only person “to have touched my body since I arrived in China” - to use her body as one would a tool, she conveys the promise of possible escape from all social, educational and emotional restraint unwittingly weighing upon us. Taking the artist in her arms, the woman in Nanling seems “to embrace herself”. The artist ́s body acts as host for her to caress the part of the Other within herself, thus embodying her own essential singularity.
"Urban Stories" are condensed, instant impressions casting an intuitive look on contemporary city life through the eyes of the inhabitants of the place themselves. To incarnate them, the artist films people she meets randomly when working on other projects on location in the US, India, China, South America and elsewhere. There is no casting prior to her filming.
International video artist Sylvie Blocher is based in St.Denis, to the north of Paris. In 1993, she launched the concept ULA (Universal local art) which she put into practice with a video series called Living Pictures. In an artistic mode similar to travel sketching, she has been filming short sequences called Urban Stories since 2005. Regularly invited to participate in major international art events, she has shown at the 2003 Venice Biennale (Arsenale) and New Delhi’s 2005 Triennial. Recent solo shows include Casino Luxembourg (2002) and SFMoma (2007). In 2009, she will be participating at the Lyon Biennial and is preparing a permanent video installation for the first art center to be opened in a Favela, in Bresil. An extensive monography will be on show from February, 2010, at the Museum of Contemporary Art in Sydney, Australia.
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Eröffnung am Mittwoch, den 8. Juli um 18 Uhr
Die Galerie Nosbaum & Reding freut sich, unter dem Titel "Urban Stories / South China" eine Soloschau der internationalen Videokünstlerin Sylvie Blocher zu eröffnen. Die Ausstellung präsentiert das Dyptichon "Urban Stories / Nanling – Guangzhou" welches zwar für die Triennale von Guangzhou 2005 geschaffen, dort aber nie vollständig gezeigt wurde. Es handelt sich um eine Werkpremiere aus der 2005 begonnenen Video-Serie der "Urban Stories".
Über die Leinwand der ersten Projektion defiliert eine schier endlose Reihe moderner Wohnbauten, gefilmt in der Stadt Guangzhou. In Zeitlupe und Großaufnahme gleitet die Kamera über die Fassaden, stets von unten nach oben. Kleinformatig projiziert, zeigt die zweite Videosequenz eine ertastend-erforschende Begegnung zwischen der Künstlerin und einer Frau aus den Bergen von Nanling (300 km nördlich von Guangzhou). Ästhetisch klar in Opposition, verschmelzen beide Videosequenzen für den Betrachter schließlich zu einer komplementären Aussage: Auf der einen Seite die geometrisch-anonyme Stadtarchitektur ohne jegliches Anzeichen individuellen Lebens; auf der anderen der aufrüttelnde Appell einer sich konstituierenden Individualität, die in den Gesten der Frau von Nanling nach Ausdruck ringt. Zu einem Dyptichon verbunden, werfen beide Arbeiten die Frage nach dem Platz des Einzelnen und seinem Bezug zum Anderen in der chinesischen Gesellschaft auf.
„Ein Künstler stellt an sich schon einen möglichen Freiraum dar“, betont Sylvie Blocher. Indem die Künstlerin die Frau von Nanling einlädt, ihren Körper “als Werkzeug” zu gebrauchen, gibt sie das Versprechen einer möglichen Aufhebung jener sozialen und affektiven Normierungsprozesse, denen wir alle unterworfen sind. Tatsächlich nimmt die Frau von Nanling die Künstlerin in ihre Arme. Dabei “scheint sie sich selbst zu umarmen”: Über den Umweg des sich darbietenden Körpers der Künstlerin liebkost die Frau von Nanling den Anderen in sich selbst und bestätigt sich damit als unwiderrufbar Einzelne(r).
In den "Urban Stories" filmt Sylvie Blocher eine Reihe von Personen, die sie im Rahmen ihrer weltweiten Projekte (u. a. USA, Indien, China, Südamerika) kennen lernt. Intuitiv und ohne vorbereitende Castings entstehen Momentaufnahmen von Städten, die deren jeweilige Bewohner selbst zu Wort kommen lassen.
Die internationale Videokünstlerin Sylvie Blocher lebt in St. Denis, am nördlichen Stadtrand von Paris. Seit 1993 arbeitet sie an der Umsetzung ihres Konzeptes genannt ULA (Universal local art) in der Video-Serie der Living Pictures. Parallel dazu entstehen seit 2005 unter dem Titel Urban Stories kurze, kontextbezogene Videosequenzen: Momentaufnahmen urbaner Situationen. International gefragt, nimmt sie an der Biennale von Venedig 2003 (Arsenale) und an der Triennale von New Delhi 2005 teil, ebenso sowie an der Biennale von Lyon, im September 2009. Soloausstellungen im Casino Luxemburg (2002) und im SFMoma (2007) sind ihr gewidmet. Im Februar 2010 zeigt sie eine umfassende Werkschau im Museum für Gegenwartskunst in Sydney, Australien.
"Urban Stories / South China"
08.07.2009-05.09.2009
Vernissage le mercredi 8 juillet à 18 h
La galerie Nosbaum & Reding a le plaisir de vous convier à l ́exposition "Urban Stories / South China" de l ́artiste vidéaste internationale Sylvie Blocher. Présenté ici pour la première fois au public, le diptyque intitulé "Urban Stories / Nanling - Guangzhou" a été réalisé en 2005 à l ́occasion de la participation de l ́artiste à la Triennale de Guangzhou où sa diffusion fut arrêtée. Il appartient à la série vidéo des "Urban Stories", commencée en 2005.
Sur le premier écran de projection défile - en gros plan, filmés au ralenti du bas vers le haut - une succession de façades d ́immeubles de la ville de Guangzhou qui s’entrelacent en une ligne continue et infinie. De taille plus réduite, la seconde projection révèle la rencontre par le toucher de l ́artiste avec une femme des montagnes de Nanling, situé à 300 kms au nord de Guangzhou. Esthétiquement en opposition, les deux séquences vidéo entretiennent entre elles un rapport étrange de complémentarité : d ́une part, les vues d ́une architecture anonyme, anguleuse et presque abstraite, dépourvue de toute trace de vie individuelle hormis quelques pièces de linge séchant ça et là sur des balcons, de l ́autre, l ́expression bouleversante d ́une singularité qui se cherche, se réclame dans les gestes de la femme de Nanling. Présentées en diptyque, elles soulèvent la question de la place du corps singulier et son rapport à l ́Autre au sein de la société chinoise.
« L ́artiste constitue en lui-même déjà un espace de liberté, une sorte de plage ouverte sans a priori », affirme Sylvie Blocher. Sa proposition faite à la femme rencontrée dans les rues de Nanling, « la seule à m ́avoir touchée depuis mon arrivée en Chine », de se servir de son corps comme d’un outil comporte donc la promesse d ́une échappatoire aux mécanismes de contrôle social, éducationnel et affectif que nous subissons malgré nous. Mariages forcés et déplacement systématique de populations entières dans des régions lointaines ainsi que la surveillance institutionnalisée au sein de la vie quotidienne sont autant de facteurs pesant sur la population chinoise et en particulier sur les femmes.
Pour réaliser ses "Urban Stories", l’artiste filme - sans casting - des personnes rencontrées lors de projets réalisés en Inde, aux États-Unis, en Chine, en Amérique du Sud et ailleurs. Les "Urban Stories" sont de véritables instantanés des villes qui relatent, d’un regard intuitif, l ́expérience de l ́urbanité contemporaine par les citoyens eux-mêmes.
Artiste vidéaste internationale, Sylvie Blocher est basée à St. Denis, au nord de Paris. C ́est en 1991 qu ́elle abandonne toute construction d ́objets pour privilégier une vision non-autoritaire de l’art permettant, selon ses termes, la « décolonisation du moi ». Elle lance alors le dispositif ULA (Universal local art) qu ́elle met en images dans la série vidéo des "Living Pictures". Ouvertes au partage, les "Living Pictures" se conçoivent dans une situation de face à face et d ́échange avec les personnes filmées. Parallèlement, elle tourne depuis 2005 de brèves séquences intitulées "Urban Stories" - de véritables "carnets de vie" contextuels et intuitifs. Autre façon de se pencher sur la ville et les nouvelles urbanités, elle co-fonde en 1997 le collectif pluridisciplinaire « Campement Urbain » qui, depuis, réalise de nombreux projets. Invitée régulièrement à des expositions et manifestations internationales à travers le monde, elle participe à la Biennale de Venise en 2003 (Arsenale) et à la Triennale de New Delhi en 2005. Son travail a récemment fait l ́objet d ́expositions personnelles au Casino Luxembourg (2002), au Museo de Arte Moderna de Buenos Aires (2002) et au SFMoma (2007). En 2009, elle participe à la Biennale de Lyon et prépare une installation vidéo permanente pour l ́ouverture du premier centre d ́art construit dans une Favela, à Tiradentes au nord de Sao Paolo, au Brésil. Une monographie lui sera consacrée en février 2010, au Musée d ́art contemporain de Sydney, en Australie, où elle conçoit également une réalisation de Campement Urbain pour le projet C3West.
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Opening on Wednesday, July 8th at 6 pm
Nosbaum & Reding Contemporary is pleased to announce the opening of the exhibition "Urban Stories / South China" by international video artist Sylvie Blocher. Presented for the first time to the public, the diptych entitled "Urban Stories / Nanling – Guangzhou" was originally filmed in 2005 while the artist was participating in the second Guangzhou Triennial, but never shown in its entirety there. The work is part of the ongoing video series, "Urban Stories", which the artist started in 2005.
Projected onto the first screen is a seemingly endless (looped) array of rectangular apartment buildings in the city of Guangzhou. They are filmed in slow-motion, the camera moving steadily from bottom to top. Smaller in size, the second projection pictures the artist’s encounter with a local woman through touch in the Nanling mountains, situated 300 km north of Guangzhou. Aesthetically, the two video sequences are rather opposed, but their profound relation is one of intriguing complementarity: views of anonymous housing complexes that carry little to no trace of individual life on the one side and the overwhelming quest for singularity, claimed and acted out in the gestures of the women in Nanling. Displayed as a diptych, the two sequences raise the question of the position of the individual body and its relation to the Other within Chinese society.
Sylvie Blocher points out that “the artist in herself / himself already represents a place of freedom”. Thus, by proposing to the woman she met in the streets of Nanling - the only person “to have touched my body since I arrived in China” - to use her body as one would a tool, she conveys the promise of possible escape from all social, educational and emotional restraint unwittingly weighing upon us. Taking the artist in her arms, the woman in Nanling seems “to embrace herself”. The artist ́s body acts as host for her to caress the part of the Other within herself, thus embodying her own essential singularity.
"Urban Stories" are condensed, instant impressions casting an intuitive look on contemporary city life through the eyes of the inhabitants of the place themselves. To incarnate them, the artist films people she meets randomly when working on other projects on location in the US, India, China, South America and elsewhere. There is no casting prior to her filming.
International video artist Sylvie Blocher is based in St.Denis, to the north of Paris. In 1993, she launched the concept ULA (Universal local art) which she put into practice with a video series called Living Pictures. In an artistic mode similar to travel sketching, she has been filming short sequences called Urban Stories since 2005. Regularly invited to participate in major international art events, she has shown at the 2003 Venice Biennale (Arsenale) and New Delhi’s 2005 Triennial. Recent solo shows include Casino Luxembourg (2002) and SFMoma (2007). In 2009, she will be participating at the Lyon Biennial and is preparing a permanent video installation for the first art center to be opened in a Favela, in Bresil. An extensive monography will be on show from February, 2010, at the Museum of Contemporary Art in Sydney, Australia.
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Eröffnung am Mittwoch, den 8. Juli um 18 Uhr
Die Galerie Nosbaum & Reding freut sich, unter dem Titel "Urban Stories / South China" eine Soloschau der internationalen Videokünstlerin Sylvie Blocher zu eröffnen. Die Ausstellung präsentiert das Dyptichon "Urban Stories / Nanling – Guangzhou" welches zwar für die Triennale von Guangzhou 2005 geschaffen, dort aber nie vollständig gezeigt wurde. Es handelt sich um eine Werkpremiere aus der 2005 begonnenen Video-Serie der "Urban Stories".
Über die Leinwand der ersten Projektion defiliert eine schier endlose Reihe moderner Wohnbauten, gefilmt in der Stadt Guangzhou. In Zeitlupe und Großaufnahme gleitet die Kamera über die Fassaden, stets von unten nach oben. Kleinformatig projiziert, zeigt die zweite Videosequenz eine ertastend-erforschende Begegnung zwischen der Künstlerin und einer Frau aus den Bergen von Nanling (300 km nördlich von Guangzhou). Ästhetisch klar in Opposition, verschmelzen beide Videosequenzen für den Betrachter schließlich zu einer komplementären Aussage: Auf der einen Seite die geometrisch-anonyme Stadtarchitektur ohne jegliches Anzeichen individuellen Lebens; auf der anderen der aufrüttelnde Appell einer sich konstituierenden Individualität, die in den Gesten der Frau von Nanling nach Ausdruck ringt. Zu einem Dyptichon verbunden, werfen beide Arbeiten die Frage nach dem Platz des Einzelnen und seinem Bezug zum Anderen in der chinesischen Gesellschaft auf.
„Ein Künstler stellt an sich schon einen möglichen Freiraum dar“, betont Sylvie Blocher. Indem die Künstlerin die Frau von Nanling einlädt, ihren Körper “als Werkzeug” zu gebrauchen, gibt sie das Versprechen einer möglichen Aufhebung jener sozialen und affektiven Normierungsprozesse, denen wir alle unterworfen sind. Tatsächlich nimmt die Frau von Nanling die Künstlerin in ihre Arme. Dabei “scheint sie sich selbst zu umarmen”: Über den Umweg des sich darbietenden Körpers der Künstlerin liebkost die Frau von Nanling den Anderen in sich selbst und bestätigt sich damit als unwiderrufbar Einzelne(r).
In den "Urban Stories" filmt Sylvie Blocher eine Reihe von Personen, die sie im Rahmen ihrer weltweiten Projekte (u. a. USA, Indien, China, Südamerika) kennen lernt. Intuitiv und ohne vorbereitende Castings entstehen Momentaufnahmen von Städten, die deren jeweilige Bewohner selbst zu Wort kommen lassen.
Die internationale Videokünstlerin Sylvie Blocher lebt in St. Denis, am nördlichen Stadtrand von Paris. Seit 1993 arbeitet sie an der Umsetzung ihres Konzeptes genannt ULA (Universal local art) in der Video-Serie der Living Pictures. Parallel dazu entstehen seit 2005 unter dem Titel Urban Stories kurze, kontextbezogene Videosequenzen: Momentaufnahmen urbaner Situationen. International gefragt, nimmt sie an der Biennale von Venedig 2003 (Arsenale) und an der Triennale von New Delhi 2005 teil, ebenso sowie an der Biennale von Lyon, im September 2009. Soloausstellungen im Casino Luxemburg (2002) und im SFMoma (2007) sind ihr gewidmet. Im Februar 2010 zeigt sie eine umfassende Werkschau im Museum für Gegenwartskunst in Sydney, Australien.