Xavier Veilhan
07 Mar - 11 Apr 2015
XAVIER VEILHAN
Music
7 March - 11 April 2015
La Galerie Perrotin est heureuse de présenter « Music », une double exposition de Xavier Veilhan, occupant simultanément les espaces de New York et Paris. Il s'agit de la septième exposition personnelle de l’artiste à la galerie.
Embrassant un spectre élargi de médiums, évoluant aux confins de pratiques variées, l’œuvre de Xavier Veilhan est caractérisée par sa versatilité. Différentes séries, menées en parallèle, lui ont permis de poser les bases d'un vocabulaire plastique fondé sur un petit nombre d'axiomes - sculptures, peintures, environnements, spectacles, vidéos, photos..., dont il recontextualise les termes au gré de ses interventions, qui s’inscrivent entre classicisme formel et haute technologie, comme récemment avec le château de Rentilly, que l’artiste a entièrement transformé en collaboration avec les architectes BonaLemercier et le scénographe Alexis Bertrand, enveloppant la façade de miroirs.
La double exposition de Xavier Veilhan à New York et Paris s'organise autour de la musique. Jusqu’à présent, la musique apparaissait pour l'artiste comme un moyen d'enrichir l'approche plastique au contact des arts de la scène, notamment lors de collaborations avec le musicien Sébastien Tellier, le groupe AIR, ou plus récemment la compositrice et pionnière de la musique électronique Eliane Radigue. De manière moins directe, la puissance d'évocation de la musique fournissait également le modèle d'une expérience in situ, où l'air et la lumière entraient dans l’œuvre comme des composantes à part entière, ouvrant le visible à sa doublure d'immatérialité.
Pourtant, c'est la première fois que la musique est prise pour sujet de manière aussi explicite. À New York, l'exposition rend hommage aux grands producteurs de musique, qui façonnent la bande-son de notre époque, dont Brian Eno, Nigel Godrich, Guy-Manuel de Homem-Christo and Thomas Bangalter, Quincy Jones, Giorgio Moroder, The Neptunes (Chad Hugo et Pharrell Williams), Lee “Scratch” Perry, Rick Rubin et Philippe Zdar, parmi d'autres... « Producers » est une nouvelle série de sculptures réalisées d’après des scans en 3D dans une gamme de matériaux variés, du bois au métal. Eclectique, la série dresse un panthéon personnel de l'artiste, dans la lignée de la série « Les Architectes », présentée au Château de Versailles en 2009. De facture réaliste et détaillée, cette nouvelle série s’éloigne du traitement facetté qui était de mise pour une grande partie des précédents portraits de Xavier Veilhan, et entérine le retour à une figuration plus brute. « Le Mobile (Music) », assemblage monumental d'une trentaine de sphères, ainsi que plusieurs mobiles de plus petite taille, font écho à la musique créée par les producteurs.
À Paris, quelques « Producers » sont présentés dans un ensemble plus large d'œuvres, modulant le propos sur les créateurs en une réflexion autour de la traduction en images des expériences auditives. La performance « SYSTEMA OCCAM » occupe une place importante dans l'exposition. Créée par Xavier Veilhan et présentée pour la première fois à l’occasion de l’ouverture du MAMO à la Cité Radieuse (Marseille) en 2013, cette performance est un prélude visuel et contemplatif à « OCCAM I », une pièce pour harpe d'Eliane Radigue interprétée par Rhodri Davies. La compositrice est également à l’honneur, représentée par une petite statue exposée aux cotés de lithophanies, de lithographies et d'une light machine à LED, qui font défiler des scènes du spectacle et explorent la transposition de gestes chorégraphiques pensés à l'origine pour un cadre précis. L'occasion également de présenter le premier jalon d'une nouvelle recherche formelle dans l’œuvre de Xavier Veilhan autour du socle et piédestal comme parties constituantes de l'oeuvre, avec des statues placées sur un meuble hybride, à mi-chemin entre un meuble Renaissance, un calvaire breton et une sculpture minimaliste dans la veine de Donald Judd.
Dans les deux lieux, Xavier Veilhan capte par le biais de la musique l'ambiance immatérielle qui nous entoure. En allant au delà des images générées par l'industrie musicale, il tente de saisir la texture sonore de notre époque. Impalpable mais pourtant fabriquée, elle constitue l'essence de l'hypermodernité.
Ingrid Luquet-Gad
Music
7 March - 11 April 2015
La Galerie Perrotin est heureuse de présenter « Music », une double exposition de Xavier Veilhan, occupant simultanément les espaces de New York et Paris. Il s'agit de la septième exposition personnelle de l’artiste à la galerie.
Embrassant un spectre élargi de médiums, évoluant aux confins de pratiques variées, l’œuvre de Xavier Veilhan est caractérisée par sa versatilité. Différentes séries, menées en parallèle, lui ont permis de poser les bases d'un vocabulaire plastique fondé sur un petit nombre d'axiomes - sculptures, peintures, environnements, spectacles, vidéos, photos..., dont il recontextualise les termes au gré de ses interventions, qui s’inscrivent entre classicisme formel et haute technologie, comme récemment avec le château de Rentilly, que l’artiste a entièrement transformé en collaboration avec les architectes BonaLemercier et le scénographe Alexis Bertrand, enveloppant la façade de miroirs.
La double exposition de Xavier Veilhan à New York et Paris s'organise autour de la musique. Jusqu’à présent, la musique apparaissait pour l'artiste comme un moyen d'enrichir l'approche plastique au contact des arts de la scène, notamment lors de collaborations avec le musicien Sébastien Tellier, le groupe AIR, ou plus récemment la compositrice et pionnière de la musique électronique Eliane Radigue. De manière moins directe, la puissance d'évocation de la musique fournissait également le modèle d'une expérience in situ, où l'air et la lumière entraient dans l’œuvre comme des composantes à part entière, ouvrant le visible à sa doublure d'immatérialité.
Pourtant, c'est la première fois que la musique est prise pour sujet de manière aussi explicite. À New York, l'exposition rend hommage aux grands producteurs de musique, qui façonnent la bande-son de notre époque, dont Brian Eno, Nigel Godrich, Guy-Manuel de Homem-Christo and Thomas Bangalter, Quincy Jones, Giorgio Moroder, The Neptunes (Chad Hugo et Pharrell Williams), Lee “Scratch” Perry, Rick Rubin et Philippe Zdar, parmi d'autres... « Producers » est une nouvelle série de sculptures réalisées d’après des scans en 3D dans une gamme de matériaux variés, du bois au métal. Eclectique, la série dresse un panthéon personnel de l'artiste, dans la lignée de la série « Les Architectes », présentée au Château de Versailles en 2009. De facture réaliste et détaillée, cette nouvelle série s’éloigne du traitement facetté qui était de mise pour une grande partie des précédents portraits de Xavier Veilhan, et entérine le retour à une figuration plus brute. « Le Mobile (Music) », assemblage monumental d'une trentaine de sphères, ainsi que plusieurs mobiles de plus petite taille, font écho à la musique créée par les producteurs.
À Paris, quelques « Producers » sont présentés dans un ensemble plus large d'œuvres, modulant le propos sur les créateurs en une réflexion autour de la traduction en images des expériences auditives. La performance « SYSTEMA OCCAM » occupe une place importante dans l'exposition. Créée par Xavier Veilhan et présentée pour la première fois à l’occasion de l’ouverture du MAMO à la Cité Radieuse (Marseille) en 2013, cette performance est un prélude visuel et contemplatif à « OCCAM I », une pièce pour harpe d'Eliane Radigue interprétée par Rhodri Davies. La compositrice est également à l’honneur, représentée par une petite statue exposée aux cotés de lithophanies, de lithographies et d'une light machine à LED, qui font défiler des scènes du spectacle et explorent la transposition de gestes chorégraphiques pensés à l'origine pour un cadre précis. L'occasion également de présenter le premier jalon d'une nouvelle recherche formelle dans l’œuvre de Xavier Veilhan autour du socle et piédestal comme parties constituantes de l'oeuvre, avec des statues placées sur un meuble hybride, à mi-chemin entre un meuble Renaissance, un calvaire breton et une sculpture minimaliste dans la veine de Donald Judd.
Dans les deux lieux, Xavier Veilhan capte par le biais de la musique l'ambiance immatérielle qui nous entoure. En allant au delà des images générées par l'industrie musicale, il tente de saisir la texture sonore de notre époque. Impalpable mais pourtant fabriquée, elle constitue l'essence de l'hypermodernité.
Ingrid Luquet-Gad