Alina Szapocznikow
27 Feb - 20 May 2013
Alina Szapocznikow
Sans titre, 1963
dessin, aquarelle et encre sur papier
41,7x29,8 cm
Don de la Société des Amis du musée national d’art moderne
Sans titre, 1963
dessin, aquarelle et encre sur papier
41,7x29,8 cm
Don de la Société des Amis du musée national d’art moderne
ALINA SZAPOCZNIKOW
Du dessin à la sculpture
Commissaire : MnamCci, Jonas Storsve
27 février - 20 mai 2013
Par Jonas Storsve, Conservateur du cabinet d’art graphique, Musée National d’Art Moderne
L’oeuvre d’Alina Szapocznikow (1926-1973) est discrètement présent dans les musées de son pays d’origine, la Pologne. Sa terre d’adoption - la France - semblait, elle, l’avoir oublié depuis l’exposition que lui avait consacrée, à son décès en 1973, le critique d’art Pierre Restany. Le Centre Pompidou revient aujourd’hui sur son oeuvre dessiné avec une exposition inédite réunissant près de 100 oeuvres sur papier accompagnées de quelques sculptures.
Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie, la famille Szapocznikow, juive, est enfermée dans le ghetto de Pabianice, puis dans celui de Lodz avant d’être internée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen. Adolescente, Alina travaille dans le camp comme infirmière auprès de sa mère, médecin. À la fin de la guerre, elle se rend à Prague où elle s’initie à la sculpture auprès de Josef Wagner puis, en 1947, choisit Paris et son École des beaux-arts pour poursuivre ses études. Son retour en Pologne, en 1951, marque le début de sa carrière officielle et d’importantes commandes. Après l’avoir représentée à la Biennale de Venise en 1962, Alina Szapocznikow quitte à nouveau la Pologne pour la France. C’est à Paris que son oeuvre s’épanouit véritablement. L’artiste expérimente de nouveaux matériaux, mousses polyuréthane et résines polyester. Comme Rodin en son temps, elle démembre le corps humain - son propre corps - qui devient son sujet privilégié. Au début de l’année 1969, Alina Szapocznikow est atteinte d’un cancer du sein. Avant sa disparition, en 1973, s’ouvre alors une période de création intense à laquelle appartient la série d’une dizaine de Fétiches, réalisés à l’aide de moulages de fragments corporels et d’objets trouvés.
Comme beaucoup de sculpteurs, Alina Szapocznikow est l’auteur d’oeuvres sur papier. Ses dessins évoquent le corps humain, le sien en particulier, sujet central de son oeuvre. Le catalogue raisonné fait état de 620 dessins, dont des études académiques. Certains sont liés à une recherche pour une oeuvre sculptée précise, d’autres sont plus libres. Caractérisée par une « désarticulation de la forme » (Pierre Restany), la période la plus fertile est celle des années parisiennes, avant que ne frappe la maladie (1963-1968). Elle constitue le sommet de son art dessiné. Une dernière séquence (1969-1973) voit apparaître la couleur dans un univers plus onirique, évoquant le surréalisme. L’exposition, s’ouvrant sur des dessins du début de sa carrière, se concentre sur les années parisiennes. Les formes organiques et sculpturales, les expérimentations techniques donnent alors naissance à des oeuvres graphiques de très grande qualité. L’exposition fait la part belle aux nouvelles acquisitions du Centre Pompidou, en montrant notamment cinq dessins et une sculpture, Fétiche II (1970-1971), oeuvres entrées dans la collection grâce à la générosité de la Société des amis du Musée national d’art moderne.
Du dessin à la sculpture
Commissaire : MnamCci, Jonas Storsve
27 février - 20 mai 2013
Par Jonas Storsve, Conservateur du cabinet d’art graphique, Musée National d’Art Moderne
L’oeuvre d’Alina Szapocznikow (1926-1973) est discrètement présent dans les musées de son pays d’origine, la Pologne. Sa terre d’adoption - la France - semblait, elle, l’avoir oublié depuis l’exposition que lui avait consacrée, à son décès en 1973, le critique d’art Pierre Restany. Le Centre Pompidou revient aujourd’hui sur son oeuvre dessiné avec une exposition inédite réunissant près de 100 oeuvres sur papier accompagnées de quelques sculptures.
Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie, la famille Szapocznikow, juive, est enfermée dans le ghetto de Pabianice, puis dans celui de Lodz avant d’être internée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen. Adolescente, Alina travaille dans le camp comme infirmière auprès de sa mère, médecin. À la fin de la guerre, elle se rend à Prague où elle s’initie à la sculpture auprès de Josef Wagner puis, en 1947, choisit Paris et son École des beaux-arts pour poursuivre ses études. Son retour en Pologne, en 1951, marque le début de sa carrière officielle et d’importantes commandes. Après l’avoir représentée à la Biennale de Venise en 1962, Alina Szapocznikow quitte à nouveau la Pologne pour la France. C’est à Paris que son oeuvre s’épanouit véritablement. L’artiste expérimente de nouveaux matériaux, mousses polyuréthane et résines polyester. Comme Rodin en son temps, elle démembre le corps humain - son propre corps - qui devient son sujet privilégié. Au début de l’année 1969, Alina Szapocznikow est atteinte d’un cancer du sein. Avant sa disparition, en 1973, s’ouvre alors une période de création intense à laquelle appartient la série d’une dizaine de Fétiches, réalisés à l’aide de moulages de fragments corporels et d’objets trouvés.
Comme beaucoup de sculpteurs, Alina Szapocznikow est l’auteur d’oeuvres sur papier. Ses dessins évoquent le corps humain, le sien en particulier, sujet central de son oeuvre. Le catalogue raisonné fait état de 620 dessins, dont des études académiques. Certains sont liés à une recherche pour une oeuvre sculptée précise, d’autres sont plus libres. Caractérisée par une « désarticulation de la forme » (Pierre Restany), la période la plus fertile est celle des années parisiennes, avant que ne frappe la maladie (1963-1968). Elle constitue le sommet de son art dessiné. Une dernière séquence (1969-1973) voit apparaître la couleur dans un univers plus onirique, évoquant le surréalisme. L’exposition, s’ouvrant sur des dessins du début de sa carrière, se concentre sur les années parisiennes. Les formes organiques et sculpturales, les expérimentations techniques donnent alors naissance à des oeuvres graphiques de très grande qualité. L’exposition fait la part belle aux nouvelles acquisitions du Centre Pompidou, en montrant notamment cinq dessins et une sculpture, Fétiche II (1970-1971), oeuvres entrées dans la collection grâce à la générosité de la Société des amis du Musée national d’art moderne.