Peter Freeman

Harald Klingelhöller

12 Jan - 29 Feb 2008

© HARALD KLINGELHÖLLER
Exhibition view, Galerie Nelson-Freeman, Paris
2008
HARALD KLINGELHÖLLER

La Galerie Nelson-Freeman est heureuse de présenter une nouvelle exposition de l’artiste allemand Harald Klingelhöller. Élève de Klaus Rinke à l’école des Beaux-Arts de Düsseldorf dans les années 70, Harald Klingelhöller ne cesse d’interroger l’idée même de la sculpture. Ses œuvres touchent à la structure et à la matérialisation du langage. Il fait de l’utilisation des mots un dialogue entre les œuvres et l’espace. Le Musée Serralves à Porto lui a consacré une importante rétrospective cet été. Il a également réalisé plusieurs commandes publiques en Allemagne dont « Why Pop » à Wuppertal, ainsi que quelques commandes privées notamment en France.

Pour cette nouvelle exposition à la galerie, l’artiste a choisi de présenter une série commencée en 2005 : les Cabinets Versions. Ici, le terme de cabinet s’entend au sens de mobilier : en plâtre ou aluminium, ces pièces accrochées au mur, reposent sur des portants de métal et présentent des tiroirs à moitié ouverts. Ces tiroirs évoquent le nombre et la longueur des mots qui composent le titre de chacune des pièces : « Häuser zwischen Häusern zwischen vergessenen Häusern » (Buildings between buildings between forgotten buildings) ou encore « Räume hinter Räumen erzählten Räumen » (Spaces behind spaces behind narrated spaces). Les titres qu’Harald Klingelhöller utilise, décrivent des opérations mentales complexes. Ils incitent l’observateur à une réflexion entre l’aspect physique de la sculpture et l’image mentale qu’elle propose. Les mots, par leur répétition dans chaque titre (maison, espace, mer,...), nous obligent à nous représenter un autre espace. La pureté de ces pièces, par leur forme, leur construction mais également leur aspect lisse renvoie à une forme d’achronie.

Sous la verrière est présentée pour la première fois une sculpture au sol. Composée d’une superposition de 3 plaques en acier laqué, celle-ci représente l’ombre projetée d’une pièce datant de 1992 : « ‘Hier’ als ein Abstand (Here as a distance) ». Le titre de l’œuvre de 2007 n’ayant été modifié que pour rajouter « Schattenversion » (« version ombre »). La sculpture devient abstraite comme peut l’être une ombre et introduit un jeu d’opposition dans l’espace.


Harald Klingelhöller poursuit son travail conceptuel autour du langage. Celui-ci disparaît au profit d’un tiroir qui matérialise le mot. Les tiroirs ne sont pas complètement rentrés mais sont essentiels car leur absence créerait un manque de la même manière que s’ils étaient rentrés, la relation à l’espace s’en trouverait changée. La perception de l’œuvre repose donc sur un équilibre du cadre, la forme du cabinet, mais aussi par la tenue des tiroirs.
 

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